ADORER L’IMAGE, ENCORE UNE FOIS
ADORER L’IMAGE, ENCORE UNE FOIS
L’ultime combat
pour l’allégeance du cœur
Mercredi 18 juin 2025
Semaine 12 : Les précurseurs
Thème
général : Allusions, images et symboles : Méthodes d’étude de la prophétie
biblique.
Texte à méditer : “ Et
si vous ne trouvez pas bon de servir l’Éternel, choisissez aujourd’hui qui vous
voulez servir […] Moi et ma maison, nous servirons l’Éternel. ” (Josué 24:15).
INTRODUCTION : MIROIRS
PROPHÉTIQUES D’UN MÊME CONFLIT
Daniel 3 et Apocalypse 13 sont deux récits
prophétiques qui révèlent une même tension spirituelle : qui mérite notre adoration ? À Dura (Daniel 3) comme à
Babylone la grande (Apocalypse 13), se dresse une image à adorer sous peine de
mort. À Dura comme à la fin des temps, la
fidélité devient une ligne de fracture. L’adoration
n’est pas un simple rite. Elle est l’expression
visible d’une allégeance intérieure. Ce que nous adorons aujourd’hui
prépare notre réponse à la crise finale.
Paul dresse en 2 Timothée 3:1–5 un portrait
saisissant de notre siècle : des hommes « centrés sur eux-mêmes, avides
d’argent, imbus d’eux-mêmes, arrogants, irrespectueux, méprisant leurs parents,
vulgaires, grossiers, impitoyablement compétitifs, inflexibles, calomniateurs,
emportés, sauvages, cyniques, traîtres, sans pitié, fanfarons, esclaves de
leurs désirs, et allergiques à Dieu, » et pourtant
vêtus d’un vernis religieux : « Ils donneront le change avec une façade
religieuse, mais dans les coulisses, ils se comporteront comme des bêtes »
(v.5, The Message). Et tandis que nous acquiesçons en hochant la tête - « Nous
le savions bien ! », nous oublions souvent que notre seule défense crédible
face à un tel monde n’est pas la rhétorique
prophétique, mais des vies remplies de Christ.
1. DEUX IMAGES, UN MÊME PIÈGE :
TYPOLOGIE PROPHÉTIQUE DU CULTE
IMPOSÉ
« Celui
qui ne se prosternera pas et ne l’adorera pas sera jeté au milieu de la
fournaise » (Daniel 3:15). « Il fut donné à la bête d’animer son image […]
et de faire que tous ceux qui n’adoraient pas
l’image soient tués » (Apocalypse 13:15). Deux âges, deux
empires, une même stratégie : imposer par décret un culte, et l’associer à la peur,
voire à la mort. Le pouvoir politique devient un pouvoir théologique. L’image
animée de l’Apocalypse n’est pas un simple artefact : elle incarne une
contrefaçon spirituelle vivante, séduisante, et idolâtrique.
« Tout le peuple »
(Dan 3:7) se prosterne à
Dura, tandis que le camp de Dieu ne compte que « trois hommes » (v.23). L’empire se déploie avec ses « satrapes, préfets,
gouverneurs » (v.2) ; le
ciel n’a que « quelques Juifs » (v.12).
Mais ces hommes faibles dans l’histoire sont puissants dans l’espérance : « Notre Dieu est capable de nous délivrer »
(v.17). Le camp de Babel obéit par peur. Le camp de Dieu obéit par
grâce, même si Dieu ne les délivre pas (v.18). Dans Apocalypse 13:3-4, « le monde entier fut dans l’étonnement derrière
la bête » ; mais l’admiration sans discernement devient adoration, et l’adoration
sans vérité devient rébellion.
2. LE CRÉATEUR FACE AUX IDOLES :
CHOISIR SANS COMPROMIS
« Craignez
Dieu et donnez-lui gloire […] et adorez celui qui a fait le ciel, la terre,
la mer et les sources d’eau »
(Apocalypse 14:7). Tel est l’appel solennel du premier ange. L’adoration
véritable commence par la reconnaissance du
Créateur. Tout culte qui s’en détourne est mensonger. Exode 32:1-6
nous rapporte la première idolâtrie collective : juste après la révélation du
Décalogue, Israël se fabrique un veau d’or. «
Tu ne te feras pas d’image sculptée […] tu ne les adoreras pas » (Exode
20:4-5). Pourtant, l’homme préfère une divinité visible, manipulable,
façonnée selon ses désirs. Lorsqu’il perd la foi, il se tourne vers ce
qu’il peut voir.
Exode 32 et
Apocalypse 13 encadrent l’histoire biblique de deux scènes d’idolâtrie collective et
institutionnalisée : dans les deux cas, une autorité religieuse ou
politique crée une image, rassemble le peuple autour d’elle, et exige
l’adoration. La peur, la confusion, et la séduction sont les leviers du faux
culte.
Aujourd’hui encore, les idoles abondent : L’idolâtrie
du moi : « Les hommes seront épris
d’eux-mêmes » (2 Timothée 3:2) ; Du matérialisme : « Vous ne pouvez servir Dieu et l’argent »
(Matthieu 6:24) ; Des relations humaines : « Celui qui aime son père ou sa mère plus que moi n’est pas digne
de moi » (Matthieu 10:37) ; De la religion elle-même : « Ce peuple m’honore des lèvres, mais son cœur
est éloigné de moi » (Matthieu 15:8) ; Des écrans et des œuvres
humaines : « Ils fabriquèrent un
veau et se réjouirent de l’ouvrage de leurs mains » (Actes 7:41) ; De
la reconnaissance sociale : « Ils
aimèrent la gloire des hommes plus que la gloire de Dieu » (Jean 12:43). Ces substituts ne sont pas
anodins : ils inversent
l’ordre du monde voulu par Dieu. Ce glissement intérieur est au cœur
du diagnostic de Paul en Romains 1, où l’homme adore ce qu’il fabrique au lieu
de Celui qui l’a créé.
L’idolâtrie
n’est pas une statue sur une place. C’est un mécanisme intérieur : «
Ces gens ont placé leurs idoles dans leur cœur » (Ézéchiel 14:3). Adorer,
c’est donner ce que l’on croit source de vie. À quoi confions-nous aujourd’hui
notre sécurité ?
3. L’IDOLÂTRIE COMME INVERSION
COSMIQUE ET TRANSFERT
D’ALLÉGEANCE
Paul éclaire ce mystère : « Ayant connu Dieu, ils ne lui ont pas donné gloire comme à Dieu
» (Romains 1:21). Alors ils ont échangé la vérité contre le mensonge
(v.25). L’idolâtrie est une perversion structurelle de la réalité : on adore la
créature à la place du Créateur. Cette inversion n’est pas bénigne. Elle
appelle la justice divine : « La colère de
Dieu se révèle du ciel contre toute impiété et injustice des hommes »
(Romains 1:18), ce que l’Apocalypse reprend en écho : « Celui qui adore la bête […] boira du vin de la colère de
Dieu » (Apocalypse 14:9–10). Mais cette colère n’est pas arbitraire : elle découle
naturellement du refus conscient de la vérité révélée. Ce n’est pas une
vengeance divine, mais la conséquence logique d’un transfert d’allégeance.
L’idolâtrie est une rébellion choisie, et non une simple faiblesse ignorée.
4. PAS DE NEUTRALITÉ : L’ADORATION ENGAGE TOUTE NOTRE VIE
Jésus
tranche : « Celui
qui n’est pas avec moi est contre moi »
(Matthieu 12:30). Il n’y a pas de zone grise. Le culte véritable n’est pas
affaire de rites, mais d’appartenance. La fidélité ne se décrète pas dans
l’instant de la crise ; elle s’enracine dans les choix quotidiens. « Ils vécurent et régnèrent avec Christ […] parce
qu’ils n’avaient pas adoré la bête ni son image » (Apocalypse 20:4). Mais
ce refus s’est forgé dans le secret, bien avant la confrontation publique.
La
prédication prophétique sans vie transformée est vaine. Ce qui donnera autorité à notre message, ce ne sont
pas nos diagrammes chronologiques, mais notre humilité, notre fidélité, notre
amour. Apocalypse 14:6–12 est un cri d’alerte, mais aussi un appel à l’évangile
éternel. Ce n’est pas d’abord par la peur que
nous préparerons les cœurs, mais par la clarté, la cohérence et la miséricorde
incarnée.
CONCLUSION : PRÉPARER AUJOURD’HUI LA FIDÉLITÉ DE DEMAIN
Le
message du troisième ange n’est pas un avertissement sans grâce. C’est une
question de justice par la foi (Apocalypse
14:12). Dieu ne demande pas une obéissance sans cœur, mais une adoration
enracinée dans l’amour. Il cherche des cœurs qui refusent les idoles, non par
orgueil, mais par passion pour Sa gloire.
Nous sommes aujourd’hui devant le même choix
qu’à Dura ou à Patmos. Le monde admire la puissance ; le ciel admire la
fidélité. Le dragon fascine ; l’Agneau rachète. L’image impressionne ; la
Parole délivre. Apocalypse 20:4
promet la victoire à ceux qui « n’ont pas
adoré la bête, ni son image ». Mais cette
victoire commence ici-bas, dans
nos luttes secrètes, nos décisions discrètes, nos renoncements invisibles. Et ce n’est pas tout : « Je
vis … ceux qui avaient vaincu la bête et son image […] chantant le cantique de
Moïse et de l’Agneau » (Apocalypse 15:2-3). La même mer qui avait englouti
Pharaon (Exode 15) devient le théâtre d’un nouveau cantique. La fidélité mène
toujours au chant de la délivrance.
Synthèse : L’adoration est le révélateur de notre
Dieu. Elle manifeste ce que nous valorisons, croyons, espérons. Elle n’est
jamais neutre. L’idolâtrie est subtile,
enracinée dans le cœur, souvent masquée par le langage religieux ou le masque
du « raisonnable. » Mais l’heure
vient - et elle est déjà là - où il faut choisir entre l’image et le Créateur,
entre le compromis et la croix, entre l’admiration du monde et la fidélité à
l’Agneau.
Quelle
allégeance secrète dois-je briser pour entendre, un jour, « Bien, bon et fidèle serviteur » (Matthieu
25:21) ?
Et si le
renoncement me semble une perte, que pourrais-je gagner à Lui donner tout ? «
Il n’est personne qui ait quitté maisons ou frères
[…] qui ne reçoive au centuple » (Marc 10:29-30).
Abondantes grâces de la part de
l’Éternel !
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