LES PRÉCURSEURS
LES PRÉCURSEURS
Dimanche 15 juin 2025
Semaine 12 : Les précurseurs
Thème
général : Allusions, images et symboles : Méthodes d’étude de la prophétie biblique.
Texte à méditer : “ Car
ce n’est pas un esprit de timidité que Dieu nous a donné, mais un esprit de
force, d’amour et de sagesse ” (2 Timothée 1:7).
« Même
s’Il ne le fait pas... » (Daniel 3:18). Cette déclaration fulgurante des
trois Hébreux devant la fournaise ardente résume l’essence d’une foi qui
refuse tout compromis. Leur refus d’adorer la statue d’or n’était pas un
acte isolé, mais l’aboutissement d’une fidélité forgée dans les petits choix du
quotidien (Daniel 1:8-16). Aujourd’hui comme hier, les « précurseurs »
bibliques - ces récits où la loyauté envers Dieu est mise à l’épreuve -
révèlent un schéma immuable : le conflit entre l’adoration du vrai Dieu et les séductions du pouvoir, qu’elles soient brutales ou
insidieuses (Apocalypse 13:11-17
; 2 Pierre 2:15).
CITATIONS
· La bête qui monte de la mer est un double du dragon,
partageant sa nature. Son origine et sa forme
témoignent d’une nouvelle manifestation du principe du mal, à l’œuvre contre
Dieu et contre l’homme à travers les âges. - G.R. Beasley-Murray
· Le symbolisme du culte
impérial en Asie Mineure ne constitue que l’arrière-plan de la vision de la
seconde bête, dont le pouvoir et l’influence dépasseront de loin tout ce que le
monde antique a jamais connu. L’expérience du culte des empereurs n’était que l’écho
d’une réalité bien plus terrible, appelée à se
réaliser dans les derniers jours. - George E. Ladd
· Certains commentateurs
soulignent que la bête blessée à mort puis ressuscitée pourrait être perçue
comme une parodie de la mort
et de la résurrection du Christ. Plus tôt, Jean avait vu
l’Agneau « comme immolé » (Ap 5:6), une référence à la crucifixion de Jésus.
Maintenant, la bête paraît elle aussi tuée… mais revient miraculeusement à la
vie. - Paul Kroll
· Il y a aujourd’hui bien trop de temples
où l’on pourrait adorer la bête. - Jethro Tull
· Des temps sombres et sauvages
grondent à l’horizon, et le prophète qui voudra écrire une nouvelle Apocalypse
devra inventer des bêtes entièrement inédites - si
terrifiantes que les anciens symboles animaux de saint Jean paraîtront, en
comparaison, comme des colombes roucoulantes et des cupidons dociles. - Heinrich
Heine
QUESTIONS
Pourquoi le fait de savoir qui ou ce que nous adorons est-il si crucial ? Quel lien y a-t-il entre ce que cette réflexion appelle les « précurseurs » et les événements ultérieurs ? En quoi cela illustre-t-il les enjeux du grand conflit cosmique ? Comment la description que Paul fait de l’humanité dans Romains 1 éclaire-t-elle notre époque ? Quelle devrait être notre réaction ? Le « sceau de Dieu » se résume-t-il à l’observance du quatrième commandement ?
LA SEMAINE EN BREF
Daniel 2:31–45 : Daniel interprète le rêve de Nabuchodonosor. Daniel
3:1–12, 17–18 : Nabuchodonosor érige une immense statue d’or destinée à
l’adoration ; trois jeunes Hébreux refusent de se prosterner. Apocalypse
13:11–17 : Deux bêtes apparaissent - l’une de la mer, l’autre de
la terre - et l’humanité adore
le dragon, la bête et son image. Romains
1:18–25 : Paul dénonce ceux qui, refusant d’honorer Dieu, se tournent vers
l’adoration des créatures. Actes 12:1–17 : Pierre est libéré miraculeusement de
prison. Matthieu 12:9–14 : Jésus interroge sur la légitimité de faire le bien
le jour du sabbat, puis guérit un homme à la main paralysée. Les pharisiens
décident alors de le faire périr. 2 Timothée 1:7 : « Car Dieu ne nous a pas
donné un esprit de timidité, mais un esprit de force, d’amour et de sagesse. »
COMMENTAIRE
Le langage symbolique et prophétique des livres de Daniel et de
l’Apocalypse est une manière pour Dieu de révéler notre situation présente et ses plans pour l’avenir. Cependant, ce langage peut
aussi devenir un terreau fertile pour toutes sortes de spéculations étranges.
Il est essentiel de se rappeler que, comme pour le reste de l’Écriture,
l’enjeu central est la
relation de Dieu avec l’humanité et avec l’univers tout entier. Il ne s’agit pas de déchiffrer
des codes secrets, ni de débusquer des chiffres cachés, ni de nourrir une quête
ésotérique. Ces visions forment plutôt un récit cohérent du dessein divin pour
restaurer l’harmonie perdue par la rébellion, et guérir les blessures infligées
par le péché. Trop
souvent, cette perspective est perdue dans l’empressement à identifier chaque
bête, chaque corne, chaque chiffre. Il convient donc de ne pas se laisser
obséder par le moindre détail.
La
prophétie biblique n’est donc pas un code
ésotérique à décrypter, mais une lumière projetée sur l’histoire humaine. De
la statue de Nabuchodonosor (Daniel 2) à la bête apocalyptique (Apocalypse 13),
elle démasque une
contre-espérance qui exige soumission, tantôt par la menace (Daniel
3), tantôt par la
séduction (Apocalypse
2:14 ; Nombres 25). Le cas de Balaam illustre cette stratégie : Israël
résista aux armées, mais succomba au charme discret du compromis. La
séduction de Balaam (Apocalypse 2:14) rappelle le danger des compromis
discrets mais destructeurs. Ce double visage de l’ennemi - coercition et
corruption - demeure actif aujourd’hui.
L’histoire de
l’Église primitive en est un autre précurseur marquant. À travers l’arrestation
de Pierre (Actes 12) et les oppositions des autorités religieuses (Matthieu
12), les premiers disciples ont appris à faire confiance à Dieu au
cœur de l’épreuve, tout en gardant une foi active, persévérante et paisible.
Jésus leur avait enseigné - et nous enseigne encore – la vigilance spirituelle : « Veillez et
priez, afin que vous ne tombiez pas dans la tentation » (Matthieu
26:41). La fidélité véritable se construit d’abord dans les détails : « Celui
qui est fidèle dans les petites choses l’est aussi dans les grandes » (Luc
16:10). C’est dans l’épreuve que cette fidélité se révèle, comme chez les
premiers chrétiens confrontés à la persécution, ou dans le choix audacieux de
faire le bien le jour du sabbat (Matthieu 12). L’espérance prophétique,
loin d’être une fuite, est un ancrage solide : « Prenez courage, j’ai
vaincu le monde » (Jean 16:33).
Cette semaine, nous méditerons sur trois
récits prophétiques majeurs qui
éclairent les conflits spirituels des derniers jours :
- La prophétie de la statue
(Daniel 2:31-45) : un panorama prophétique du
cours de l’histoire, révélant la souveraineté de Dieu et l’établissement
final de Son royaume.
- L’épreuve de la fournaise
(Daniel 3) : une crise d’adoration imposée par le
pouvoir politique, qui anticipe les pressions eschatologiques d’Apocalypse
13.
- L’expérience des premiers
chrétiens (Actes 12, Matthieu 12) : une fidélité éprouvée
au cœur de la persécution, révélant la paix intérieure et la puissance de
la prière face à l’opposition religieuse.
Ces récits ne sont pas de simples archives : ils sont des précurseurs
prophétiques. Ils annoncent les formes que prendra la grande controverse à
la fin des temps - entre coercition, séduction et fidélité - et nous appellent à discerner, à tenir bon, et à nous ancrer dans
l’espérance du Royaume.
Abondantes grâces de la part de l’Éternel !
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