L’ARCHE, LE TEMPLE, L’ÉGLISE : OÙ DIEU SIÈGE-T-IL ?


L’ARCHE, LE TEMPLE, L’ÉGLISE : 

OÙ DIEU SIÈGE-T-IL ? 


Jeudi 15 mai 2025

Semaine 7 : Les fondements de la prophétie

Thème général : Allusions, images et symboles : Méthodes d’étude de la prophétie biblique.


Texte à méditer : Voici le tabernacle de Dieu avec les hommes ! Il habitera avec eux … Dieu lui-même sera avec eux (Apocalypse 21:3).


DIEU PROCHE, DIEU PRÉSENT

Depuis les origines, Dieu ne s’est pas contenté d’observer l’humanité depuis les hauteurs célestes. Il s’est révélé, manifesté, rendu accessible, jusqu’à demeurer au milieu de Son peuple. Ce désir de proximité est au cœur du message prophétique. Car la prophétie, loin d’être un exercice abstrait d’anticipation, est fondée sur une relation vivante entre Dieu et son peuple. Les allusions, images et symboles bibliques ne sont pas des ornements ; ils sont des langages sacrés, des codes visibles révélant une réalité invisible : Dieu habite parmi les siens. « Ils me feront un sanctuaire, et j’habiterai au milieu d’eux » (Exode 25:8). Ce verset fondateur du sanctuaire terrestre reflète la volonté divine d’être proche.


Cette méditation suivra le parcours de la présence divine dans l’histoire biblique, à travers des lieux symboliques et des structures prophétiques, pour mieux comprendre le message profond que Dieu adresse à son peuple.


I. LE CAMP D’ISRAËL DANS LE DÉSERT : DIEU AU CENTRE, NON EN PÉRIPHÉRIE

Au cours de leur pèlerinage vers la Terre promise, les tribus d’Israël ne campaient pas au hasard. Sous la nuée divine, guidées par Dieu lui-même, elles dressaient leurs tentes selon un ordre précis, organisées autour du tabernacle, où résidait la gloire de Dieu (Nombres 2).


Ce campement nous enseigne une leçon prophétique : Dieu est central. Sa présence n’est ni marginale, ni symbolique — elle structure l’espace, le temps, la vie. Chaque mouvement du peuple dépendait de la nuée, cette manifestation visible de Dieu, ombre le jour, lumière la nuit.


Dans le désert, Dieu ordonne que les tribus d’Israël campent autour du tabernacle, trois par côté, avec une tribu dominante à chaque point cardinal : Juda à l’est (Nb 2:3), Ruben au sud (Nb 2:10), Éphraïm à l’ouest (Nb 2:18), et Dan au nord (Nb 2:25). Chaque tribu se rassemblait sous son étendard (Nb 2:2), et selon une tradition ancienne, ces tribus principales étaient symbolisées par le lion (Juda), l’homme (Ruben), le bœuf (Éphraïm) et l’aigle (Dan), d’après des allusions en Genèse 49 et Deutéronome 33 – (cf Carl Friedrich Keil et Franz Delitzsch, dans son Commentaire sur l’Ancien Testament, vol. 1, p. 660).


Ces quatre figures apparaissent dans les visions prophétiques d’Ézéchiel 1:10 et d’Apocalypse 4:7, où elles entourent le trône céleste. Ainsi, le campement d’Israël devient une miniature terrestre du trône divin, une représentation prophétique de la présence de Dieu au milieu de Son peuple.


II. LES MANIFESTATIONS DU TRÔNE DE DIEU SUR TERRE

Dieu ne s’est pas limité aux cieux, éloigné et indifférent au destin humain. Diverses incarnations du trône céleste étaient également présentes sur la terre.


1. LE JARDIN D’ÉDEN est un prototype du sanctuaire, souvent repris dans le langage apocalyptique. La première apparition terrestre du trône « céleste » de Dieu sur terre se trouve dans le Jardin d’Éden, décrit en des termes rappelant le temple céleste de Dieu. Les chérubins qui se tiennent devant le Jardin, avec une épée flamboyante (Gen 3:24), rappellent les chérubins qui entourent le trône céleste de Dieu. Les rivières qui coulent dans le Jardin d’Éden (Gen 2:10-14) font allusion à l’eau de vie, aussi claire que le cristal et qui jaillit du trône de Dieu (Apo 22:2). Les pierres précieuses apparaissent aussi dans les deux lieux, au ciel et sur la terre (Gen 2:12; voir aussi Ez 1:26). Ces éléments apparaissent de nouveau dans les visions de la fin (Apocalypse 22), créant un pont symbolique entre commencement et accomplissement.

 

2. L’ARCHE DE L’ALLIANCE, qui partage également un certain nombre de caractéristiques avec le trône céleste de Dieu (comme la présence des chérubins) et est considérée comme le trône de Dieu ou son marchepied. Dans 1 Chroniques 28:2, l’expression « l’arche de l’alliance de l’Éternel » est associée au « marchepied de notre Dieu » (1 Chr 28:2). C’était le lieu, tout comme les autres trônes, où se prononçaient les jugements. Le « marchepied » est également mentionné plus tard dans 2 Chroniques 9:18, où il est situé sous le trône de Salomon, selon la coutume du Proche-Orient Ancien où les marchepieds étaient placés aux pieds de la divinité dans le temple (voir Ps 99:5, Ps 132:7, Lam. 2:1), ce qui implique que Dieu se tenait au-dessus. Elle est une incarnation du trône céleste, un lieu de jugement, de présence, de gloire.

 

3. LE MONT SION. Lorsqu’Israël s’installa dans son pays, l’arche de l’alliance fut placée dans le temple de Jérusalem, sur le Mont Sion. Le nom de Sion fut ensuite utilisé comme synonyme du lieu du trône de Dieu, le siège du jugement (Ps 9:4; Esa 16:5). Toutes les notions précédentes concernant le trône de Dieu furent donc transférées à Sion, où Dieu résidait et jugeait les nations (Ps 9:11-15). Cette ligne de pensée se poursuivra dans le Nouveau Testament, où Christ et Ses apôtres siègeront sur des trônes pour juger le monde (Mt 19:28). Sion désignera la Nouvelle Jérusalem céleste où l’espérance biblique de paix, d’amour et de vie éternelle sera finalement accomplie (Apo 21:1-4). Aussi Sion est devenu un symbole eschatologique dans les prophéties messianiques (Esaïe 2, Psaume 2, Apocalypse 14).


III. L’ACCOMPLISSEMENT SUPRÊME : DIEU HABITE EN NOUS

Le sanctuaire terrestre était une figure du véritable sanctuaire céleste (Hébreux 8:5), mais aussi une préfiguration de la demeure intérieure que Dieu désire établir.


Nous sommes le temple de Dieu. En fin de compte, Dieu habite au milieu de Son peuple. Le verbe hébreu shakan (« demeurer ») est utilisé pour décrire la présence de Dieu parmi Son peuple dans le sanctuaire (Exo 25:8, 9). Cette idée de la demeure de Dieu était si puissante qu’elle a donné naissance au terme mishkan (« tabernacle »), le lieu même où Dieu résiderait. Le verbe fait également référence à la nuée qui reposait (shakan) sur le tabernacle (Exo 40:35).


Dans le Nouveau Testament, cette notion est étendue à la personne chrétienne, y compris au corps : « Ne savez-vous pas que votre corps est le temple du Saint-Esprit, qui est en vous, que vous avez reçu de Dieu, et que vous ne vous appartenez point à vous-mêmes? » (1 Cor 6:19). « Glorifiez donc Dieu dans votre corps et dans votre esprit, qui appartiennent à Dieu » (1 Cor. 6:20). Le trône de Dieu n’est plus limité à un objet sacré ou à un lieu géographique. Il se déplace dans le cœur du croyant. Le verbe hébreu shakan (« demeurer »), utilisé pour la nuée sur le tabernacle, devient source du mot Shekinah, cette gloire de Dieu qui vient reposer au milieu de son peuple.


Aujourd’hui, Dieu ne se manifeste plus par une nuée visible, mais par l’Esprit invisible et réel. Que notre vie devienne un sanctuaire en mouvement, un trône vivant de la miséricorde divine, un témoignage prophétique de Sa présence au milieu du monde.


« Voici le tabernacle de Dieu avec les hommes ! Il habitera avec eux, ils seront son peuple, et Dieu lui-même sera avec eux » (Apocalypse 21:3).


Abondantes grâces de la part de l’Éternel !

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