UNE PLACE VACANTE AU CIEL
UNE PLACE VACANTE AU CIEL :
DE LA CHUTE A LA RESTAURATION
Vendredi 16 mai 2025
Semaine 7 : Les fondements de la prophétie
Thème
général : Allusions, images et symboles : Méthodes d’étude de la prophétie
biblique.
Texte à méditer : “ À
celui qui vaincra, je donnerai de s’asseoir avec moi sur mon trône, comme moi
j’ai vaincu et me suis assis avec mon Père sur son trône ” (Apocalypse 3:21).
Ézéchiel
28 :12-14 décrit une figure exceptionnelle. Bien que le texte mentionne
nominalement le « roi de Tyr », aucun être humain n’a pu être à la fois présent
en Éden et exercer la fonction de « chérubin protecteur » sur la
montagne de Dieu. Ces paroles semblent donc désigner Satan dans son rôle
originel, lorsqu’il servait encore dans les cieux, dans sa splendeur initiale.
Lucifer,
aussi appelé « astre brillant, fils de l’aurore » (Ésaïe 14.12), occupait une
position exaltée, près du trône même de Dieu. Il se tenait au milieu des
pierres étincelantes, revêtu d’une beauté parfaite et d’une sagesse
incomparable. Sa simple présence aurait dû refléter la gloire de Dieu à
l’univers tout entier.
1. L’ORGUEIL QUI PRÉCIPITA LA CHUTE
Mais
au lieu de refléter cette gloire, Lucifer s’est retourné vers lui-même. Il a cessé d’exalter son Créateur et a commencé à se
contempler. Il s’imagina qu’on ne lui rendait pas l’honneur qui lui
était dû. L’orgueil enfla son cœur.
Ézéchiel
28.15-17 rapporte cette dégénérescence : Lucifer devint injuste, profane,
violent. Il pécha. Son cœur s’éleva à cause de
sa magnificence. Il corrompit sa sagesse par l’éclat de son
apparence. Il fut donc précipité du ciel, exclu du sanctuaire, privé de
la proximité des pierres étincelantes qui symbolisaient la présence divine.
Ésaïe
14.12-14 complète ce tableau tragique : « Tu disais en ton cœur : Je monterai
au ciel, j’élèverai mon trône au-dessus des étoiles de Dieu… je serai semblable
au Très-Haut. » Aucun être humain ne pourrait tenir de tels propos. Ce texte
révèle l’ambition démesurée de Satan, son désir de rivaliser avec le Dieu
éternel.
2. L’INSPIRATION DERRIÈRE LES TRÔNES TERRESTRES
Pourquoi
alors ces références au roi de Tyr et au roi de Babylone ? L’Évangile selon
Matthieu 16:21-23, nous offre un éclairage spirituel. Lorsque Pierre, inspiré par
Satan, tenta de détourner Jésus de sa mission, Christ l’identifia
immédiatement comme un canal de l’Adversaire. Cela révèle une réalité
fondamentale : des figures humaines peuvent incarner temporairement une
inspiration surnaturelle.
Ainsi,
les rois mentionnés dans Ézéchiel et Ésaïe peuvent avoir existé, mais leurs
actes et leur arrogance témoignent d’une influence plus profonde. Le combat
spirituel se cache souvent derrière les réalités politiques et historiques.
Satan anime les puissances terrestres qui rejettent l’autorité divine.
3. LE PARALLÈLE AVEC LA TENTATION D’ÈVE
Le
même esprit d’orgueil anime la tentation d’Ève en Éden. Dans Ésaïe 14.14 comme
en Genèse 3.4-5, c’est le même mensonge qui revient : « … je serai semblable
au Très-Haut » ; « Vous serez comme Dieu. » Ce fut le piège
qui perdit Lucifer, puis Ève.
Ce
schéma perdure aujourd’hui : placer l’opinion humaine au-dessus de la Parole
divine, estimer que la Bible est dépassée ou obscurcie par la modernité. C’est rejeter l’autorité
de Dieu pour ériger celle de l’homme.
4. LA RESTAURATION OFFERTE À L’HUMANITÉ
Il
y a pourtant un contraste saisissant entre la chute de Lucifer et le destin
offert à l’humanité en Christ. Lucifer a été
chassé de la montagne sainte (Ézéchiel
28.16), tandis que les rachetés se tiennent sur
le mont Sion avec l’Agneau (Apocalypse 14.1). Il a été en Éden, mais
a été précipité; l’homme, lui aussi chassé d’Éden, est en train d’y être
restauré par l’œuvre rédemptrice de Christ (Apocalypse 22.1–3).
La
scène du trône céleste d’Apocalypse 4 et 5 en est la démonstration éclatante :
« Tu es digne … car tu as été immolé, et tu as racheté pour Dieu, par
ton sang, des hommes de toute tribu, de toute langue, de tout peuple et de
toute nation » (Apocalypse 5.9). Cette proclamation céleste résonne avec la
mission confiée à l’Église : proclamer
l’Évangile éternel « à toute nation, à toute tribu, à toute langue,
et à tout peuple » (Apocalypse 14.6).
5. LE DESSEIN GLORIEUX DU CIEL : REMPLACER LA CHUTE PAR LA GRÂCE
La
citation d’E. White éclaire magnifiquement cet échange entre déchéance
angélique et rédemption humaine : « Le ciel triomphera, car les places
vacantes dans le ciel, laissées par la chute de Satan et de ses anges, seront
comblées par les rachetés du Seigneur » (The Advent Review and Sabbath
Herald, 29 mai 1900.)
Ainsi,
ce ne sont pas les mérites des hommes qui les placent aux côtés de Dieu, mais
uniquement la grâce, reçue par l’Évangile. Le ciel, autrefois endeuillé par la
révolte de Lucifer, connaîtra un triomphe encore plus éclatant par la présence
des rachetés, sauvés par le sang de l’Agneau.
CONCLUSION : UN CHOIX PERSONNEL, UNE MISSION COLLECTIVE
L’énigme réside
dans le fait que la chute de Lucifer s’est
produite dans ce que nous
pourrions sans doute désigner comme le lieu le
plus profondément religieux et spirituel de l’univers. Et ce n’était
pas à propos du jour à consacrer au culte, ni du fait que la cantine céleste ne
servait pas de bacon au petit-déjeuner, ni encore des orientations sexuelles.
Tout a commencé par cette pensée : « Ma voie est
meilleure que la tienne. » En d’autres termes, le « moi » primait
désormais sur Dieu et sur les « autres ».
Cette idée demeure
aujourd’hui le fondement de tout péché, et elle teinte notre manière de penser, d’agir et
même de débattre.
Cela se manifeste jusque dans nos discussions sur les plateformes
d’étude biblique, où il nous arrive souvent de défendre notre point de vue
comme étant plus juste, plus éclairé que celui d’autrui. Il faut reconnaître
que nous savons parfois très habilement
dissimuler notre égoïsme.
Il y a une leçon
essentielle à tirer de cette réflexion : si
l’égoïsme a pu naître dans la salle du trône céleste, alors il peut aisément
germer dans le recoin le plus discret de notre esprit.
Deux événements
majeurs jalonnent cette histoire : la chute de Lucifer - marquée par
l’égoïsme — et le salut offert par la mort de Jésus - incarnation du don
de soi. Entre ces deux pôles, et à leur suite, chacun de nous est placé devant
un choix : de quel côté voulons-nous être ? Toute
notre vie ne sera que le reflet de cette décision.
Le
contraste est absolu : Lucifer, dans son orgueil, a voulu s’élever. Le Christ,
dans son humilité, s’est abaissé. Et c’est par Lui que l’homme peut être
restauré. Chacun est appelé à entendre cet Évangile. Chacun est invité à
choisir. Aucun être humain n’est exclu de cette grâce.
Le
rôle de l’Église, et de tout croyant, est de proclamer
ce salut, d’avertir des dangers de l’orgueil spirituel, et de
montrer, par sa vie, que la vraie gloire ne vient pas de nous, mais de Celui
qui a été immolé.
Les anges
déchus ont laissé une place : les rachetés la recevront ! Le ciel se
reconstruit avec nous! Par Christ, le ciel s’ouvre pour nous !
Abondantes grâces de la part
de l’Éternel !
Commentaires
Enregistrer un commentaire