CYRUS, L’OINT
CYRUS, L’OINT
Un paradoxe prophétique et une espérance pour aujourd’hui
Vendredi 27 juin 2025
Semaine 13 : La fin en images
Thème
général : Allusions, images et symboles : Méthodes d’étude de la prophétie
biblique.
Texte à méditer : “ Ainsi parle l’Éternel à son oint, à Cyrus, qu’il tient par la main droite, pour terrasser les nations devant lui… afin que l’on sache, depuis le soleil levant jusqu’au couchant, qu’il n’y a point d’autre Dieu que moi ” (Ésaïe 45:1,6).
Écho eschatologique : « Car, comme l’éclair part de l’orient et se
montre jusqu’à l’occident, ainsi sera l’avènement du Fils de l’homme »
(Matthieu 24:27).
I. LE PARADOXE DE CYRUS :
UN PAÏEN OINT PAR DIEU
Babylone tombe,
non par les armes d’Israël, mais par l’intervention d’un roi venu de
l’extérieur. La ville invincible s’effondre en une nuit (Daniel 5 - Prenez
un moment pour lire la méditation d’hier “l’assèchement
de l’Euphrate”). L’homme
qui accomplit cette prophétie n’est ni juif ni prophète. C’est Cyrus, roi perse, que l’Éternel appelle pourtant « son
oint » (Ésaïe 45:1). Aucun autre païen n’a reçu ce titre dans
les Écritures. L’onction, jusque-là réservée aux rois d’Israël, est ici
conférée à un roi païen. L’initiative vient de Dieu, non des hommes. Le choc théologique
est radical. Et pourtant, « Je t’ai ceint, bien que tu ne me connaisses pas »
(Ésaïe 45:5) : Dieu se sert de Cyrus, un roi étranger, pour accomplir Son
dessein.
Ce dessein
s’incarne dans un décret impérial (2 Chroniques 36:22–23) : Israël est libéré, le Temple peut
être rebâti, l’exil à Babylone touche à sa fin. L’Écriture souligne que c’est l’Éternel qui
« réveille l’esprit de Cyrus » (v. 22). Jérémie avait annoncé cette
chute (Jérémie 51:57–58), et Ésaïe avait prophétisé que Cyrus reconstruirait le
Temple (Ésaïe 44:28). Il est probable que Daniel ait influencé le roi,
transmettant les rouleaux des prophéties. Pourtant, l’Écriture reste claire :
c’est un roi païen qui parle, et il dit : « L’Éternel,
le Dieu des cieux, m’a donné tous les royaumes de la terre et m’a commandé de lui bâtir une maison à Jérusalem » (2 Chroniques 36:23). La conquête de la
ville de Babylone par Cyrus marqua donc la fin des années de captivité pour le
peuple de Dieu. Les Perses lui permirent de retourner en Terre promise
pour rebâtir le temple. Sous Cyrus, l’empire perse devint le plus grand de
l’histoire, avec ce que l’historien Tom Holland appelle « le plus grand
conglomérat de territoires que le monde avait jamais vu » - Tom Holland,
Dominion Basic Books [Livres fondamentaux Domination], édition Kindle, p. 25.
Le messager est inattendu, mais le message vient bien de Dieu. Le messager de Dieu ici… est un roi
perse. Le Temple de Jérusalem sera reconstruit sur ordre d’un païen. Cyrus porte des titres
imposants – “Roi des rois”, comme on l’appelait dans la tradition
perse – qu’on retrouve appliqués au Christ dans Apocalypse 19:16. Son nom même,
Kurus, signifierait selon certains « celui qui prend soin.
» Un roi de l’Est, oint par Dieu, libérant un peuple captif. L’image se charge
d’une densité messianique. Mais cette image, pour forte qu’elle soit, ne reste
pas isolée. Elle annonce une réalité plus grande : L’oint Cyrus annonce un
autre oint - le
Christ.
II. TYPOLOGIE PROPHÉTIQUE :
CYRUS ET CHRIST
Ces figures
historiques n’émergent pas au hasard. Le plan divin, tissé à travers les
siècles, relie Cyrus au Christ par une typologie saisissante.
D’abord, le
roi de l’Est. Cyrus conquiert Babylone en asséchant l’Euphrate (Ésaïe
44:27), stratégie que l’Apocalypse reprend dans sa description de la fin
(Apocalypse 16:12). Le Christ aussi surgira de l’Orient pour renverser la
Babylone spirituelle (Apocalypse 18). Matthieu 24:27 l’atteste : sa venue sera
« comme l’éclair venant de l’Orient. » Cyrus préfigure un jugement
libérateur.
Ensuite, la
charnière canonique : dans l’ordre hébraïque, l’Ancien Testament se clôt
sur le décret de Cyrus (2 Chroniques 36:23), tandis que le Nouveau commence
avec Jésus-Christ, Fils de David (Matthieu 1:1). Cyrus ordonne la
reconstruction du temple de Jérusalem ; Jésus inaugure un ministère dans le
sanctuaire céleste (Hébreux 8:1–2). Ce lien structurel n’est pas fortuit :
il témoigne d’un enchaînement prophétique.
La
ressemblance va au-delà de l’histoire : elle touche la structure même du salut.
Le drame de la rédemption suit la même logique que la montée de Cyrus.
Le roi païen surgit de l’ombre, tout
comme le Christ surgit dans une crèche, dans
l’humilité et le rejet (Luc 2:7 ; Matthieu 2:1–2). Cyrus conquiert dans
la nuit alors que personne ne l’attend ; Jésus triomphe par la croix, là où
l’on ne voit que défaite. Comme le souligne Ésaïe 61:1 : « L’Esprit du Seigneur est sur moi… pour proclamer la
liberté aux captifs. » La délivrance surgit du lieu le plus
inattendu.
Tableau typologique :
Cyrus (type) |
Jésus-Christ (antitype) |
Roi de Perse, oint pour libérer |
Roi divin, oint pour sauver |
Décret de retour d’exil |
Appel à sortir de Babylone (Apocalypse 18:4) |
Reconstruction du temple terrestre |
Ministère dans le sanctuaire céleste (Hébreux 9) |
Autorité terrestre |
Toute autorité dans le ciel et sur la terre |
Sans sacrifice expiatoire |
Sacrifice unique à la croix (Hébreux 10:12) |
Mais que
cette typologie ne trompe pas : Cyrus annonce,
mais ne sauve pas. Il préfigure, mais
ne remplace pas. Le type prépare la voie, l’antitype l’accomplit.
Seul le Christ est Rédempteur.
III. DU TEMPLE À L’ÉTERNITÉ : SOUVERAINETÉ ET
ESPÉRANCE
Dieu agit
ainsi parce qu’Il est un Dieu de restauration. L’œuvre de Cyrus ne se limite pas à la
libération politique : elle concerne la reconstruction du temple, et
donc le rétablissement de l’adoration. « Je le susciterai dans ma
justice… il reconstruira ma ville, il renverra mes captifs, sans rançon ni
présents » (Ésaïe 45:13). Le décret de Cyrus traduit le désir ardent de Dieu de
renouveler Son alliance. Il veut rassembler,
rebâtir, rétablir Sa relation avec Son peuple. « Je t’ai aimée d’un amour
éternel… Je te rebâtirai » (Jérémie 31:3–4).
Et
aujourd’hui encore, Il agit. Il peut écrire Son dessein avec des instruments
inattendus. Si Dieu a pu se servir d’un roi païen pour restaurer Son peuple, que
peut-Il faire avec nos ruines ? L’histoire de Cyrus proclame que DIEU N’EST PAS
LIMITÉ AUX STRUCTURES RELIGIEUSES. Il utilise qui Il veut, quand Il
veut, pour accomplir Sa volonté rédemptrice.
C’est
pourquoi cette typologie n’est pas qu’une page d’histoire : elle appelle à
la vigilance. Comme les exilés revenant vers Jérusalem, nous marchons vers une nouvelle Jérusalem,
cité céleste (Hébreux 11:10). Luc 12:35–40 nous exhorte : « Que vos
reins soient ceints… car le Fils de l’homme viendra à l’heure où vous n’y
penserez pas. » L’appel prophétique de Cyrus demeure : sortir de Babylone,
reconstruire le culte, et marcher vers le sanctuaire céleste.
Babylone
tombera. Jérusalem descendra (Apocalypse 21:2). La libération sera totale. Et
Dieu oindra encore des messagers improbables pour préparer le chemin. Peut-être
hors du schéma ecclésiastique régulier, comme le soulignait le prophète.
Peut-être par vous et moi.
CONCLUSION
Dieu oint qui Il veut, quand Il veut. Il a oint Cyrus pour briser l’exil, Il a oint Christ pour briser le péché. Et aujourd’hui, Il oint Ses témoins pour annoncer la fin de Babylone et préparer la Jérusalem éternelle.
Le nom de Cyrus, “celui qui prend soin”, nous interpelle. Ne sommes-nous pas appelés, nous aussi, à être des hommes et des femmes qui prennent soin, qui rebâtissent, qui préparent un peuple prêt pour le Roi des rois ?
Le monde attend des influenceurs. Le ciel attend
des messagers. Et si Dieu voulait encore oindre des Cyrus aujourd’hui ?
Puissions-nous
examiner nos vies à la lumière de l’appel prophétique afin de devenir des
instruments de restauration.
Abondantes
grâces de la part de l’Éternel !
Commentaires
Enregistrer un commentaire