RUTH ET ESTHER : FIGURES PROPHÉTIQUES DE LA FIDÉLITÉ EN TEMPS DE CRISE
RUTH ET ESTHER :
FIGURES PROPHÉTIQUES DE LA FIDÉLITÉ EN TEMPS DE CRISE
Dimanche 08 juin 2025
Semaine 11 : Ruth et Esther
Thème
général : Allusions, images et symboles : Méthodes d’étude de la prophétie
biblique.
Texte à méditer : “ Lorsque
le roi vit la reine Esther debout dans la cour, elle trouva grâce à ses yeux ;
et le roi tendit à Esther le sceptre d’or qu’il tenait à la main. Esther
s’approcha, et toucha le bout du sceptre ” (Esther 5:2).
Deux livres seulement, dans le canon protestant, portent des noms de
femmes : Ruth et Esther. Dans un monde où les femmes étaient souvent
marginalisées, Dieu choisit des deux figures féminines pour illustrer Son
alliance fidèle avec Son peuple et préfigurer les combats eschatologiques de
l'Église. L'étude de Ruth et Esther s'inscrit dans une longue tradition
biblique où les femmes jouent un rôle décisif dans l'histoire du salut. D'Ève,
porteuse de la promesse messianique (Gen 3:15), aux sages-femmes d'Égypte qui
défièrent Pharaon (Ex 1:15-17), en passant par Rahab, ancêtre de Boaz (Mt 1:5),
Dieu utilise souvent des femmes pour renverser les destins et
inverser le cours de l’histoire du salut. Ruth et Esther
poursuivent cette lignée : "Ton peuple sera
mon peuple" (Ruth 1:16) ; "Si je dois périr, je périrai" (Esther 4:16).
Que peuvent
bien avoir à faire Ruth et Esther avec l’interprétation prophétique ? Ces deux
femmes ne sont-elles pas de simples figures historiques ? Et pourtant, elles
sont devenues des symboles vivants, images incarnées de vérités spirituelles.
Si la Bible ne les présente pas explicitement comme des allégories, de nombreux
commentateurs les ont reconnues comme des archétypes
de l’Église dans le monde : vulnérable
mais fidèle, persécutée mais protégée, cachée mais victorieuse.
CITATIONS
· Comme le livre d’Esther, le livre de Ruth possède à la fois une portée terrestre (historique) et céleste (spirituelle) ; il s’agit donc aussi d’une "parabole historique". bereansearching.com
· Le livre de Ruth est une histoire d’amour, à l’image de celle entre le Christ et son Épouse, l’Église. Boaz représente généralement Jésus, tandis que Ruth figure l’Église… Le livre se clôt sur une célébration nuptiale, tout comme le Nouveau Testament s’achève sur les noces de l’Agneau. Boaz et Ruth deviennent un, de la même manière que le Christ et son Église ne font plus qu’un. Jordan Alessi
· [Le livre de Ruth] est une sorte d’Exode qui tourne mal, un départ teinté d’amertume… Les récits d’Exode racontent habituellement un peuple qui part vide et revient comblé. Mais l’Exode de Naomi ne suit pas cette logique : "Je suis partie comblée, et l'Éternel me ramène vide", se lamente-t-elle (Ruth 1:21). Elle a perdu son mari et ses fils. Elle ne peut plus avoir d’enfants. Elle est en quête de nourriture et de terre. Andrew Wilson, Alastair Roberts
· Toute l’histoire de Ruth constitue une vaste allégorie du récit de Jésus à venir quelques générations plus tard. Ruth, qui n’est pas israélite, représente l’humanité. Le parent proche, qui avait légalement le droit de racheter le terrain et d’épouser Ruth, incarne la Loi. Enfin, Boaz symbolise le Christ, Dieu, l’amour… Le livre de Ruth est une préfiguration symbolique de la relation entre Christ et l’humanité. Maggie Felisberto
· Si l’on lit le livre d’Esther en "3D", on découvre que ses événements symbolisent des réalités qui vont de la Genèse à l’Apocalypse ! C’est saisissant : le livre d’Esther est, en un sens, une Bible condensée, sans jamais mentionner explicitement Dieu ou la prière. Il est étonnant de voir comment Dieu, dans Sa providence, utilise des faits historiques comme parabole pour Sa gloire et pour nous enseigner Sa Parole. Danielle Bernice
· Lorsque nous scrutons le texte d’Esther à la recherche des traces de l’activité divine, nous faisons exactement ce que l’auteur souhaite. Il nous pousse à interroger les événements de notre propre vie avec la même vigilance. Il enseigne une théologie de la possibilité : l’ouverture à la providence divine, même quand l’histoire semble la contredire - comme aux heures sombres du décret d’Haman. Le livre offre ainsi une posture de foi profonde. Michael V. Fox
QUESTIONS
Comment discerner les types et symboles bibliques sans réduire toute l’Écriture à une lecture allégorique ? Que découvrons-nous sur Dieu à travers ces deux livres, en particulier lorsque Son nom est absent (comme c’est presque délibérément le cas dans Esther) ? Que signifie le fait que Ruth, étrangère moabite, soit l’une des ascendantes de Jésus dans le dessein du salut ? Comment ces deux récits s’intègrent-ils dans le grand conflit cosmique décrit dans les Écritures ?
LA SEMAINE EN
BREF
Ruth 1:1–5
introduit la condition de Ruth, veuve non israélite. Ruth 2:5–20 décrit les
débuts de sa relation avec Boaz. Job 1:6–11 présente le défi lancé par Satan à
Dieu au sujet de la fidélité de Job. Matthieu 4:8–9 montre Satan proposant à
Jésus tous les royaumes du monde en échange de l’adoration. Esther 3:1–14
relate comment Haman persuade le roi de publier un décret de mort contre tous
les Juifs. Apocalypse 12:14–17 décrit le dragon (Satan) attaquant la femme
(l’Église). Esther 5:2 montre Esther risquant sa vie en entrant non invitée
devant le roi, qui pourtant l’accueille favorablement.
COMMENTAIRE
Pourquoi
deux livres bibliques portent-ils des noms de femmes – Ruth l’étrangère et
Esther l’exilée – alors que tant de prophètes et de rois n’ont pas ce privilège
? Ces récits révèlent un mystère divin : Dieu choisit souvent les invisibles pour
accomplir l’essentiel. Ruth, la Moabite sans droits, et Esther, l’orpheline
cachée, deviennent par leur foi des instruments-clés du salut. Leur histoire
transcende leur époque pour éclairer les combats de l’Église face aux
puissances des ténèbres (Apocalypse 12:1, 17). Comme
Christ, elles sacrifient tout pour sauver d’autres – et leur obéissance nous enseigne à discerner la
main invisible de Dieu dans nos crises.
Ces femmes
incarnent un paradoxe biblique constant : les "faibles" renversent les desseins des
puissants (1 Samuel 2:7-8). Ruth, en s’attachant à Naomi et à son
Dieu (Ruth 1:16), préfigure l’intégration des nations dans l’Alliance – son
mariage avec Boaz annonce l’universalité de la rédemption en Christ. Esther, en
risquant sa vie (Esther 4:16), démasque les complots diaboliques (Haman, type
de l’antichrist) et révèle la providence divine dans l’ombre.
Leurs
récits tissent trois fils prophétiques :
- La souveraineté cachée de Dieu : aucun miracle visible, mais Sa main guide chaque événement (comme pour Joseph en Genèse 50:20).
- Le sacrifice rédempteur : leur abandon total préfigure celui de Christ (Philippiens 2:5-8).
- Le symbole ecclésial : elles anticipent l’Église des derniers jours, vulnérable mais victorieuse (Apocalypse 12:11).
Dieu agit
encore ainsi aujourd’hui : Il prépare un peuple capable de se lever «
pour un temps comme celui-ci. »
Plan de la semaine : La famine à
Bethléhem (« maison du pain ») - crise et loyauté (Ruth 1) ; Ruth et Boaz -
une moisson providentielle (Ruth 2–3) ; Boaz, rédempteur : image du Christ
(Ruth 4) ; Haman contre Mardochée : le conflit cosmique (Esther 3) ; «
Si je dois périr… » - le jeûne qui change l’histoire (Esther 4–5) ; Le
renversement : du décret de mort à la fête de Pourim (Esther 6–8).
En examinant
ces récits, nous découvrirons comment Dieu forme aujourd’hui les
homologues modernes de Ruth et d’Esther – des hommes et des femmes - en vue d’influencer ‘un temps comme celui-ci’ - un monde de plus
en plus instable et violent.
Puisse cette journée
rayonner de la présence de l’Éternel à vos côtés !
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