POUR UN TEMPS COMME CELUI-CI


POUR UN TEMPS COMME CELUI-CI 

Lire la prophétie entre crise, mission et espérance

 

Vendredi 13 juin 2025

Semaine 11 : Ruth et Esther

Thème général : Allusions, images et symboles : Méthodes d’étude de la prophétie biblique.


Texte à méditer : Et qui sait si ce n’est pas pour un temps comme celui-ci que tu es parvenue à la royauté ? (Esther 4:14).


I. QUAND LA PEUR OBSCURCIT L’ESPÉRANCE PROPHÉTIQUE

Dieu révèle les tempêtes, mais promet le port sûr. Pourquoi ne voir que les vagues ?  


Nombreux sont ceux qui abordent les prophéties avec anxiété, se focalisant sur la "détresse de Jacob", les persécutions ou les jugements à venir (Jérémie 30:7). Cette lecture fragmentée néglige le but ultime de la révélation prophétique : la victoire de Dieu et la délivrance de Son peuple. Il est crucial d’apprendre à lire jusqu’au bout - jusqu’au salut.


Or l’ennemi, aujourd’hui, a changé de tactique. Sans décret sanglant, il mise sur l’indifférence culturelle pour étouffer la voix de l’Église. Le silence spirituel est devenu une forme d’assentiment. Si nous attendons des persécutions ouvertes pour agir, c’est que nous avons déjà perdu l’essentiel : l’urgence de l’appel divin. Ce constat nous oblige à une vigilance renouvelée : la peur n’est plus la seule arme de l’adversaire - l’oubli et l’indifférence sont tout aussi redoutables. Le vrai danger ? Passer à côté de notre heure divine parce que nous guettons la mauvaise menace.


II. LE SCHÉMA PROPHÉTIQUE DIVIN : CRISE RÉVÉLÉE, DÉLIVRANCE PROMISE

Dieu ne révèle pas l’avenir pour effrayer, mais pour fortifier. À travers toute la Bible se dessine un schéma prophétique en 4 actes clairs, dont la constance rassure : Oppression (Exode 3:7-10) → Intercession (Esther 4:16) → Délivrance (Apocalypse 20:9) → Témoignage (Esther 9:28).


Lorsque Dieu dit à Moïse : « J’ai vu la souffrance de mon peuple... je suis descendu pour le délivrer » (Exode 3:7-10), Il initie ce modèle. Daniel, dans un temps de grande détresse, entend cette parole : « En ce temps-là se lèvera Michael, le grand chef… et ton peuple sera délivré » (Daniel 12:1). Et à la fin du grand conflit, « un feu descendit du ciel et les dévora » (Apocalypse 20:9) - Dieu intervient.


Ce schéma atteint une forme de plénitude dans le livre d’Esther : après la délivrance, un temps de mémoire est institué (Esther 9:28), soulignant que la fidélité divine appelle un témoignage générationnel. Dans chaque génération, Dieu appelle des hommes et des femmes à ne pas seulement survivre à la crise, mais à témoigner de la victoire.


III. DEUX VISAGES D’UN MÊME SALUT : ESTHER ET L’ÉPOUSE FIDÈLE

A. Esther, instrument de délivrance

Placée dans le palais « pour un temps comme celui-ci » (Esther 4:14), Esther se tient entre la vie et la mort. Elle choisit d’intercéder au péril de sa vie : « J’irai vers le roi, même si c’est contre la loi ; et si je dois périr, je périrai » (Esther 4:16). Elle s’avance, trouve faveur (Esther 5:1-3), démasque Haman (Esther 7:3-6) et agit avec détermination pour la délivrance de son peuple (Esther 9:1-5).


Mais Haman incarne ici bien plus qu’un homme : il symbolise la haine spirituelle de Satan contre le peuple élu. Son objectif est clair : empêcher la venue du Messie en anéantissant les Juifs. Mais la Providence renverse ses plans. L’appel de Mardochée — « Qui sait si ce n’est pas pour un temps comme celui-ci… » - résonne comme un cri de mobilisation au cœur du conflit cosmique.


B. L’épouse d’Apocalypse 12

La femme, figure de l’Église fidèle, est pourchassée par le dragon, mais « elle s’envola au désert, où elle est nourrie » (Apocalypse 12:6, 14-16). Dieu la cache, la protège, la soutient. Son silence apparent n’est pas absence : c’est une présence agissante. Les éléments suivants renforcent le parallèle entre Esther et la Femme d’Apocalypse 12. Esther : cache son identité (Est 2:10) ; agit dans l’ombre du palais ; est silencieuse sur Dieu. La Femme d’Apocalypse 12 (l’Église) : fuit au désert (Apoc 12:6) ; est protégée « en son lieu » ; est nourrie par Lui dans le silence.


Le silence de Dieu dans le livre d’Esther est tout aussi révélateur. Il rappelle hester panim, la dissimulation de la face divine (Ésaïe 8:17). Pourtant, tout est là : la faveur providentielle, l’insomnie du roi, la mémoire restaurée… Dieu agit dans les coulisses. Comme au Yom Kippour, où le jeûne, le jugement et la rédemption s’entrelacent, la délivrance se manifeste même quand Dieu ne parle pas. Le paradoxe : L'absence de mention de Dieu dans le livre d'Esther révèle Sa présence la plus intense – comme pour l'Église persécutée mais miraculeusement préservée. Un même récit en deux actes : la délivrance passe par des instruments humains, souvent cachés, toujours choisis.


IV. L’ÉGLISE AUJOURD’HUI : 

APPELÉE POUR L’HEURE FINALE

A. De la cachette à la mission

Après les 1 260 jours de persécution (Apocalypse 12:6), l’Église réapparaît non pour se reposer, mais pour proclamer le message final de miséricorde : « Craignez Dieu… l’heure de Son jugement est venue » (Apocalypse 14:6-12). Comme Esther, Daniel, Élie ou la servante de Naaman, Dieu positionne Ses enfants dans des lieux stratégiques pour agir au moment opportun. Ce ne sont pas des coïncidences, mais des affectations providentielles. Notre obéissance peut devenir la porte de salut pour d’autres.


B. Fidélité active dans l’urgence

Chaque croyant est un Esther dans son propre palais. « Nous sommes son ouvrage, ayant été créés en Jésus-Christ pour de bonnes œuvres que Dieu a préparées d’avance » (Éphésiens 2:10). Votre voix, votre présence, vos relations : tout cela est un champ de mission. Il n’y a pas de petits rôles dans le plan divin. Votre position actuelle n’est pas un hasard : votre travail, vos relations, vos compétences... sont des "pour un temps comme celui-ci." "Si tu n'agis pas, qui le fera ? " (Esther 4:14).


Le reste fidèle, attaqué par le dragon parce qu’il « garde les commandements de Dieu et possède le témoignage de Jésus » (Apocalypse 12:17), est un peuple appelé à la visibilité dans un monde qui préfère l’effacement.


V. LE ROI EST AVEC NOUS : 

ESPÉRER ENVERS ET CONTRE TOUT

Le récit d’Esther s’achève bien. Mais ce n’est pas toujours le cas. Les martyrs, les exilés, les opprimés jalonnent l’histoire biblique et ecclésiale. Pourtant, la promesse demeure : « Le Seigneur notre Dieu, le Tout-Puissant, est entré dans son règne » (Apocalypse 19:6). Esther a vu la délivrance en son temps. Mais dans bien des récits, la victoire se fait attendre. Comme les martyrs sous l’autel (Apocalypse 6:9-11), certains attendent encore que justice soit faite. Notre espérance n’est donc pas d’abord ancrée dans l’issue visible, mais dans la fidélité de Celui qui règne. « Gardons les yeux fixés sur Jésus, le chef et le consommateur de notre foi » (Hébreux 12:2). « Nous savons que toutes choses concourent au bien de ceux qui aiment Dieu » (Romains 8:28). L’espérance ne naît pas des circonstances, mais de Celui qui les domine.


CONCLUSION : POUR UN TEMPS COMME CELUI-CI

L’appel adressé à Esther est encore vivant : « Et qui sait si ce n’est pas pour un temps comme celui-ci que tu es parvenue à la royauté ? » (Esther 4:14). L’Église n’est pas un hasard dans ce monde troublé. Elle est placée, préparée, mandatée.


La prophétie n’est pas une invitation à la peur, mais à la fidélité. Ce n’est pas une alerte pour se cacher, mais un appel à se lever. Même quand Dieu semble silencieux, Son plan avance. Même quand l’ennemi frappe, le Roi règne. Notre mission n’est pas d’attendre le confort, mais de répondre à l’appel — maintenant. « Si Dieu est pour nous, qui sera contre nous ? » (Romains 8:31).


Notre contexte (même ambigu) est un lieu d’appel ; nos armes : la prière (Est 4:16) et l’audace (Est 5:1) ; notre espérance : Christ a déjà vaincu (Hébreux 12:2).


Et vous, dans quel palais, dans quelle situation, dans quel “silence” Dieu vous a-t-il placé pour un temps comme celui-ci ? Comment y incarnez-vous l'espérance prophétique ?

Puissiez-vous prendre votre place dans l’histoire divine. VOTRE HEURE EST VENUE.


« Mais le salut, la puissance, et le règne de notre Dieu, et l'autorité de son Christ, sont venus » (Apocalypse 12:10) – pour ancrer l'espoir dans la victoire cosmique déjà accomplie.


Bonne fin de semaine sous l’œil bienveillant de l’Éternel !

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