LE FESTIN DE BELSHAZZAR


LE FESTIN DE BELSHAZZAR  

Un défi sacrilège, un jugement écrit, un avertissement pour la fin

 

Mercredi 25 juin 2025

Semaine 13 : La fin en images

Thème général : Allusions, images et symboles : Méthodes d’étude de la prophétie biblique.


Texte à méditer : Tu as été pesé dans la balance, et tu as été trouvé léger (Daniel 5:27).


I. BABYLONE AU SOMMET : GLOIRE TERRESTRE, AVERTISSEMENT CẾLESTE

Après la chute de Ninive en 612 av. J.-C., Babylone émergea comme la puissance dominante du Proche-Orient. Libérée de la menace assyrienne, elle connut sous Nabuchodonosor une prospérité inégalée. Son autorité s’imposa au point que les nations, bien qu’à contrecœur, déclarèrent leur loyauté envers elle. Mais au sommet de sa gloire, un événement marqua une fracture : le roi Nabuchodonosor, frappé par Dieu pour son orgueil, finit par reconnaître la souveraineté du Très-Haut. « Maintenant, moi, Nabuchodonosor, je loue, j’exalte et je glorifie le roi des cieux » (Daniel 4:34–37).

 

Ce témoignage n’était pas anodin. Il scellait une vérité capitale : Dieu gouverne sur les royaumes des hommes (Daniel 2:21), et sa main ne s’efface pas devant la grandeur terrestre. Jérémie l’avait déjà annoncé : « Babylone était une coupe d’or dans la main de l’Éternel, enivrant toute la terre » (Jérémie 51:7). Sa gloire n’était qu’un outil entre les mains du Très-Haut. Mais ce que Dieu utilise, il peut aussi renverser.

 

II. L’HẾRITAGE TRAHI : 

BELSHAZZAR, L’HOMME QUI SAVAIT

C’est ici qu’entre en scène Belshazzar, très probablement le petit-fils ou un successeur de Nabuchodonosor, par alliance ou par adoption dynastique. La Bible le désigne comme “fils” dans un sens élargi, symbolique et dynastique, ce qui est cohérent avec les usages linguistiques de l’époque.

Il ne se présente pas comme un roi ignorant, surpris par un Dieu inconnu. Au contraire, Belshazzar est un homme averti, éduqué dans l’histoire spirituelle de sa lignée, pleinement conscient du chemin parcouru par son grand-père Nabuchodonosor. Daniel le lui rappelle sans détour :

« Et toi, son fils, Belshatsar, tu n’as pas humilié ton cœur, quoique tu susses toutes ces choses » (Daniel 5:22).


Autrement dit, Belshazzar ne pèche pas par naïveté, mais par révolte éclairée. Il connaissait l’orgueil dévastateur de son prédécesseur, les jugements de Dieu, la repentance qui avait suivi, et pourtant, il choisit d’ignorer, de minimiser, voire de mépriser cette lumière reçue. Ce n’est pas un oubli accidentel, mais un refus volontaire. Une rébellion délibérée. Calculée.

 

Ce n’est pas une première dans l’histoire biblique. Exode 1:8 rapporte qu’un nouveau pharaon « ne connaissait pas Joseph. » Avait-il vraiment oublié ? Non. Il l’avait volontairement écarté de sa mémoire, comme le souligne 2 Pierre 3:5 : « Ils veulent ignorer… » Le problème n’est pas le manque d’information, mais la résistance du cœur. Ce n’est pas l’ignorance, mais la rébellion. Le Christ lui-même le dira : « Le serviteur qui, ayant connu la volonté de son maître, n'a rien préparé et n'a pas agi selon sa volonté, sera battu d'un grand nombre de coups » (Luc 12:47).

 

Aujourd’hui encore, cette catégorie spirituelle demeure. Ceux qui savent, mais dissimulent. Ceux qui citent la vérité, mais refusent de s’y soumettre. Ceux qui, comme Belshazzar, ont reçu un héritage spirituel mais choisissent de le mépriser, croyant qu’il ne les rattrapera jamais.

 

III. UN FESTIN AU BORD DU GOUFFRE : L’ORGUEIL DEVENU PROVOCATION

Alors que l’armée de Cyrus approche, que le roi Nabonide est absent de Babylone, et que l’empire vacille sous le poids de l’instabilité politique et religieuse, Belshazzar - co-régent désigné, exerçant la royauté en l’absence de son père - choisit… de festoyer. Mais pas n’importe comment. Il fait apporter les ustensiles sacrés du temple de Jérusalem, « les objets précieux qu’avait emportés Nabuchodonosor », et les utilise pour boire avec ses dignitaires et louer des idoles (Daniel 5:2–4). « Ils burent du vin, et ils louèrent les dieux d’or, d’argent, de bronze, de fer, de bois et de pierre. »

 

Ce n’est pas une simple profanation. C’est un acte de guerre spirituelle, un affront direct.  Belshazzar va plus loin que son grand-père. Là où Nabuchodonosor, dans un geste de conquérant, avait entreposé les ustensiles du temple dans la maison de son dieu, Belshazzar ose les profaner au cœur d’un banquet orgiaque. Et tandis que Nabuchodonosor avait érigé une statue d’or pour exalter son propre règne, Belshazzar, lui, élève une coupe en l’honneur des divinités d’or, d’argent, de bronze, de fer, de bois et de pierre - proclamant la supériorité de tous les dieux païens sur Dieu. Nabuchodonosor avait fini par louer Dieu (Daniel 4:37), Belshazzar insulte délibérément sa sainteté.

 

Ce festin se tient dans un climat d’effondrement. L’instabilité de l’empire ne se limite pas au plan politique : la rivalité entre le culte traditionnel de Marduk, dieu suprême de Babylone, et la dévotion exclusive de Nabonide envers le dieu lunaire Sîn révèle une fracture religieuse profonde au sein même du pouvoir. Belshazzar, vice-régent, tente d’imposer sa mainmise par la provocation. C’est une parade politique sous forme de blasphème. Mais au cœur du banquet, les projecteurs se détournent. Une main surgit, et la fête bascule.

 

Ce n’est pas une coïncidence que cela survienne pendant la louange idolâtre. « Elle dit en son cœur : Je suis assise en reine… je ne verrai pas de deuil » (Apocalypse 18:7). La Babylone ancienne, comme celle de la fin, méprise le Dieu vivant en prétendant l’avoir surpassé.

 

IV. UN JUGEMENT ÉCRIT POUR 

CEUX QUI SONT PESÉS

Soudain, une main surnaturelle écrit sur le mur du palais. Et plus aucun mot dans la salle. Les genoux du roi s’entrechoquent (Daniel 5:6). Le message est là, mais personne ne le comprend. Tous les sages échouent. Tous, sauf un : Daniel. Mis à l’écart, oublié par la nouvelle génération, il est rappelé par la reine mère. « Il y a dans ton royaume un homme en qui réside l’esprit des dieux saints » (Daniel 5:11). C’est lui qui interprète l’indéchiffrable.


MENE : Dieu a compté ton règne ; 

TEKEL : Tu as été pesé et trouvé léger ; 

UPHARSIN : Ton royaume est divisé (Daniel 5:25–28).


Chaque mot est un verdict. Responsabilité. Évaluation. Rejet. La justice divine n’est ni floue ni aveugle. Elle pèse. Elle compte. Elle tranche. « Tu as été pesé dans la balance, et tu as été trouvé léger » (Daniel 5:27). Et cette balance ne se limite pas à Belshazzar. « Les livres furent ouverts » (Daniel 7:10). « Car Dieu amènera toute œuvre en jugement, même ce qui est caché » (Ecclésiaste 12:14) - Nos gestes, nos pensées, nos omissions seront évalués. Ce jugement ne s’est pas limité à un mur de palais. Il se poursuit. La main divine pèse encore. Et nombreux sont ceux qui, comme Belshazzar, seront trouvés légers - non parce qu’ils ne savaient pas, mais parce qu’ils ont refusé d’obéir à la volonté de Dieu.


V. UN MIROIR POUR LES DERNIERS JOURS : SORTIR DE BABYLONE

« Cette nuit-là, Belshazzar, roi des Chaldéens, fut tué » (Daniel 5:30). Il périt là même où il festoyait. Sans résistance. Ce banquet d’orgueil se mue en scène funèbre. Et ce n’est pas seulement un roi qui s’effondre - c’est tout un système qui s’efface sous le poids de sa condamnation. Le modèle babylonien, orgueilleux, idolâtre, méprisant la sainteté de Dieu, s’effondre. Et cette chute annonce une autre, prophétique : « Elle est tombée, elle est tombée, Babylone la grande ! » (Apocalypse 18:2).


Le parallèle est évident. L’orgueil spirituel n’est pas une relique ancienne. Il traverse les siècles, prend de nouveaux habits, parle un langage religieux - mais demeure rebelle. Et Dieu avertit encore : « Sortez du milieu d’elle, mon peuple » (Apocalypse 18:4). La chute de Babylone n’est pas seulement une annonce. C’est un appel.


Car ceux qui refusent d’aimer la vérité seront livrés à l’illusion. « Dieu leur envoie une puissance d’égarement » (2 Thessaloniciens 2:11). Le problème n’est pas l’ignorance. Le problème, c’est le rejet volontaire. Le problème, c’est moi, c’est nous - quand nous couvrons notre compromis d’une couche de religiosité. Mais une espérance subsiste. Celui qui tient notre souffle nous appelle encore. « Si nous confessons nos péchés, il est fidèle et juste pour nous les pardonner » (1 Jean 1:9). Une vie transformée commence par l’humilité. Par la prière. Par le pardon. « Pardonne-nous nos offenses, comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés... Ne nous laisse pas succomber à la tentation » (Matthieu 6:12–13). La grâce reste offerte. Mais le jugement approche.


Conclusion

Le festin de Belshazzar n’est pas un souvenir d’histoire antique : c’est un symbole prophétique, une image de la fin, une alerte pour l’Église du temps de la fin. Dieu ne juge pas sans avertir. Il ne pèse pas sans prévenir. Mais lorsque l’arrogance subsiste malgré la lumière, lorsque l’appel divin se heurte à la dureté du cœur, alors vient le temps où la balance se prononce

Se pourrait-il que je festoie dans une lumière que je comprends… mais que je n’embrasse pas ?


Puissions-nous ne pas nous contenter d’être éclairés par la vérité… mais oser remettre notre cœur à Dieu, pour qu’Il en éprouve la sincérité et en pèse les intentions.


Abondantes grâces de la part de l’Éternel !

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