LES FONDEMENTS DE LA PROPHÉTIE 

Samedi 17 mai 2025

Semaine 7 : Les fondements de la prophétie

Thème général : Allusions, images et symboles : Méthodes d’étude de la prophétie biblique.

La méditation de la semaine a été un parcours exigeant. Écrire chaque jour un commentaire cohérent s’est révélé difficile, tant les textes semblaient former un patchwork - un assemblage de morceaux sans lien évident. Mais cette apparente discontinuité cache une richesse réelle : non pas tant dans le contenu lui-même, que dans la direction intérieure vers laquelle il nous pousse.

La leçon centrale, c’est que la prophétie est souvent plus ordinaire qu’on le croit. Nous nous voyons parfois comme « l’Église de la prophétie », fiers d’une lecture historique que cette semaine ne cherchait pas à confirmer. Le thème du trimestre ne vise pas une étude approfondie de l’Apocalypse, mais une meilleure compréhension des allusions, images et symboles bibliques, afin de mieux saisir le sens des prophéties.

Cette semaine, ce chemin nous a conduits jusqu’au trône de Dieu, là même où le péché a germé dans le cœur de Lucifer. Ce drame céleste nous interpelle directement : l’orgueil et l’égocentrisme n’ont pas disparu — ils continuent d’habiter nos propres pensées.

Dimanche – Fondements prophétiques : Ésaïe 6:8

La prophétie ne se réduit pas à une prédiction futuriste (« foretelling »), mais relève avant tout de la proclamation de la volonté de Dieu (forth-telling). Elle met en garde contre les lectures sensationnalistes des signes des temps (analyses des mandats des derniers 14 présidents américains et 7 papes) et appelle à une confiance active en Dieu, qui gouverne avec justice et sagesse, malgré les apparences chaotiques, selon le principe que « Dieu transcende nos calendriers » L’objectif est de discerner Dieu au centre de la prophétie à travers les trois révélations de son trône : céleste, terrestre et eschatologique – non pas pour satisfaire notre curiosité, mais pour nous conduire à la relation avec Lui et à l'action pratique, comme le rappelle Havner : « utiliser ses pieds pour amener des âmes à Christ. »

Lundi – Ébranlé, purifié, envoyé : Ésaïe 6:8

Ésaïe, confronté à la sainteté de Dieu dans une vision où « les fondations du temple tremblent » (v.4), reconnaît son impureté. Par une braise ardente prise sur l'autel des sacrifices, symbole d'expiation, Dieu purifie ses lèvres, l’appelle et l’envoie. Le feu divin n’est pas destructeur, mais libérateur, comme pour Paul frappé de cécité sur le chemin de Damas. Il façonne le prophète pour une mission difficile : parler à un peuple insensible - malgré l'avertissement divin : « ils ne comprendront pas » (v.9-10). Cette purification intérieure est indispensable pour quiconque veut servir - « le feu consume pour reconstruire. » Même nos faiblesses peuvent devenir des canaux de puissance, si elles sont sanctifiées - comme les lèvres brûlées d'Ésaïe, désormais instruments de parole divine.

Mardi – Chérubins, épée flamboyante et promesse de restauration : Genèse 3:24

À la suite de la chute, l'accès à l'arbre de vie est bloqué par des chérubins - « qui agitent une épée flamboyante » selon le texte hébreu - symbole du jugement divin contre la rébellion, comme dans Ézéchiel 28:16. Ce symbole évoque à la fois la sainteté de Dieu - « Sa sainteté ne tolère pas la rébellion » - et la rupture causée par le péché (« vos péchés ont creusé un abîme » (Ésaïe 59:2)). Toutefois, cette scène porte aussi une promesse : l'accès sera rétabli par Jésus-Christ - « Heureux ceux qui lavent leurs robes pour accéder à l'arbre de vie » (Apocalypse 22:14). Les chérubins deviennent les témoins d'un Dieu qui « tabernacle » (shakan en hébreu, racine de « Shekinah ») aux frontières du péché - « présent à la limite entre sainteté et chute », prêt à restaurer l'accès à la vie éternelle par « l'Agneau immolé dès la fondation du monde » (Apocalypse 13:8).

Mercredi – Comme des charbons ardents : Hébreux 10:22

À travers la vision d'Ézéchiel (chapitres 1 et 10), nous avons exploré la symbolique du trône de Dieu : un lieu de sainteté « Saint, saint, saint » (Ésaïe 6:3), d'autorité « siège de la mission et de la grâce » et de transformation comme pour Ésaïe touché par la braise. Les chérubins (ou créatures vivantes) en sont les gardiens brûlants « remplis d'yeux, mobiles, porteurs de feu » (Ézéchiel 1:13). Le feu autour du trône n'est pas pour condamner, mais pour purifier - « hôpital céleste où le feu guérit ». L'homme est invité à s'approcher de ce trône de grâce « avec assurance » (Hébreux 4:16) avec un cœur sincère « sans hésitation ni excuse ». Une co-mission se dessine : devenir des témoins ardents « flammes de feu » (Hébreux 1:7) dans un monde glacé « froid et sceptique ».

Jeudi – L'arche, le temple, l'Église – Où Dieu siège-t-il ? : Apocalypse 21:3

Dieu désire habiter parmi son peuple « Ils me feront un sanctuaire, et j'habiterai au milieu d'eux » (Exode 25:8). Cette présence divine se manifeste successivement dans l'Éden « premier sanctuaire terrestre avec chérubins et fleuve de vie », le tabernacle « mishkan en hébreu, lieu de la Shekinah », l'arche de l'alliance « trône visible et marchepied de Dieu (1 Chroniques 28:2) », puis dans l'Église « temple de l'Esprit (1 Corinthiens 6:19) » – jusqu'à devenir présence intérieure dans le cœur des croyants « Dieu habite en nous par Son Esprit ». Le trône de Dieu, autrefois visible dans des lieux saints, devient le cœur purifié de l'homme « sanctuaire en mouvement. » Cette méditation nous appelle à devenir des sanctuaires vivants « où justice et grâce s'embrassent (Psaume 85:11) », porteurs du trône divin « pour répandre Sa gloire autour de nous ».

Vendredi – Une place vacante au ciel : de la chute à la restauration : Apocalypse 3:21

Lucifer, chérubin déchu par orgueil « Je monterai au ciel... je serai semblable au Très-Haut » (Ésaïe 14:14), laisse un vide au ciel « les places vacantes seront comblées par les rachetés » (E. White). Par contraste, les rachetés en Christ sont appelés à occuper cette place vacante - « s’assoir avec moi sur mon trône » (Apo. 3:21). Là où Satan a voulu s'élever par orgueil en Éden (Ézéchiel 28:17), Christ s'est abaissé « devenant obéissant jusqu'à la mort » (Philippiens 2:8). L'humilité triomphe de l'égoïsme « le moi primait sur Dieu et les autres. » Chaque croyant est face à un choix : vivre dans l'esprit de Lucifer (le moi au centre) ou marcher sur les traces du Christ (le don de soi) « entre déchéance angélique et rédemption humaine. » L'Église a pour mission de proclamer ce salut « Évangile éternel à toute nation » (Apo. 14:6) et de montrer que le ciel se reconstruit avec nous « par le sang de l'Agneau » (Apo. 12:11).

CONCLUSION

Dieu nous a créés pour vivre avec Lui éternellement. Comme le dit C. S. Lewis : « Si je découvre en moi un désir qu’aucune expérience de ce monde ne peut satisfaire, l’explication la plus probable, c’est que j’ai été fait pour un autre monde. » L’Éden, un monde fondé sur la bonté, la vérité et la justice. C’était notre monde d’origine. Et celui pour lequel nous sommes à nouveau façonnés, c’est celui à venir, « où la justice habite ».

La prophétie dont nous avons besoin n’est pas celle qui commente les événements passés pour affirmer que « nous avons compris ». La véritable prophétie est celle qui appelle à revenir à Dieu, à le remettre au centre. Car le message fondamental des prophètes bibliques est toujours le même : « Israël, reviens. » Comme l’a proclamé Jérémie, Dieu a envoyé ses prophètes dès le matin pour appeler son peuple à la repentance, mais ils n’ont pas écouté (Jérémie 25:4-5). Ce message, simple et direct, reste aujourd’hui encore le fondement même de la prophétie.

La prophétie ne consiste pas d’abord à prédire l’avenir. À l’image des anciens prophètes, nous sommes appelés à être des messagers de Dieu, porteurs de Sa parole. Notre mission : interpréter Dieu pour notre génération. Puissions-nous toujours parler avec justesse et respect de notre Seigneur d’amour, en paroles comme en actes, conscients du privilège d’être, dans le grand conflit, une partie de la réponse de Dieu aux accusations portées contre Lui.

HAPPY SABBATH !