SODOME ET GOMORRHE

SODOME ET GOMORRHE 

Feu du jugement, intercession des saints et vigilance eschatologique

 

Mercredi 04 juin 2025/

Semaine 9 : Ceux qui ont péri en jugement

Thème général : Allusions, images et symboles : Méthodes d’étude de la prophétie biblique.

 

Textes à méditer :

·  Sodome et Gomorrhe… sont données en exemple, subissant la peine d’un feu éternel (Jude 7).

· « Lorsque Dieu détruisit les villes de la plaine, Dieu se souvint d’Abraham ; et il fit échapper Lot du désastre… » (Genèse 19:29).

 

I. SODOME, ARCHÉTYPE DU JUGEMENT ÉTERNEL

Le feu tombé sur Sodome n’est pas un vestige du passé, mais l’annonce d’un feu eschatologique. Genèse 19 relate la pluie de soufre qui détruisit Sodome ; Jude 7 commente : 'exemple subissant la peine d’un feu éternel'. Ce 'feu éternel' préfigure l’étang de feu réservé au diable, à la Bête et au faux prophète (Apocalypse 20:10). Il ne s’agit pas d’une tragédie locale, mais d’un signal prophétique universel. Les péchés de Sodome sont multiples : perversion contre nature (Jude 7), injustice sociale (Ézéchiel 16:49–50), et rejet de la vérité révélée (Romains 1). Aujourd’hui encore, l’orgueil collectif, l’anesthésie morale, la transgression ouverte de l’ordre divin se répètent. Ce feu inaugural annonce celui qui consumera toute rébellion cosmique. Le jugement de Sodome est un miroir pour les nations, mais aussi pour l’Église. Car le feu ne tombera pas seulement sur les cités païennes, mais commencera par la maison de Dieu (1 Pierre 4:17).

 

II. ABRAHAM, AMI DE DIEU ET INTERCESSEUR PROPHÉTIQUE

'Cacherai-je à Abraham ce que je vais faire ?' (Genèse 18:17). Cette parole ouvre un dialogue sacré : Dieu révèle, Abraham intercède. Il est traité en ami (Jean 15:15), comme Moïse plus tard (Exode 32:11–14), tous deux figures du Christ. Car l’intercession d’Abraham préfigure celle de Jésus : 'Christ est à la droite de Dieu, et il intercède pour nous' (Romains 8:34). L’Éternel se plaît à trouver dans ses serviteurs un écho à Sa miséricorde. 

Abraham plaide sans arrogance, réduit les seuils, mais s’en remet à la justice divine. Il insiste, il débat, mais il adore. Il ne détourne pas Dieu, mais entre dans sa logique : « Seigneur, vas-tu vraiment faire périr ensemble l'innocent et le coupable ? » Genèse 19:29 nous révèle le fruit de cette intercession : Lot est sauvé. Jacques 5:16 confirme : 'La prière fervente du juste a une grande efficacité'. L’autel de l’intercession précède toujours le feu du jugement. Ce n’est pas un geste symbolique, mais une responsabilité : celle de tout croyant appelé à se tenir dans la brèche pour sa génération. L’histoire de Sodome commence et finit avec la prière d’un homme.

 

III. LOT, SAUVÉ DE JUSTESSE : MIROIR DE NOTRE FRAGILITÉ

Lot est sauvé par Dieu comme l’un des justes de Sodome. En quoi est-il juste d’offrir ses filles au viol à la place des visiteurs que l’on vient de rencontrer ? (Genèse 19:8) - Il est évident que ce ne serait pas juste. Mais Lot sait une chose dont il est sûr qu’elle mettra ses filles à l’abri : ces hommes sont homosexuels.

Si Abraham incarne l’idéal de l’intercesseur, Lot révèle la réalité de tout croyant : sauvé par grâce, mais appelé à grandir. 2 Pierre 2:7–8 le dit juste, mais tourmenté. Il habite Sodome, une région qu’il avait choisie pour sa prospérité. Sa présence prolongée à Sodome n’était pas une mission, mais une accommodation silencieuse. Il sait, mais il ne parle pas. Il souffre, mais il reste. Lot est un juste fragile, comme nous. Son salut n’est pas fondé sur sa cohérence morale, mais sur la miséricorde divine. 

Philippiens 1:6 affirme que nous sommes sanctifiés 'in progressu'. En lui, nous voyons l’Église passive, hésitante, partagée entre le monde et Dieu. Il n’est pas une caricature, mais un miroir. Un homme sauvé malgré lui. Un cœur juste, logé dans une cité corrompue. Un feu intérieur le brûle – celui de la purification (Malachie 3:2–3) – mais il n’ose sortir. 'Souvenez-vous de la femme de Lot.' Ce rappel vaut aussi pour ceux qui, comme Lot, avancent à reculons dans leur marche avec Dieu. Dieu ne rejette pas Lot – Il le sauve. Mais la manière de ce salut laisse un message : Dieu veut des intercesseurs comme Abraham, non seulement des rescapés comme Lot.

 

IV. À LA CROIX, LE FEU FRAPPA L’AGNEAU

Si Lot fut sauvé malgré lui, un Autre viendrait volontairement affronter le feu. À Sodome, le feu tomba sur les pécheurs. À la croix, il tomba sur le Juste. Ésaïe 53:5 l’affirme : 'Il a été frappé pour nos péchés'. Christ devient le substitut, recevant le jugement à notre place. Le feu destructeur devient feu rédempteur. Romains 6:23 rappelle le salaire du péché ; Matthieu 10:15 prévient que le refus du Christ est pire que Sodome. Là où Abraham priait à distance, Christ est descendu dans la fournaise. Il ne plaide pas seulement : Il s’offre. La croix devient alors l’unique lieu de refuge – le feu y est tombé, une fois pour toutes. Celui qui s’y cache est en sécurité.

 

V. VEILLER, INTERCÉDER, FUIR SPIRITUELLEMENT

Luc 17:28–32 décrit une génération insouciante. Matthieu 24:37–39 la compare aux jours de Noé. Le lien est clair : l’humanité vit dans l’oubli de Dieu, absorbée par ses routines. Apocalypse 3:17 dénonce une Église riche d’illusions mais nue devant Dieu. 1 Pierre 5:8 appelle à la vigilance. 2 Pierre 3:11–12 nous exhorte à une 'sainte conduite'. Il ne suffit pas de dénoncer Sodome – il faut veiller, intercéder, se séparer.

L’intercession d’Abraham doit devenir celle de l’Église, non comme simple parole, mais comme feu allumé sur l’autel du cœur. Fuir Sodome, c’est plus qu’un mouvement physique : c’est une décision spirituelle. C’est choisir la sainteté dans un monde anesthésié, c’est prier alors que tous se distraient, c’est avertir pendant que d’autres dorment.

Le danger n’est pas seulement dans Sodome, mais dans notre regard sur elle. Comme David devant l’histoire de l’homme riche (2 Samuel 12), nous sommes prompts à nous indigner, mais lents à reconnaître que nous sommes cet homme. Le péché a ceci de redoutable qu’il aveugle le juste lui-même, le laissant croire qu’il voit clair parce qu’il juge. Il nous dissimule l’état de notre propre cœur sous une couche d’auto-approbation, alors que les fautes des autres nous semblent flagrantes.

Ce récit ne parle pas seulement des habitants de Sodome. Il parle de nous. Il est un miroir prophétique, pas un bulletin de condamnation externe. La Bible n’est pas d’abord adressée au monde, mais au peuple de Dieu. Et si Israël fut déclaré pire que Sodome (Ézéchiel 16:47), qu’en serait-il de nous ? N’appelons pas le feu sur les autres en oubliant que le jugement commence par la maison de Dieu (1 Pierre 4:17).

1.      CONCLUSION

Le feu est le fil rouge l’histoire de Sodome et Gomorrhe : feu destructeur (jugement archétypique), feu sur l’autel (école d'intercession), feu purificateur (le salut des Lots), feu substitutif (la croix), feu eschatologique (appel à la vigilance). Mais plus encore : feu de l’amour divin. Dieu est feu consumant (Hébreux 12:29), mais Il a envoyé son Fils pour absorber la colère. Comme David face à Nathan (2 Samuel 12), l’Église doit se reconnaître : 'Tu es cet homme'. La Bible ne parle pas aux autres – elle nous parle à nous. Elle corrige, elle éclaire, elle avertit. Que la mémoire de Sodome nous réveille.

Que l’exemple d’Abraham nous pousse à intercéder. Et que l’œuvre de Christ sur la croix nous rende sobres, vigilants, engagés.

Fuyez la colère à venir – non par peur, mais parce que l’Agneau a déjà porté le feu.

Abondantes grâces de la part de l’Éternel !


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