COMPRENDRE LES SACRIFICES
COMPRENDRE LES SACRIFICES
Dimanche 04 mai 2025
Semaine 6 : Comprendre les sacrifices
Thème
général : Allusions, images et symboles : Méthodes d’étude de la prophétie
biblique.
Texte à méditer : “ Et
ils chantaient un cantique nouveau, en disant : Tu es digne de prendre le
livre, et d’en ouvrir les sceaux ; car tu as été immolé, et tu as racheté pour
Dieu par ton sang des hommes de toute tribu, de toute langue, de tout peuple,
et de toute nation”
(Apocalypse 5:9).
Voyant Jésus
s'approcher, Jean-Baptiste déclara : « Voici
l’Agneau de Dieu, qui ôte le péché du monde » (Jn 1:29). Cela
faisait clairement référence au concept du sacrifice animal, lequel préfigurait
la mort substitutionnaire de Christ en faveur de toute l’humanité.
Pouvez-vous
décrire comment les péchés étaient pardonnés, et comment
le salut était compris à l’époque de l’Ancien Testament ? La réponse
immédiate semble être : par le système des sacrifices d’animaux. Lorsqu’un
homme péchait, une vie devait être offerte. Un animal mourait à sa place.
Mais que
révèle vraiment ce système ? Était-ce une forme de salut par les œuvres ? Ou un
appel à la foi et à la repentance ? Nous avons tendance, aujourd’hui encore, à
fuir la responsabilité de nos fautes. Les humains, depuis toujours, blâment
facilement les autres. Et parfois, nous sommes
soulagés lorsqu’un autre porte les conséquences de nos erreurs. Le
sacrifice - surtout quand il est subi par une victime innocente - peut alors
sembler confortablement injuste.
Le système
sacrificiel donnait-il l’impression que l’être humain échappait à sa propre
responsabilité morale ? Cela vous dérange-t-il ? Ou bien cela vous
interroge-t-il sur la nature du pardon, de la justice et de la grâce ?
CITATIONS
· Lorsque je considère la croix
du Christ, comment puis-je qualifier de
sacrifice quoi que ce soit que j’accomplisse ? - Amy Carmichael
· Lorsque Dieu se fait Homme et
vit comme une créature parmi Ses propres créatures en Palestine, alors Sa vie devient effectivement un suprême sacrifice de soi, qui Le mène au
Calvaire. - C.S. Lewis
· « En ce qui concerne
l'absence de sacrifice de notre part, le Créateur et Père de cet univers n’a
nul besoin de sang, ni de la fumée des holocaustes, ni du parfum des fleurs et
de l’encens. Il est en lui-même la perfection du parfum, ne manquant de rien,
ni en Lui-même ni à l’extérieur. Le plus noble des
sacrifices qu’on puisse lui offrir consiste à reconnaître Celui qui a déployé les cieux comme
une voûte, fixé la terre en son centre, rassemblé les eaux pour en faire les
mers, et séparé la lumière des ténèbres. C’est Lui qui a orné le ciel d’étoiles
et fait germer la terre de toute semence selon son espèce. Il a créé les
animaux et façonné l’homme. Lorsque nous
reconnaissons Dieu comme l’Auteur de toutes choses… et que nous élevons vers Lui des mains pures, quel besoin
aurait-Il encore d’une hécatombe [sacrifice de cent bœufs] ? » - Athénagoras, vers l’an 177
· Sous [Moïse], votre peuple
[les Juifs] apparut injuste et ingrat envers Dieu, en fabriquant un veau dans
le désert. C’est pourquoi Dieu S’accommoda de cette nation, et leur ordonna d’offrir
des sacrifices, comme s’ils étaient en son nom, afin que vous ne rendiez pas un
culte aux idoles. - Justin Martyr, Dialogue avec
Tryphon, un Juif (chapitre 19), vers l’an 150
QUESTIONS
Pourquoi la
Bible n’explique-t-elle pas en détail la finalité du sacrifice et ce que l’on
est censé en apprendre ? Les nations
païennes pratiquaient aussi le sacrifice — en quoi le modèle biblique
est-il différent ? Les Israélites voyaient le sacrifice comme un acte accompli pour Dieu
— qu’est-ce que cela implique pour notre
compréhension du sacrifice de Jésus ? Comment éviter les erreurs théologiques sur ce
sujet ?
LA SEMAINE EN
BREF
Ésaïe 1:2–15 exprime la frustration divine envers les Israélites et leurs ‘sacrifices dénués de sens.’ Hébreux 10:3–10 souligne l’incapacité des sacrifices à ôter le péché, et que Dieu n’y prend aucun
plaisir. Exode
12:1–11
contient les instructions pour la célébration de la
Pâque. Dans 1 Corinthiens 5:7, Christ est identifié à l’agneau pascal. Aggée 2:7–9 évoque la venue du désiré de toutes les nations. Ésaïe 6:1–5 décrit la vision de Dieu par le
prophète. Apocalypse
4:7–11 fait référence aux quatre
êtres vivants. Apocalypse 5:9 correspond à l’ouverture du cinquième sceau.
COMMENTAIRE
Le rituel du sacrifice était une pratique courante chez la
plupart des peuples du Proche-Orient ancien. Le sacrifice y était considéré comme un don à dieu,
fournissant de la nourriture à la divinité en échange de son aide. Cependant, la Bible donne une
signification radicalement différente au rituel du sacrifice ; elle
retourne cette logique. Au lieu d’un mouvement ascendant de la condition
humaine vers la sphère divine, dans la Bible, le sacrifice signifiait un mouvement descendant de Dieu vers les hommes. Dans le Proche-Orient ancien, le dieu aurait créé les
humains pour avoir des esclaves qui le serviraient et lui fourniraient de la
nourriture. En revanche, le Dieu de la Bible crée les humains et leur donne de
la nourriture.
Cette semaine,
nous examinerons la signification biblique des
sacrifices. La signification biblique des sacrifices dépend du contexte littéraire dans lequel ils apparaissent.
· Les textes historiques et législatifs tendent à rapporter les évènements des sacrifices en tant que rituels, et fournissent ainsi la signification religieuse et éthique des sacrifices tels qu’ils sont vécus par le peuple.
· Les textes prophétiques et poétiques tendent à se concentrer sur leur signification spirituelle et prophétique. Nous avons choisi un texte typique de chaque catégorie : les sacrifices historiques de Caïn et Abel, dans Genèse 4, et le sacrifice prophétique du Serviteur souffrant, dans Ésaïe 53, afin de mieux comprendre leur signification respective.
Il nous est
très facile d’envelopper le système sacrificiel d’une perspective
chrétienne, mais il est également essentiel de tenter de le
comprendre tel qu’il était perçu à l’époque de l’Ancien Testament, et peut-être
d’en tirer des enseignements.
Le terme
hébreu désignant le sacrifice est korbanot, dérivé d’une racine qui
signifie « s’approcher » ou « se rapprocher ».
L’idée maîtresse du sacrifice, à l’origine, était donc celle du rapprochement —
à la fois avec Dieu et avec autrui. Il est significatif de noter que la
conception du sacrifice comme paiement pour le péché était secondaire par
rapport à la restauration de la relation entre
Dieu et le pécheur.
Les auteurs
juifs, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du canon de l’Ancien Testament,
insistent sur le fait que les sacrifices ne devaient
pas être considérés comme de simples rites, mais devaient procéder
du cœur. Dans cette perspective, il est intéressant de relever que les
penseurs juifs contemporains considèrent la prière comme le substitut légitime
aux sacrifices animaux.
En tant que
chrétiens, nous pouvons trouver une résonance profonde dans cette notion juive
de korbanot. Par son sacrifice, Jésus nous
invite à nous approcher de Dieu, en réparant la relation brisée qui
nous séparait de Lui. Ce rappel nous engage à ne pas réduire le sacrifice du
Christ à un simple événement historique, mais à reconnaître qu’il inaugure un
mouvement continu de rapprochement, que nous vivons aujourd’hui encore dans
notre vie (reconnaissance, prière, offrandes, obéissance, adoration, communion
avec les autres).
Puisse cette journée
rayonner de la présence de l’Éternel à vos côtés !
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