COMME DES CHARBONS ARDENTS
COMME DES CHARBONS ARDENTS
Mercredi 14 mai 2025
Semaine 7 : Les fondements de la prophétie
Thème
général : Allusions, images et symboles : Méthodes d’étude de la prophétie
biblique.
Texte à méditer : “ Approchons-nous
avec un cœur sincère
” (Hébreux 10:22).
Une visite
chez l’ophtalmologue de nos jours révèle une image fascinante : la lumière d’un
laser balayant la rétine, révélant chaque détail invisible à l’œil nu. Certaines
rencontres bibliques avec Dieu fonctionnent comme ce diagnostic lumineux :
elles ne condamnent pas, elles révèlent, purifient, et réorientent. Ce fut le
cas de Moïse devant le buisson ardent, d’Ésaïe devant les séraphins, d’Ézéchiel
au bord du fleuve Kebar, et même de Paul sur le chemin de Damas.
Nous nous
proposons aujourd’hui d’explorer la vision d’Ézéchiel – une vision de gloire,
de feu et du trône céleste – mais aussi un appel discret à la transformation
intérieure.
I. LE TRÔNE : CENTRE DE LA GLOIRE, SOURCE DE TOUTE
AUTORITÉ
Le trône céleste,
au cœur des visions prophétiques majeures d'Ézéchiel, Ésaïe et
Jean, se révèle comme le centre vibrant de la sainteté et de la souveraineté
divine, le point focal, le cœur incandescent de la révélation. Entouré
de chérubins aux ailes déployées et aux multiples visages, ce trône de saphir irradie une gloire terrifiante (Ez
1:26-28) tout en demeurant le
lieu où Dieu rencontre l'homme (Ex 25:22).
Dans Ésaïe
6:1, Dieu est « assis sur un trône très élevé », ses vêtements remplissent le
temple. La majesté céleste envahit le sanctuaire terrestre. Les
séraphins d'Ésaïe voilent leurs faces en criant "Saint, saint, saint"
(Ésaïe 6:2-3), tandis que dans l'Apocalypse, le
trône, ceint d'un arc-en-ciel, est entouré de 24 anciens et
de quatre êtres vivants. Il devient source d'éclairs et de
tonnerres ; des voix, des adorations perpétuelles s’en échappent (Ap
4:2-5).
Ces visions
convergent pour montrer un Dieu dont la sainteté consume (Ez 1:13) mais
dont le trône reste accessible par le sacrifice de Christ - l'arche de l'alliance
préfigurant le propitiatoire où justice et grâce s'embrassent (Rm 3:25). Devant
ce trône, toute créature tombe face contre terre (Ez 1:28; Ap 4:10), saisi par
la majesté de Celui qui règne malgré les exils et les tempêtes, et dont
le gouvernement s'étend, comme les roues d'Ézéchiel, en tous lieux et en
tout temps. Dieu est adoré comme Créateur,
Juge, et Saint. Ce trône n’est pas figé : il est le siège de la sainteté, de la
mission, de la grâce.
II. LES CHÉRUBINS : GARDIENS ARDENTS DE LA SAINTETÉ
DIVINE
Autour du
trône, dans toutes ces visions – Ézéchiel 1 et 10, Ésaïe 6, Apocalypse 4 –
apparaissent des êtres angéliques aux formes complexes : tantôt appelés chérubins,
tantôt séraphins, tantôt créatures vivantes, ils sont toujours en
lien direct avec la gloire de Dieu - voir également : dans l’arche
(Exode 25), dans le sanctuaire (Exode 26).
· Ézéchiel 1 : les créatures vivantes – (i) des êtres à quatre visages (homme, lion, bœuf, aigle), dotés d’ailes, de pieds brillants comme de l’airain, et associés à des roues flamboyantes ; (ii) Ils sont mobiles, remplis d’yeux, unis dans le mouvement et porteurs d’un feu qui sort d’eux. Ézéchiel les appelle plus tard chérubins (Ézéchiel 10:15, 20).
· Apocalypse 4 : les quatre êtres vivants - Jean décrit aussi quatre créatures vivantes autour du trône : un lion, un veau, un homme, un aigle. Elles chantent sans cesse : « Saint, saint, saint est le Seigneur Dieu Tout-Puissant » (Apoc 4:8). Elles sont remplies d’yeux, immédiatement proches du trône, et initient l’adoration céleste.
· Ésaïe 6 : les séraphins - Le prophète ne parle pas de chérubins mais de séraphins, ce qui signifie littéralement "brûlants". Ils ont six ailes (adoration, service, voilement de la face) et proclament aussi : « Saint, saint, saint ». L’un d’eux touche les lèvres du prophète avec un charbon ardent, pour le purifier et l’envoyer.
Bien qu’ils
portent des noms différents selon les visions (chérubins, séraphins, créatures
vivantes), leur fonction reste commune : Gardiens du trône, ils ne
parlent pas d’eux-mêmes, mais portent la lumière, révèlent la gloire, et structurent
l’adoration. Leurs formes variées représentent la plénitude de la
création : intelligence humaine, puissance animale, hauteur spirituelle,
service terrestre. Ils sont emplis d’yeux : signes que Dieu agit
avec une parfaite connaissance dans le jugement (Daniel 7), dans la
rédemption (sanctuaire céleste) et dans le grand conflit (lutte
contre le mal). Dans Ézéchiel 10, ils sont aussi associés à des charbons ardents, symboles d’une action
divine purificatrice et révélatrice.
Conséquence pour nous : Si les créatures les plus proches du trône adorent
sans cesse, se couvrent de leurs ailes, et tremblent devant la gloire, que
penser de notre propre disposition spirituelle ? Sommes-nous
encore émerveillés, saisis, bouleversés par la sainteté de Dieu ? Ou
nous sommes-nous habitués à l’idée de la grâce… sans nous souvenir que le
trône est entouré de feu, de foudre, et de chants sans fin ?
III. LA LUMIÈRE QUI BRÛLE POUR GUÉRIR
Pourquoi
cette lumière si intense, ce feu si écrasant ? Parce que le trône n’est pas
seulement un lieu de jugement : c’est un hôpital céleste.
« Quand je vis cela, je tombai sur ma face... » (Ézéchiel 1:28).
« Malheur à moi ! » (Ésaïe 6:5).
« Je tombai à ses pieds comme mort » (Apoc 1:17)
Ces
rencontres brisent… pour reconstruire. Le feu ne détruit pas, il purifie. Ces
rencontres n’étaient pas des condamnations, mais des illuminations, qui ont
poussé Moïse, Ésaïe, Ézéchiel, Paul et Jean à proclamer le message du salut
autour d’eux. À l’image de la tomographie de la rétine, ces rencontres
pouvaient être vues comme des diagnostics
spirituels : avons-nous besoin,
aujourd’hui, d’un éclat lumineux divin dans nos vies ? Il ne s’agit pas ici
d’une épiphanie dramatique nous frappant de cécité, mais plutôt de la disposition à accueillir une « séance diagnostique » qui
réoriente le cap de notre existence.
Comme un laser médical, Dieu scanne nos cœurs, non
pour condamner, mais pour guérir. C’est pourquoi le
trône devient dans le Nouveau Testament un "trône de grâce" : « Approchons-nous donc avec assurance
du trône de la grâce » (Hébreux
4:16). Ceux qui s’approchent avec un cœur sincère trouvent purification et
orientation (Hébreux 10:22). « S’approcher » n’est
peut-être pas aussi spectaculaire qu’une lumière éclatante, mais c’est
peut-être précisément ce dont nous avons le plus besoin.
IV. OBÉISSANCE CÉLESTE, RÉSISTANCE HUMAINE : UNE
TENSION RÉVÉLATRICE
Jamais un ange n’a refusé une mission. Mais nous ? Les anges de feu ne discutent pas : ils volent à l’exécution de la
Parole. Mais Dieu peine à convaincre l’homme à coopérer à cette co-mission. Ézéchiel
est saisi pour parler à un peuple rebelle. Ésaïe est purifié pour annoncer un
message difficile. Jean reçoit des lettres à transmettre à des églises
compromises. Et nous ? Combien de fois retardons-nous, hésitons-nous,
cherchons-nous des excuses ? La vision céleste nous rappelle que l’obéissance n’est pas une option quand on se tient
devant le trône.
Une
co-mission,
une mission partagée avec les anges et rendue possible par la présence
de Dieu, par le Saint-Esprit. Et c’est aussi une mission qui réserve une riche
« commission » — une récompense abondante — à ceux qui l’accomplissent
fidèlement.
CONCLUSION : Charbons ardents pour un monde glacé
Dieu
cherche aujourd’hui encore des hommes et femmes ardents : Pas nécessairement
des prédicateurs, mais des témoins incandescents. « Son serviteur, il en fait une flamme de feu »
(Hébreux 1:7).
Notre monde
est froid, désabusé, sceptique. Il faut des
cœurs purifiés, des lèvres touchées, des vies consumées par une adoration
vraie et une mission fidèle.
Se tenir devant le trône, pour mieux marcher dans le monde. Tout commence devant le trône. Toute purification, toute vocation,
toute restauration commence là. Le trône n’écrase pas : il attire. Il ne
repousse pas : il envoie. Il ne juge pas d’abord : il guérit et établit.
Comme Ézéchiel, tombons devant Dieu… mais relevons-nous pour parler.
Comme Ésaïe, laissons Dieu toucher nos lèvres… et courons porter Son
message. Comme Jean, commençons par adorer… et soyons porteurs de lettres.
Seigneur, fais de nous des êtres ardents. Que Ton feu purifie notre
regard, nos paroles, nos choix. Que Ton trône gouverne notre vie, même caché
aux yeux des hommes. Envoie-nous dans ce monde, non avec notre force, mais avec
Ta sainteté vivante. Amen.
Abondantes grâces de la part
de l’Éternel !
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