L’ASSÈCHEMENT DE L’EUPHRATE


L’ASSÈCHEMENT DE L’EUPHRATE 

Image d’une chute - Appel à se revêtir


Jeudi 26 juin 2025

Semaine 13 : La fin en images

Thème général : Allusions, images et symboles : Méthodes d’étude de la prophétie biblique.


Texte à méditer : Voici, je viens comme un voleur. Heureux celui qui veille et garde ses vêtements, afin qu’il ne marche pas nu et qu’on ne voie pas sa honte (Apocalypse 16:15).


L’Euphrate, fleuve nourricier de Babylone, était pour elle un symbole de puissance et de pérennité. Il coulait sous ses murailles, lui assurant une sécurité hydrique, commerciale et militaire. Mais ce fleuve qui portait sa gloire devint la voie de sa ruine. Ce fait historique, rapporté par Hérodote et attesté par Daniel, est repris dans l’Apocalypse comme un symbole prophétique des derniers jours (Ap 16.12). À travers cette image, Dieu révèle un principe immuable : toute sécurité hors de Lui devient un piège, et seule la vigilance spirituelle est une véritable muraille.


1. LE FLEUVE ET LA FÊTE : 

L’ORGUEIL DE BABYLONE TERRASSÉ

L’une des forces de Babylone résidait dans le fait que l’Euphrate traversait la ville en souterrain. Sous le règne de la reine Nitocris, des travaux gigantesques furent entrepris pour rediriger et canaliser ses eaux. Cyrus le perse, stratège avisé, réutilisa cette idée à son avantage : il détourna le fleuve vers un marais, provoquant un assèchement suffisant pour que ses troupes pénètrent la ville par les conduits. Les défenses intérieures n’étaient pas gardées. Ce fut la fin de Babylone en une nuit.


Hérodote rapporte : « Ceux qui vivaient au centre de Babylone étaient loin de se douter que la périphérie était déjà tombée, car c’était une période de fête, et tout le monde dansait et s’adonnait au plaisir » (Histoires, p. 94). Peut-on douter qu’il s’agisse du même festin décrit dans Daniel 5 ? Ce soir-là, Belschatsar et ses grands se livraient à l’ivresse, blasphémant contre le Dieu d’Israël, en buvant dans les ustensiles du Temple (Dan 5.1–4). Ils festoyaient tandis que la sentence s’écrivait sur le mur : « Mené, Mené, Tékel, Upharsin » (Dn 5.25 ; Prenez un moment pour lire la méditation d’hier). Et «cette nuit-là, Belschatsar, roi des Chaldéens, fut tué» (Dn 5.30).


Mais cette chute spectaculaire n’était pas un coup du sort. Après la mort de Nebucadnetsar, l’empire entra en crise. Nabonide, impopulaire auprès des prêtres, imposa le culte du dieu Sîn au lieu de Marduk et quitta le pouvoir durant dix ans. Belschatsar, laissé au trône, dirigea un royaume affaibli, alors que Cyrus consolidait les provinces périphériques. Babylone n’était plus qu’un bastion d’apparence. Son orgueil ne reposait plus que sur des murs désertés. La chute ne surprit  que ceux qui refusaient de voir le déclin intérieur. « L’arrogance précède la ruine, et l’orgueil précède la chute » (Pr 16.18). Ce que Babylone considérait comme sa force devint son piège. Le fleuve protecteur devint son canal d’invasion. L’histoire montre ainsi que Dieu se rit des sécurités humaines érigées contre Sa souveraineté.


2. L’IMAGE SE RÉPÈTE : DE L’EUPHRATE ANTIQUE À LA BABYLONE FINALE

Le livre de l’Apocalypse réactive cette scène. « Le sixième ange versa sa coupe sur le grand fleuve, l’Euphrate. Son eau tarit, pour préparer la voie aux rois venant de l’Orient » (Ap 16.12). Comme autrefois Cyrus, figure messianique orientale, précéda la chute de Babylone, Dieu annonce ici la fin d’un système mondial corrompu, porté par une Babylone spirituelle bâtie sur l’idolâtrie, le commerce des âmes (Ap 18.11–13), et la compromission religieuse (Ap 17.1–6).


La typologie biblique est claire : les événements de l’Ancien Testament deviennent des figures des réalités eschatologiques. « Ces choses sont l’ombre des choses à venir » (Col 2.17). Le festin de Daniel 5 précède les fléaux d’Apocalypse 16. L’Euphrate asséché préfigure la chute des soutiens humains, politiques et religieux de Babylone spirituelle (Ap 17.15). Ses murailles visibles, sa richesse, son prestige : tout s’effondre en une nuit.


Cette répétition prophétique n’est pas donnée pour satisfaire la curiosité, mais pour susciter une réaction immédiate. Comme dans Daniel 5, le jugement ne tarde pas. Ce que Dieu a annoncé s’accomplit au moment prévu. « L’Éternel ne tarde pas dans l’accomplissement de Sa promesse… mais Il use de patience » (2 P 3.9).


3. L’HEURE VIENT À L’IMPROVISTE : L’URGENCE DE VEILLER

« Veillez donc, puisque vous ne savez pas quel jour votre Seigneur viendra. […] Si le maître de maison savait à quelle heure de la nuit le voleur viendrait, il veillerait » (Mt 24.42–43). La chute de Babylone fut soudaine, non parce qu’invisible, mais parce qu’ignorée délibérément. Il en ira de même à la fin : « Quand ils diront : paix et sécurité ! alors une ruine soudaine les surprendra » (1 Th 5.3).


Le monde ne sera pas surpris par ignorance, mais par refus de croire les avertissements. « Ils veulent ignorer que... » (2 P 3.5). Aujourd’hui encore, nous vivons dans une paix illusoire. Certains détournent même les édifices religieux et les biens sacrés à des fins personnelles, comme à Babylone. Mais Dieu fixe une limite à l’iniquité, et l’heure vient où Sa patience cessera.


« Mais vous, frères, vous n’êtes pas dans les ténèbres, pour que ce jour vous surprenne comme un voleur » (1 Th 5.4). Être enfant de la lumière, c’est vivre dans la vigilance et la consécration. Ce n’est pas spéculer sur la date, mais marcher dans l’obéissance. Veiller, ce n’est pas seulement guetter, c’est se préparer et se revêtir pour ce jour.


4. VÊTUS POUR LE JUGEMENT : L’APPEL DE DIEU AU CŒUR DES FLÉAUX

Même au cœur du sixième fléau, la grâce parle encore : « Voici, je viens comme un voleur. Heureux celui qui veille et garde ses vêtements, afin qu’il ne marche pas nu et qu’on ne voie pas sa honte » (Ap 16.15). Le vêtement est un symbole constant de la justice spirituelle. Après la chute, Adam et Ève se virent nus et eurent honte (Gn 3.7,10). Dieu les couvrit (Gn 3.21). Aujourd’hui encore, c’est Dieu qui pourvoit.


À l’Église de Laodicée, Dieu dit : « Je te conseille d’acheter de moi des vêtements blancs, afin que tu sois vêtu et que la honte de ta nudité ne paraisse pas » (Ap 3.18). Et Paul ajoute : « Vous tous qui avez été baptisés en Christ, vous avez revêtu Christ » (Ga 3.27). Le message est clair : il ne suffit pas de connaître le message du jugement, encore faut-il être revêtu pour y faire face.


Dans ce monde saturé de confusion - morale, religieuse, sociale -, nombreux sont ceux qui croient porter l’avertissement prophétique. Mais avons-nous seulement le message du « Mené, Mené, Tékel, Upharsin », ou en donnons-nous une interprétation vivante, sanctifiée, incarnée ? « Revêts-toi de ta parure, Sion » (Ésaïe 52.1). Ce n’est pas le moment de jouer les scribes du jugement sans porter le vêtement de Christ.


CONCLUSION

L’histoire de Babylone est plus qu’un souvenir : elle est une parabole prophétique pour chaque génération. Le fleuve qui nourrissait est devenu canal de jugement. Les murailles qui rassuraient ont laissé passer l’ennemi. Ce récit est une alerte : nul système, nul homme, nul croyant ne peut résister au jour du Seigneur sans avoir été revêtu de Sa justice.


Mais au cœur même du jugement annoncé, une lumière demeure. Jésus déclare : « Moi, Jésus… je suis l’étoile brillante du matin » (Ap 22.16). La prophétie éclaire, mais l’Évangile illumine.


Lien avec les thèmes du trimestre/semaine - « Allusions, images et symboles prophétiques » : L’Euphrate illustre comment les symboles bibliques relient histoire et eschatologie. ///// « La fin en images » - Le fleuve, la fête, les murailles et les vêtements : autant d’images prophétiques que Dieu emploie pour révéler des vérités spirituelles éternelles et réveiller notre vigilance.

Note d’espérance (Apocalypse 22:16) : Même dans l’étude prophétique la plus sombre, Christ se révèle comme l’étoile brillante du matin.


Puissions-nous nous revêtir de Christ, veiller avec fidélité, et ne pas être trouvés nus au jour de Sa venue.

 

Abondantes grâces de la part de l’Éternel !

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