À SES PIEDS : DOMINATION, ESPÉRANCE ET ADORATION
À SES PIEDS :
DOMINATION, ESPÉRANCE ET ADORATION
Mercredi 28 mai 2025
Semaine 9 : Dans les Psaumes
: 2ème partie
Thème général : Allusions, images
et symboles : Méthodes d’étude de la prophétie biblique.
Textes à méditer : “ Il a tout mis
sous ses pieds ” (Éphésiens 1:22).
“ Vous, tous les peuples, acclamez Dieu avec des cris de
joie ! Car le Seigneur, le Dieu très-haut, … met des populations à nos pieds” (Psaume 47 : 1-3).
INTRODUCTION
« Attends un peu que Maman revienne ! » Ce cri d’enfant, lancé dans les querelles
familiales les plus banales, révèle pourtant une attente profonde : celle du rétablissement de la justice.
Dans le tumulte des accusations croisées entre enfants, il faut une autorité
supérieure pour départager les protagonistes, discerner le vrai du faux,
rétablir l’ordre. Et l’enfant, convaincu de l’injustice subie, s’en remet à une
présence de la mère qui va venir — une présence décisive, qui va rétablir la
justice.
Ce cri, aujourd’hui, pourrait être le nôtre. Tandis que le monde ploie
sous le poids du mal, des violences, des mensonges et des guerres - 250 000
morts en 2024 dans les conflits armés, rappelle un témoignage - nous osons proclamer : « Dieu règne ! » Mais comment louer Dieu comme Roi alors que le
chaos semble triompher ? Comment chanter le Psaume 47 — « Dieu est monté
au milieu des cris de triomphe » — quand tant de cris dans nos rues sont ceux
de l’effroi ou de l’injustice ?
La Bible affirme pourtant que tout a été mis sous les pieds du Christ
(Éph 1:22). Mais ce règne est encore contesté. Satan s’arroge un pouvoir
illégitime, et le monde attend le rétablissement final. Alors, que signifie
vraiment vivre à Ses pieds dans ce conflit cosmique ?
Cette méditation propose l’itinéraire suivant : 1. de
la contestation de la souveraineté ; 2. à sa proclamation liturgique ;
3. puis à son accomplissement final ; 4. jusqu’à la posture spirituelle de
Marie ; 5. et enfin à notre acte prophétique aujourd’hui.
Car adorer aux pieds du Christ, c’est
déjà faire fléchir le genou devant le Roi qui vient.
I. UN MONDE CONTESTÉ : LA
BATAILLE POUR LA DOMINATION
Le premier à revendiquer cette terre, ce ne
fut pas l’homme, mais l’adversaire. Dans le livre de Job, Satan déclare avec
désinvolture : « Je viens de parcourir la
terre et de m’y promener » (Job 1:7). Cette formule, dans la
culture biblique, n’a rien d’innocent : marcher sur une terre, c’est en
revendiquer la possession (cf. Genèse 13:17). Le mal se pavane, confiant,
comme si le monde lui appartenait.
Et qui oserait le contredire ? L’actualité
nous renvoie chaque jour à ce désordre apparent. La guerre, la famine, la
corruption… Autant de symptômes d’un royaume brisé. Loin d’un Psaume 47
triomphant, nous sommes parfois
tentés de croire que le trône est vide.
Pourtant, l’Écriture affirme une vérité que
l’œil naturel peine à saisir : « Afin qu’au
nom de Jésus tout genou fléchisse » (Philippiens 2:10). Cette promesse
renverse le désespoir. Même si le mal semble régner, le verdict est déjà rendu.
Le Christ est Roi - même si sa couronne, pour l’instant, demeure voilée aux
yeux du monde.
II. UN RÈGNE PROCLAMÉ : LE PSAUME 47 ET
L’INTRONISATION DU ROI
Au cœur de la confusion, le Psaume 47 se lève comme une liturgie de
résistance. Il proclame ce que l’histoire humaine peine à admettre : Dieu règne, non en secret, mais en majesté. « Dieu est monté au milieu des acclamations »
(v.6), dit le psalmiste, dans une vision anticipée de l’intronisation divine.
Ce psaume n’est pas isolé. Il s’inscrit dans une tradition liturgique
puissante : à Rosh Hashanah, le son du shofar retentit, écho du verset 5, pour
annoncer le début d’un nouvel ordre - celui du jugement et du renouveau. Ce
n’est pas un folklore : c’est une prophétie sonore, une convocation des
nations à se soumettre au Roi.
Et ces nations ne sont plus des ennemis : elles deviennent, par grâce,
des objets de guérison (Apocalypse 22:2). Les «
goyim » autrefois hostiles deviennent les guéris du Royaume. L’histoire
d’Israël, de l’Exode à l’héritage promis, devient le modèle d’un salut
universel. Le Psaume 47 proclame ce que l’Apocalypse accomplit : un trône
unique, une adoration partagée.
III. UN ACCOMPLISSEMENT DOUBLE : LES PIEDS DE CHRIST
DANS L’HISTOIRE DU SALUT
Dans les airs : l’accueil glorieux de l’Église
Lorsque
Paul évoque le retour du Christ, il ne décrit pas un Roi posant ses pieds sur
la terre, mais un Seigneur qui descend du ciel pour rencontrer les siens dans
les airs (1 Thessaloniciens 4:16-17). Ici, pas de conquête territoriale, pas de
jugement immédiat, mais une étreinte céleste. Les croyants, morts et vivants,
sont enlevés à Sa rencontre : un geste d’intimité, d’accueil, de consolation.
Le Christ ne règne pas par la terreur, mais par la proximité. Cette rencontre
annonce le début d’un règne d’unité, invisible mais absolu.
Sur terre : le jugement et la restauration finale
Mais l’Écriture ne s’arrête pas là. Zacharie
14:4 annonce un autre moment : les pieds du Messie se poseront sur le mont des
Oliviers, et la terre se fendra → bouleversement cosmique. Ce n’est plus l’accueil des rachetés, mais le
jugement des nations. La Shekinah, la gloire de Dieu revient dans le sanctuaire (Ézéchiel 43:2). La terre, secouée, s’ouvre pour accueillir le trône.
Ce moment voit descendre la Jérusalem céleste : le Royaume n’est plus seulement
promis - il s’installe. Et la mort, dernier ennemi, est
placée sous Ses pieds (1 Corinthiens
15:25-27). Le règne est complet. Le Fils de l’Homme reçoit un royaume éternel (Daniel
7:13–14). Le Roi est là.
IV. UNE POSTURE PROPHÉTIQUE : MARIE AUX PIEDS DE JÉSUS
Alors que
d’autres s’agitent pour servir, Marie choisit de s’asseoir. Trois fois,
l’Évangile la montre aux pieds du Christ : pour écouter (Luc 10:39), pour
pleurer (Jean 11:32), pour adorer (Jean 12:3). Sa posture n’est pas
passive : elle est prophétique. Elle anticipe
l’attitude des rachetés, ceux qui
fléchiront les genoux non par contrainte, mais par amour.
Marthe,
elle, ouvre sa maison - mais Marie ouvre son cœur. Et dans
un monde saturé d’activisme religieux, cette distinction devient
cruciale. À l’image du Psaume 46:10, Marie incarne l’appel divin : « Arrêtez, et sachez que je suis Dieu. » Un appel au
recentrage spirituel. Elle ne
fuit pas la réalité : elle se tient là où la présence transforme.
C’est dans le silence, à Ses pieds, que l’âme
apprend la souveraineté. Non pas en dominatrice, mais en servante. L’adoration
devient alors une arme, un témoignage. Être à
Ses pieds aujourd’hui, c’est croire à la victoire d’un Royaume que
le monde n’a pas encore vu.
V. UN ACTE PROPHÉTIQUE AUJOURD’HUI : VIVRE À SES PIEDS
DANS L’ATTENTE
Dans
ce monde bruyant, choisir l’adoration, c’est résister. S’agenouiller
aujourd’hui, alors que d’autres cherchent à s’élever, c’est poser un acte
prophétique. À Ses pieds, nous ne fuyons pas le réel : nous l’éclairons depuis le trône.
« Heureux
ceux qui procurent la paix »
(Matthieu 5:9) - non ceux qui imposent leur autorité, mais ceux qui manifestent
celle du Christ par leur douceur. Vivre à Ses
pieds, c’est anticiper
le Royaume où tout genou
fléchira (Philippiens 2:10), non sous la force, mais sous l’évidence de la
gloire.
Et dans cette posture, nous contribuons à «
remettre de l’ordre » — non en dominant, mais en servant, non en imposant, mais
en aimant. Là est notre appel : adorer le Roi en secret, pour mieux refléter sa paix au grand jour. Car chaque cœur
prosterné prépare la terre au retour du Souverain.
CONCLUSION
Du tumulte de Job au silence de Marie, des cris de
guerre aux sons du shofar, un fil invisible traverse l’histoire : les pieds
du Christ tracent la ligne du Royaume. Là où Satan revendique, Dieu
proclame. Là où le monde s’agite, Marie s’agenouille. Et là où la mort semblait
triompher, le Roi pose ses pieds. Le verdict est scellé : « Le royaume du monde est remis à notre Seigneur » (Apocalypse 11:15). À nous de le vivre -
aujourd’hui. À Ses pieds. Dans l’espérance. Dans l’adoration. Et dans la paix
prophétique de ceux qui savent déjà qui règne.
- Lien
avec les symboles prophétiques :
- Les pieds
→ image récurrente de souveraineté dans Ancien/Nouveau Testament.
- Le shofar
→ alarme et espérance.
- La typologie
de l’Exode → modèle de salut cosmique.
Abondantes
grâces de la part de l’Éternel !
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