QUE VOTRE SALUT SOIT CONNU


QUE VOTRE SALUT SOIT CONNU : 

La lumière qui appelle, bénit et envoie


Vendredi 30 mai 2025

Semaine 9 : Dans les Psaumes : 2ème partie

Thème général : Allusions, images et symboles : Méthodes d’étude de la prophétie biblique.


Texte à méditer : Afin que l’on connaisse sur la terre ta voie, et parmi toutes les nations ton salut (Psaume 67:2).


I. INTRODUCTION : LA LUMIÈRE DIVINE ENTRE ABSORPTION ET MISSION

En 2019, des ingénieurs du MIT (Massachusetts Institute of Technology) ont mis au point un revêtement à base de nanotubes de carbone, d’une noirceur extrême, surpassant tous les matériaux noirs connus à ce jour. Ce composé est capable d’absorber jusqu’à 99,995 % de la lumière visible, au point que les objets qu’il recouvre deviennent pratiquement indiscernables, même sous un éclairage intense. La lumière, au lieu de révéler les formes, est engloutie ; les contours disparaissent, la brillance s’éteint, et ce qui devait être visible se dérobe à la perception.


Ce phénomène physique, où la lumière est captée sans jamais être réfléchie, nous offre une métaphore saisissante de notre condition spirituelle.


Sommes-nous devenus, nous aussi, des surfaces ultra-noires ? Des croyants illuminés mais non lumineux ? Nous recevons la lumière du Christ, mais au lieu de la refléter vers le monde, nous l’engloutissons dans le confort de nos certitudes et la clôture de nos assemblées. Nous sommes théologiquement informés, bibliquement nourris, mais stériles sur le plan missionnaire, sans rayonnement vers le monde. Le monde continue de marcher dans les ténèbres, pendant que l’Église brille… pour elle-même.


Le Psaume 67 et Apocalypse 14 abordent cette tension de front. Le premier est une prière, adressée au Dieu d’Israël, afin que sa bénédiction déborde. Le second est un cri, proclamé à toutes les nations, afin que son jugement soit entendu. Tous deux exigent que la lumière de Dieu ne soit ni dissimulée, ni capturée, mais proclamée jusqu’aux extrémités de la terre.


II. LE PSAUME 67 : UNE BÉNÉDICTION QUI EXIGE UN RAYONNEMENT

Le Psaume 67 commence par une invocation qui rappelle directement la bénédiction aaronique (Nombres 6:24) : « Que Dieu ait pitié de nous, et qu’il nous bénisse ! Qu’il fasse briller sur nous son visage » (v.1). Mais très vite, l’intention se déploie : « afin que l’on connaisse sur la terre ta voie, et parmi toutes les nations ton salut » (v.2).


Ici, la bénédiction n’est pas une fin, mais un canal. Le psalmiste - probablement un prêtre - guide la communauté dans une prière missionnaire. La lumière de Dieu ne doit pas être gardée comme un privilège tribal ou liturgique. Elle est destinée à transformer le monde, à révéler la voie du salut au-delà des frontières d’Israël.

 

La vraie bénédiction suscite la louange, mais aussi la compassion. Un peuple béni qui ne prie pas pour les nations est un peuple infidèle à sa vocation. L’explosion de louange des versets 3 à 5 - « Que les peuples te louent, ô Dieu ! » - n’est pas un rêve pieux. C’est l’accomplissement attendu du plan de Dieu, une vision anticipée de l’adoration universelle promise dans Apocalypse 21:23, où la lumière de la gloire de Dieu remplace le soleil.

 

Et pourtant, l’histoire est claire : l’ancien Israël a souvent failli à cette tâche. L’Église aussi. C’est pourquoi ce psaume, aussi exaltant soit-il, devient un miroir : sommes-nous devenus des réflecteurs de la gloire divine - ou des surfaces absorbantes, opaques à la mission du Christ ? Si le peuple de Dieu échoue à refléter cette lumière, Dieu suscite un reste fidèle pour porter Son cri jusqu’aux extrémités de la terre.

 

III. LE PIÈGE DE L’OBSCURITÉ SPIRITUELLE : ABSORBER SANS REFLÉTER

Certains croyants ressemblent à des surfaces absorbantes : ils reçoivent la lumière de Dieu, les promesses du salut, les doctrines précieuses… mais rien n’en ressort. La bénédiction est conservée, stockée, internalisée - mais non transmise. Elle devient une assurance intime, mais non une force de transformation. Ce qui devait rayonner vers le monde se referme sur soi. Et la lumière, au lieu d’éclairer, s’éteint dans le confort d’une foi sans rayonnement.


C’est ici que retentit l’exhortation de Jésus : « Vous êtes la lumière du monde. Une ville située sur une montagne ne peut être cachée » (Matthieu 5:14). Il ne s’agit pas d’une invitation, mais d’une déclaration d’identité. Refuser cette mission, c’est renier ce que nous sommes censés être.


Israël fut appelé à être « maison de prière pour tous les peuples » (Ésaïe 56:7). Il a souvent réduit cette vocation à une défense identitaire. De même, l’Église, à plusieurs périodes de son histoire, s’est contentée de devenir un salon d’attente eschatologique, théologiquement décoré mais fermé sur lui-même.


Mais Dieu ne renonce jamais. Lorsque le peuple élu se tait, Dieu suscite un reste. Quand les porteurs de lumière la dissimulent, Il fait jaillir des messagers qui ne se tairont pas, jour et nuit. C’est tout le sens du basculement dans Apocalypse 14.


IV. UN RESTE POUR LE MONDE ENTIER : 

L’URGENCE MISSIONNAIRE DE L’APOCALYPSE

Dans l’Apocalypse, l’adoration devient combat. Trois anges proclament un évangile éternel à « toute nation, toute tribu, toute langue et tout peuple » (Apoc 14:6). Ce message n’est pas une option pour convaincus ; c’est un appel planétaire, une alarme divine. Il rappelle la justice, la gloire du Créateur, la réalité du jugement. « Craignez Dieu et donnez-Lui gloire, car l’heure de son jugement est venue, et Adorez Celui qui a créé … » (v.7).


Ce cri ne vient pas d’un cénacle confidentiel. Il surgit du ciel, mais il passe par la voix du reste fidèle - ceux qui gardent les commandements de Dieu et la foi de Jésus. Ce n’est pas un peuple supérieur ; c’est un peuple chargé. La tentation est grande, pour l’Église d’aujourd’hui de se percevoir comme des voyageurs en salle d’attente premium. Mais la mission n’est pas un privilège, c’est un fardeau glorieux.


Partager la bénédiction, c’est l’amplifier. Refuser de la partager, c’est la perdre. Le feu du salut (Matthieu 28:19–20) est comme la lumière d’une lampe à huile : il éclaire seulement lorsqu’il est exposé. Et ce feu n’est pas sélectif. L’appel est universel : « Que celui qui veut prenne gratuitement de l’eau de la vie » (Apocalypse 22:17). « Il n’y a plus de distinction… quiconque invoquera le nom du Seigneur sera sauvé » (Romains 10:12–13).


V. CONCLUSION : PRIÈRE OU CRI ? L’HEURE DES CHOIX

Le Psaume 67 est une prière. L’Apocalypse 14 est un cri. Et si nous prions sans crier, bénis mais silencieux, qui portera la lumière aux nations ? Si nous recevons la grâce de Dieu sans la transmettre, qu’avons-nous fait du nom de Jésus ?


Avons-nous recouvert nos cœurs de cette noirceur spirituelle qui étouffe la lumière reçue ? Vivons-nous comme si l’évangile était une possession et non une mission ? Ce psaume nous supplie de bénir pour envoyer. L’Apocalypse nous presse de proclamer avant qu’il ne soit trop tard.


C’est ici que tout converge. La bénédiction reçue devient appel. La lumière vue devient feu partagé. L’adoration intime devient témoignage public.


Prière finale : Seigneur, bénis-nous - Fais de nous des porteurs de ta lumière, des messagers de ton salut, des réflecteurs de ta gloire, pour que ton nom soit loué sur toute la terre. Amen.


Abondantes grâces de la part de l’Éternel !

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

COMPRENDRE DIEU : OUVERTS, ATTENTIFS, SENSIBLES

DE LA LAMPE À L’ÉTOILE

ALLUSIONS, IMAGES ET SYMBOLES