DE LA TRIBUNE AU TERRAIN
DE LA TRIBUNE AU TERRAIN
“Ce n’est pas un
match à regarder”
Samedi 07 juin 2025
Semaine 9 : Ceux qui ont péri en jugement
Thème général : Allusions, images
et symboles : Méthodes d’étude de la prophétie biblique.
Texte à méditer : “ … ce que je désire, ce n’est pas que le méchant meure, mais qu’il change de conduite et qu’il vive. Revenez, revenez de votre mauvaise voie ! Pourquoi mourriez-vous, maison d’Israël ? ” (Ézéchiel 33:11).
Chaque
discipline sportive a ses connaisseurs passionnés, ses experts de salon : ils
connaissent les équipes, critiquent les choix du coach, citent les règles par
cœur. Mais ce sont les
joueurs sur le terrain qui font le match - pas ceux qui commentent
depuis leur canapé. Il en va de même pour la foi. L’heure du jugement
ne convoque pas des théoriciens, mais des hommes et des femmes prêts à
s’engager, à bâtir, à intercéder, à tenir debout.
Tout au long
de cette semaine, six méditations nous ont invités à quitter les tribunes pour
entrer dans l’histoire - celle du jugement divin, mais aussi celle d’un Dieu
qui cherche à sauver. Voici, en quelques lignes, l’essentiel de ce
cheminement.
Jour
1 – SUR QUI LA FIN DES TEMPS EST ARRIVÉE
Le sentiment
d’avoir bien compris les prophéties peut devenir un piège subtil, lorsqu’il
nourrit une assurance déconnectée de la communion vivante avec le Christ. Les
grands récits de jugement – le Déluge, Sodome,
Babel – ne sont pas de simples leçons morales, mais des signes prophétiques inscrits dans l’histoire
pour éveiller ceux qui approchent de la fin des temps. Ils appellent à une
lecture symbolique, attentive aux clés herméneutiques que sont l’eau, le feu ou les trônes. La vigilance ne
consiste pas à scruter des cartes prophétiques figées, mais à demeurer en
Christ. L’enjeu n’est pas ce qu’on connaît, mais qui l’on connaît.
Une question
décisive traverse la méditation : comment
présenter le jugement comme une bonne nouvelle, sans recourir à la peur ? Replacé dans le cadre du grand conflit
cosmique, le jugement devient un acte d’amour,
une mise à nu de nos illusions, un appel au réveil. Ce qui est en jeu, ce n’est pas seulement la fin
du monde, mais la réponse intérieure que chacun apporte à l’appel du Royaume.
Que celui qui croit être debout prenne garde de ne pas tomber.
Jour
2 – LA COLERE DE L’AGNEAU
L’Agneau qui
fut immolé se tient désormais dans la gloire, et c’est sa face que redoutent
les rebelles. Ce n’est pas un juge inconnu qu’ils fuient, mais un Sauveur
rejeté. La colère de l’Agneau n’est pas contradiction, mais conséquence
tragique d’un amour bafoué. La grâce refusée devient une condamnation que
Dieu ne désire pas, mais qu’Il ne peut empêcher sans trahir Sa justice. Comme
George Wilson, gracié mais refusant son pardon, l’homme condamné n’est pas
abandonné par Dieu : il s’est soustrait lui-même à la miséricorde.
L’histoire se
répète dans les moqueries du temps de la fin. Les avertissements sont tournés
en dérision, la patience divine prise pour inaction. Mais le même monde qui
oublia le Déluge ignorera aussi le feu. L’Apocalypse parle par symboles
forts – Agneau, trône, montagnes – et chacun appelle
à choisir : adorer ou fuir. L’économie du salut s’ordonne autour de trois
venues du Christ : l’humiliation à la crèche, la délivrance au retour, la
justice au jugement final. Ce qui subsistera au dernier jour, ce ne sont pas
les arguments, mais ceux qui auront aimé la face du Christ. L’Agneau
sera alors soit le Sauveur adoré, soit le Juge redouté.
Jour
3 – NOÉ LE PRÉDICATEUR : BÂTIR UNE ARCHE EN TEMPS DE DÉLUGE
Noé
ne se contente pas d’annoncer : il bâtit. Pendant 120 ans, il martèle du bois
et de la foi, sans fruit visible, mais avec une persévérance céleste. Sa
fidélité devient une prédication silencieuse, un acte prophétique. Autour de
lui, le monde festoie, s’endort, refuse de croire à l’invisible. L’arche qu’il
construit devient une Église vivante, un abri destiné à accueillir ceux
qui écoutent l’appel.
Bâtir
aujourd’hui signifie fonder sur l’amour et la vérité, veiller fidèlement malgré
les moqueries, et couvrir l’ensemble de l’espérance de l’alliance. L’Église
doit redevenir cette arche construite avec patience, ouverte à ceux que
Dieu attire. Et même si personne ne répond, même si les rires couvrent les
clous, le ciel écoute encore. Bâtis. Même si
tu es seul. Même si le
ciel est encore bleu.
Jour
4 – SODOME ET GOMORRHE : feu du jugement, intercession des saints et vigilance
eschatologique
Le feu tombé
sur Sodome n’est pas un souvenir lointain, mais une annonce du feu à venir.
Il révèle le cœur de Dieu : lent à la colère, mais déterminé à la justice. La
faute de Sodome n’est pas qu’éthique ou sexuelle ; elle est collective,
orgueilleuse, sourde à la révélation. Ce jugement devient un miroir pour les nations, mais aussi pour l’Église,
car le feu commence par la maison de Dieu.
Avant que ne
tombe le feu, un homme se
tient debout entre ciel et terre. Abraham, ami de Dieu, n'accuse pas, il
intercède. Il ose questionner la justice divine, non pour l’annuler, mais pour
en appeler à sa miséricorde. En cela, il préfigure le Christ qui, non seulement prie, mais descend dans
la fournaise.
Et tandis
qu’Abraham plaide, Lot reste figé. Juste, mais silencieux. Hésitant. Sauvé malgré lui, il incarne ceux qui avancent à reculons,
partagés entre foi et compromis. Son salut ne repose ni sur son
courage, ni sur sa clarté, mais sur la fidélité de Dieu. À la croix, le feu du
jugement a frappé non le coupable, mais l’Agneau volontaire. La colère a
été absorbée. Alors fuir Sodome n’est pas fuir par peur, mais courir vers
Celui qui a déjà porté le feu. Intercéder, veiller, se séparer : telles
sont les flammes que Dieu veut allumer sur l’autel des cœurs.
Jour
5 – LE JUGE QUI SE LAISSE INTERROGER
Le Dieu de la
Bible n’est ni distant ni opaque. Il visite, révèle, dialogue. À Mamré, la
promesse d’un fils et l’annonce du jugement se tiennent ensemble. La grâce
et la justice ne sont jamais séparées dans l’économie divine. Face à l’annonce
du désastre, Abraham ose interroger le Très-Haut : “Le Juge de toute la
terre ne fera-t-il pas justice ?” Et Dieu répond, sans offense, sans fuite.
Sa justice s’offre à la discussion, non pour être amoindrie, mais pour se faire comprendre. Abraham intercède
avec audace et tendresse, portant dans sa prière l’amour du prochain,
même corrompu.
Cette scène
devient un appel. Sortir de Babylone ne se résume pas à une fuite physique,
mais à un choix spirituel, lucide et radical. Le monde s’endort ; les
justes veillent. Le jugement de Dieu n’est jamais une surprise brutale. Il est annoncé, documenté, accessible. Les livres
sont ouverts. Les décisions sont transparentes. Le Juge accepte même d’être
interrogé, car Sa justice n’a rien à cacher. Et celui qui interroge sincèrement
finit toujours par recevoir une mission : porter cette
lumière jusqu’aux confins de Babylone.
Il ne suffit pas de s’indigner. Il faut plaider. Oser encore croire que même
ceux qu’on pense perdus peuvent être sauvés.
Jour
6 – LE JUGEMENT D’AVANT LA VENUE DE CHRIST : EXPOSÉS… MAIS COUVERTS
Dans la salle
céleste, les livres s’ouvrent. Non pour condamner, mais pour justifier les
saints du Très-Haut. Le jugement d’avant le retour de Christ, parfois appelé
“investigatif”, n’est pas un piège théologique, mais une révélation de la justice divine aux yeux de l’univers. Dieu connaît tout. Ce jugement n’est pas pour
L’informer, mais pour convaincre les anges et les nations que Sa grâce
n’est ni arbitraire, ni aveugle. Les livres célestes exposent tout, mais pour
mieux couvrir ce qui est confié au Christ.
Au centre de cette scène se tient le Fils de l’homme, non comme accusé,
mais comme Avocat. Il plaide non l’innocence des saints, mais Sa propre
justice, attribuée à ceux qui ont cru. Rien n’est caché devant Dieu. Et
pourtant, tout peut être caché en Christ. Le croyant est à nu, mais il
est aussi couvert. Non par mérite, mais par le sang. Ce sang ne maquille pas la
faute : il l’efface. Le jugement devient alors un appel : à vivre dans la
piété, dans l’espérance, dans la préparation active. Il ne s’agit pas de
spéculer sur des dates, mais de vérifier sur qui repose notre vie.
CONCLUSION
La foi
chrétienne n’est pas un sport de spectateurs.
Maîtriser le vocabulaire, connaître les règles et savoir en discuter longuement
peut donner l’illusion d’une grande compétence, mais cela ne dit rien de notre
capacité à entrer dans l’arène. Dieu ne nous appelle pas à rester dans les
tribunes, ni même dans la cabine des commentateurs. Il nous veut sur le
terrain, engagés dans le jeu. Noé aurait pu prêcher durant 120 ans sans agir
; mais il bâtissait l’arche en même temps. Cette leçon nous
éclaire-t-elle sur notre rôle aujourd’hui ? Le grand chapitre sur la foi, dans
l’épître aux Hébreux, ne célèbre pas ceux qui avaient une définition rigoureuse
et théologiquement irréprochable de la foi. Il évoque des hommes et des
femmes en action.
À la fin de
cette semaine marquée par les jugements divins et l’appel à se tenir debout,
une image puissante résume tout : celle de Josué,
le grand prêtre, debout en silence, vêtu de vêtements sales devant l’Ange de
l’Éternel. Il ne cherche pas
d’excuse, il reconnaît la faute. Il représente un peuple coupable, humilié,
mais repentant. Et c’est là que tout bascule : le silence du pécheur devient
l’occasion pour l’Avocat de plaider. Jésus ne nie pas les fautes, mais Il
les couvre par Son obéissance parfaite et Son sacrifice. L’accusateur perd
sa voix, car le sang de Christ parle plus fort que toutes les transgressions
– ‘Vois, je t’enlève ton iniquité, et je te revêts
d’habits de fête’ (Zacharie 3:1-5). Face aux attaques
de Satan, ce n’est pas notre défense qui triomphe, c’est celle de l’Agneau.
HAPPY
SABBATH !
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