ENSEIGNE AUX TRANSGRESSEURS TES VOIES
ENSEIGNE AUX TRANSGRESSEURS TES VOIES
De la rencontre avec Dieu à la mission prophétique
Vendredi 23 mai 2025/
Semaine 8 : Dans les Psaumes
: 1ère partie
Thème
général : Allusions, images et symboles : Méthodes d’étude de la prophétie biblique.
Texte à méditer : “ Ouvre
mes lèvres, Seigneur, et ma bouche annoncera ta louange ” (Psaume 51:17,
BDS).
1. PURIFIÉ POUR ÊTRE ENVOYÉ :
LA GRÂCE QUI
TRANSFORME
Le prophète Ésaïe, dans le chapitre 6 de son livre,
est confronté à une révélation bouleversante : le trône céleste, la sainteté
absolue, la voix des séraphins, la terre qui tremble. Face à cela, il ne se
précipite pas pour proclamer la gloire divine. Il s’effondre : « Malheur à
moi ! je suis perdu… car mes yeux ont vu le Roi, l'Éternel des armées »
(Ésaïe 6:5). Ce cri de brisure précède l’envoi. Ce n’est qu’après avoir été
purifié par le feu de l’autel qu’il peut répondre : « Me voici, envoie-moi » (v. 8).
Le Psaume 51, selon son
inscription, a été écrit après que David fut confronté à son péché par le
prophète Nathan. Il y confesse non seulement ses actes, mais l’état de sa
nature entière. Il pousse le cri ultime du pécheur : « Voici, je suis né
dans l’iniquité, et ma mère m’a conçu dans le péché » (Ps 51:7). Son mal
est si profond qu’il remonte à sa conception. Seul un acte créateur de Dieu
peut le purifier.
Le psaume suit une structure claire en deux parties
principales :
· Première partie (v.1-9) : supplication pour l’effacement du péché — David invoque la miséricorde de Dieu face à la gravité de ses fautes, en usant de tous les termes hébraïques du péché : khet’ (péché), pesha’ (transgression), awon (iniquité).
· Deuxième partie (v.10-19) : demande de renouvellement — « Crée en moi un cœur pur, ô Dieu, renouvelle en moi un esprit bien disposé » (v.12). « Dieu, fais un nouveau départ en moi ; façonne une semaine de Genèse à partir du chaos de ma vie » (Ps 51:10, MSG).
Ce psaume, prière personnelle, devient confession
universelle. Il dénonce aussi, en creux, notre refus
d’être enseignables. Vous avez probablement rencontré des camarades
ou des étudiants en programmation informatique, forts de plusieurs années
d’autodidaxie, qui rejettent toute règle de structure ou de clarté. Il écrivent
un code illisible, convaincus qu’ils savent mieux. « Non-enseignables. »
David aurait pu être cet étudiant spirituel, se retranchant derrière son trône.
Mais il choisit d’apprendre, d’écouter, de changer. Être enseignable, c’est
déjà se mettre en chemin vers la lumière.
2. LE TÉMOIGNAGE : UN DÉBORDEMENT DU CŒUR
RACHETÉ
David, purifié, ne se retire pas dans un silence de
honte ou de quiétude. Il entre dans une mission :
« J’enseignerai tes voies
aux transgresseurs, et les pécheurs reviendront à toi » (Ps 51:15). Le cœur brisé devient bouche qui parle (Ps 51:19 → v.15).
David n’a pas été pardonné pour se
taire, mais pour proclamer. Le témoignage n’est pas une
stratégie d’évangélisation : c’est le fruit naturel d’un cœur régénéré. E.
White le résume ainsi : « La vérité qui sauve et sanctifie ne peut rester
enfermée dans le cœur… Si nous avons goûté que le Seigneur est bon, nous aurons
quelque chose à raconter » (Le meilleur chemin, p. 76).
Et Jésus le confirme : «Car ce que dit la bouche,
c’est ce qui remplit le cœur » (Luc 6:45).
Mais si le cœur est vide, la bouche sonne creux. Et ce
cœur purifié ne peut rester centré sur lui-même. Philippe, ayant trouvé Jésus,
ne discourt pas. Il dit simplement à Nathanaël : « Viens et vois »
(Jean 1:46). Voilà le vrai témoignage : une
invitation enracinée dans une rencontre vécue.
« Vous êtes… un peuple acquis, afin d’annoncer les
vertus de celui qui vous a appelés des ténèbres à son admirable lumière » (1 Pierre 2:9). Mais attention : On ne peut offrir ce qu’on ne
possède pas.
Le témoignage est stérile s’il n’est pas enraciné dans
une vie renouvelée : « Je suis le cep, vous êtes les sarments… Sans moi,
vous ne pouvez rien faire » (Jean 15:5). Les âmes mortes spirituellement ne peuvent enseigner
les voies du Seigneur.
3. UNE LUMIÈRE PROPHÉTIQUE :
LA MISSION
COLLECTIVE DES RACHETÉS
« Dans ta grâce, fais du bien à Sion ; rebâtis les
murs de Jérusalem » (Psaume 51:18).
Le pardon ne s’arrête pas au moi. Il prépare un nous. David comprend que son relèvement personnel prépare celui
du peuple. Le péché détruit plus
qu’un individu : il affaiblit la communauté. Le pardon reçu n’est pas la fin,
mais le point de départ d’un relèvement collectif. La reconstruction du
cœur annonce la reconstruction du peuple. Le psaume se termine sur une note
communautaire. Un homme purifié prie pour une
ville relevée.
Et ce peuple restauré, cette Jérusalem reconstruite, devient lumière et est appelée à illuminer le monde : « Après cela, je vis un autre ange descendre du ciel… la terre fut illuminée de sa gloire » (Apocalypse 18:1). La lumière d’Apocalypse 18 prolonge la purification du Psaume 51 et la vision d’Ésaïe 6. L’Église est considérée comme porteuse de lumière dans un monde ténébreux. « Vous êtes la lumière du monde » (Matthieu 5:14). « Lève-toi, sois éclairée, car ta lumière arrive » (Ésaïe 60:1). Mais cette lumière ne vient pas de nous. Elle est le fruit du pardon reçu, du cœur lavé, de la bouche qui proclame, du peuple qui témoigne. Elle n’est pas une posture militante ou une rhétorique apocalyptique. Elle est le rayonnement d’une purification vécue, d’une justice incarnée.
4. L’ÉVANGILE ÉTERNEL, RACINE DE TOUTE
PROPHÉTIE
Avant
que les messages d’Apocalypse 14 ne dénoncent la chute de Babylone ou le culte
de la bête, une voix proclame : « Je vis un autre ange… qui avait un Évangile éternel à annoncer aux habitants de
la terre » (Ap 14:6). L’ordre
est fondamental : la grâce précède
l’avertissement. Ce n’est pas la quantité
d’informations prophétiques que nous maîtrisons qui transformera le monde, mais
la profondeur de notre expérience de grâce. Une Église sans grâce, même remplie
de messages apocalyptiques, est un bronze qui résonne.
Le
psaume le préfigurait déjà : « Car je reconnais mes transgressions… selon ta grande miséricorde » (Ps 51:3,1). Et plus loin : « Ce que
tu prends plaisir à voir, c’est un cœur brisé » (v.19), non un simple sacrifice
rituel. Quand David promet d’« enseigner tes voies » (v.15), il ne parle
pas d’une loi froide, mais de la miséricorde qu’il a reçue. De même, l’Évangile éternel précède tout
jugement, parce qu’il en est le fondement légitime et la seule puissance
rédemptrice.
Actes 19 nous donne un avertissement à prendre
au sérieux. Les fils de Scéva tentent d’expulser un démon au nom de Jésus. Mais
ce Jésus, ils ne le connaissent pas. « Jésus, je le connais, et Paul aussi.
Mais vous, qui êtes-vous ? » (v.15). Et ils furent chassés et humiliés. On
ne peut enseigner ce que l’on n’a pas reçu. On
ne peut prêcher un Christ qu’on n’a jamais rencontré. Sans cette
rencontre, la prophétie est une coquille vide : « Sans moi, vous ne
pouvez rien faire » (Jean 15:5).
CONCLUSION : LA CHAÎNE DE LA MISSION
BIBLIQUE
Tout commence par une rencontre.
Une brisure. Une purification.
Puis vient la joie retrouvée. La bouche qui parle. Le peuple qui se lève. La
lumière qui éclaire.
La séquence (de David, d’Esaïe ou de Paul) suit le
cheminement suivant : Rencontre avec Dieu (Ésaïe 6) → Transformation
(Psaume 51) → Témoignage vivant (Jean 1) → Mission prophétique (Apocalypse 14
& 18).
Application personnelle : Suis-je enseignable ? Comme David, suis-je prêt à confesser, à être
lavé, pour devenir témoin ? « J’enseignerai tes voies aux transgresseurs »
– non comme un savoir appris, mais comme un chemin vécu. Enseigner les voies de
Dieu, ce n’est pas dire : écoutez-moi. C’est dire, comme Philippe : «
Viens et vois » (Jean 1:46). C’est montrer Celui qui a fait de nos
ténèbres Sa lumière.
Abondantes grâces de la part
de l’Éternel !
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