ALLUSIONS, IMAGES ET SYMBOLES 

Dimanche 30 mars 2025

Semaine 1 : Quelques principes de prophétie

Thème général : Allusions, images et symboles : Méthodes d’étude de la prophétie biblique.

Une nouvelle série de réflexions s’ouvre ce trimestre sur les méthodes d’étude des prophéties bibliques. Ce domaine suscite des réactions diverses : certains s’estiment en mesure d’en percer les mystères, d’autres, plus réservés, doutent de leur utilité ou les considèrent comme secondaires. Et pourtant, le second chapitre du livre de Daniel offre un argument majeur en faveur de leur étude : une vision y retrace le cours de l’histoire humaine avec une exactitude remarquable. Bien que notre histoire ne soit pas encore achevée, les 2 000 premières années qui ont suivi le rêve ont été correctement prédites !

Mais cette invitation à l’attention ne saurait faire oublier la nécessité de la prudence. Si, à l’époque de Jésus, les plus érudits des textes sacrés ont mal interprété les signes annonçant sa première venue, que dire de notre capacité à saisir pleinement les prophéties relatives à son retour ? Les erreurs d’interprétation ne sont pas limitées à l’Antiquité. L’histoire récente en offre également des exemples saisissants.

Lors de la première guerre du Golfe (1991), un écrivain et orateur chrétien de renom affirma que le livre de l’Apocalypse annonçait ce conflit. Son argument ? Certains hélicoptères militaires ressemblaient, selon lui, aux sauterelles décrites dans Apocalypse 9 : « De la fumée sortirent des sauterelles sur la terre, et il leur fut donné un pouvoir, comme celui des scorpions de la terre » (Ap 9:3). Ce type d’interprétation prophétique n’est sans doute pas le plus rigoureux. Pourtant, il est loin d’être isolé.

Depuis des décennies, une multitude de livres, d’articles, de vidéos et aujourd’hui de sites web, consacrés à la prophétie, multiplient les prédictions – souvent datées – sur les événements de la fin, le plus souvent en lien avec des conflits au Moyen-Orient. Ces approches sensationnalistes, parfois hasardeuses, ont contribué à fragiliser la confiance de nombreux croyants dans la valeur des textes prophétiques.

L’idée que des livres tels que l’Apocalypse seraient incompréhensibles s’est ainsi installée dans l’esprit de nombreux croyants, parfois renforcée par des conseils pastoraux bien intentionnés mais prudents, invitant à les éviter. Pourtant, cette méfiance envers la prophétie est relativement récente.

En effet, durant les dix-huit premiers siècles du christianisme, les fidèles manifestaient une grande familiarité avec les textes prophétiques, et un consensus notable existait autour de leurs messages essentiels. Une telle unité correspondait à l’idéal exprimé par l’apôtre Paul, appelant les croyants à parler d’une même voix, dans un même esprit (1 Cor 1:10).

Nous adopterons une approche distincte, résolument centrée sur la personne du Christ. Dans la perspective historique susmentionnée de Daniel 2, la prophétie biblique ne se limite plus à un espace géographique circonscrit, tel que le Moyen-Orient, ni aux conflits militaires qui s’y déroulent. Elle s’éclaire à la lumière du grand conflit cosmique opposant le Christ à Satan - un affrontement spirituel universel, dont l’aboutissement se manifestera dans une ultime crise.

Cette crise concernera le peuple de Dieu, constitué de croyants sincères, juifs et non-juifs (Apocalypse 12:17 ; 14:12), et portera sur une question centrale : l’adoration véritable du Créateur (Apocalypse 14:7) ou l’adhésion à la bête et à son image.

Avec cette perspective comme fondement pour comprendre la prophétie, nous allons examiner ce trimestre le thème de l’interprétation des prophéties bibliques, en particulier certaines des allusions, histoires, images et métaphores qui dévoilent la vérité prophétique et les évènements finaux.

Quelle que soit votre disposition actuelle — qu’elle soit empreinte de certitude, d’hésitation ou de scepticisme —, nous vous invitons à nous accompagner dans cette démarche d’étude, animée par l’espérance et guidée par le discernement.

L’auteur principal de notre réflexion de ce trimestre est Shawn Boonstra, Conférencier et Directeur du ministère La Voix de la Prophétie. Il met ses talents d’orateur et d’écrivain au service de la mission, avec le désir profond de conduire chacun à une rencontre vivante avec le Christ. Il partage un message d’espérance enraciné dans les Écritures, éclairant les enjeux spirituels de notre temps et appelant au discernement dans l’attente du retour du Seigneur.

Thèmes des 13 prochaines semaines : 1. Quelques principes de prophétie ; 2. Les fondements de la Genèse ; 3. Métaphores du mariage : 4. Les nations: 1re partie ; 5. Les nations: 2e partie ; 6. Comprendre le sacrifice ; 7. Les fondements de la prophétie ; 8. Dans les Psaumes: 1re partie ; 9. Dans les Psaumes: 2e partie ; 10. Ceux qui ont péri en jugement ; 11. Ruth et Esther ; 12. Les précurseurs ; 13. La fin en images.

 

 

Cette semaine : 

QUELQUES PRINCIPES DE PROPHÉTIE

Lorsqu’il s’agit de nous aider à comprendre la Bible, nous considérons souvent les outils tels que  les « dictionnaires bibliques », la « prière », « le Saint-Esprit », les « langues bibliques » (hébreu, grec), les « logiciels bibliques », etc. Indéniablement, l’outil le plus important dont nous avons besoin lorsque nous abordons les Écritures est celui dont, bien trop souvent, nous semblons manquer : LE TEMPS. Une fois que nous sommes prêts et disposés à investir du temps, nous devons alors nous poser la question suivante : comment lire la Bible ? C’est-à-dire, quels sont les principes qui devraient nous guider sur le chemin de la recherche et de la compréhension de ce Livre particulier ?

Cette semaine, nous porterons notre attention sur dix principes fondamentaux pour aborder la lecture des prophéties bibliques avec profondeur et discernement.

Les cinq premiers principes invitent à une LECTURE ATTENTIVE DU TEXTE LUI-MÊME : le lire avec candeur (comme si l’on découvrait un message neuf et vivant) ; le lire avec application (en reconnaissant son importance et sa portée) ; le lire avec sensibilité esthétique (en percevant sa beauté littéraire et spirituelle) ; le lire dans son contexte biblique (en respectant son enracinement dans l’histoire du salut) ; et le lire intertextuellement (en le mettant en dialogue avec l’ensemble des Écritures).

Les cinq principes suivants concernent NOTRE RÉPONSE AU TEXTE, afin que notre lecture devienne une véritable écoute de la Parole de Dieu : le lire avec une disposition spirituelle (comme un message inspiré venu d’en haut) ; le lire avec lucidité (en reconnaissant ses complexités et la nécessité d’un effort de compréhension) ; le lire en communauté (dans un esprit de partage et de croissance collective) ; le lire existentiellement (en l’accueillant comme une parole qui interpelle et transforme la vie) ; et enfin, le lire éthiquement (dans le souci d’une interprétation juste, humble et responsable).

Ainsi, comme les mathématiciens recourent aux symboles pour exprimer des vérités profondes et des relations complexes, la Bible use également du langage symbolique pour éclairer le mystère du salut. Ces images, loin d’être de simples ornements littéraires, sont des clés de compréhension qui nous guident vers le Christ. Mais souvenons-nous : les symboles bibliques ne sont jamais une fin en soi. Lorsqu’ils détournent notre regard de l’amour vivant de Jésus, ils perdent leur sens et risquent de devenir des idoles silencieuses.

Que notre lecture demeure toujours centrée sur Celui que les symboles annoncent, afin que, guidés par l’Esprit, nous discernions au-delà des figures la lumière du Sauveur.

Bon début de semaine sous l’aile bienveillante de l’Éternel !