UNE SEULE CHAIR
UNE SEULE CHAIR
Lundi 14 avril 2025
Semaine 3 : Images du mariage
Thème
général : Allusions, images et symboles : Méthodes d’étude de la prophétie
biblique.
Texte à méditer : “C’est pourquoi l’homme quittera son père et sa mère, s’attachera à sa
femme, et ils deviendront une seule chair” (Genèse 2:24).
1. Le mariage comme reflet de l’image de Dieu
Les deux formeront une seule chair. Ce verset
fondateur nous oriente vers la vocation première du couple : refléter
l’image de Dieu dans la communion. En Genèse 1:26–27, Dieu déclare : « Faisons l’homme à notre image » - un pluriel qui révèle une interrelation
au sein même de la divinité.
Ce n’est
donc pas un individu solitaire qui porte l’image de Dieu, mais le couple :
« homme et femme, il les créa. »
L’humanité est créée dans une dynamique de relation, d’unité et de
complémentarité. Le mariage devient ainsi le miroir d’une réalité divine,
une image prophétique de l’amour qui unit le Père, le Fils et le Saint-Esprit. Cette
relation conjugale, lorsqu’elle est vécue dans l’amour,
la fidélité et le don réciproque, rend Dieu visible dans le monde.
2. L’unité conjugale à l’image de l’unité trinitaire
Les deux formeront une seule chair. Ce « devenir un »
n’est pas l’effacement de l’un dans l’autre, mais une union à l’image de l’unité
trinitaire, où l’amour mutuel ne nie ni l’identité, ni la différence. Comme
le Père aime le Fils et comme le Fils demeure dans le Père (Jean 15:9), le
couple humain est appelé à vivre cette même intimité spirituelle.
Paul, dans
Éphésiens 5:29–32, approfondit cette analogie en comparant l’amour de l’époux
pour sa femme à celui du Christ pour l’Église. Il
nourrit, protège, purifie, au prix de lui-même. Le couple devient
alors figure prophétique de l’union entre le Sauveur et son peuple.
Cette unité
est aussi l’objet d’un appel communautaire : « Efforcez-vous de conserver
l’unité de l’Esprit par le lien de la paix… un
seul corps, un seul Esprit… » (Éphésiens 4:3–6). Le mariage est
ainsi une école d’unité, à l’image du Dieu trinitaire.
3. L’égalité et la réciprocité dans la relation
Les deux formeront une seule chair. Pour
qu’une telle unité soit possible, il faut qu’elle repose sur l’égalité et la reconnaissance mutuelle.
Genèse 2:18 parle d’une « aide semblable à lui » : ‘ezer kenegdo,
soit « une aide face à lui, égale à lui. » Cette formulation exclut
toute hiérarchie ou soumission unilatérale. L’unité ne peut se construire que
dans la réciprocité, l’estime et l’écoute.
Le Nouveau
Testament le confirme : « Soumettez-vous les uns aux autres dans la crainte
de Christ » (Éphésiens 5:21). Le mari est appelé à aimer, comme le
Christ a aimé - et non à dominer. La femme est appelée à honorer, comme l’Église
honore son Seigneur - et non à s’effacer.
Dans cette
réciprocité, l’union imparfaite entre deux êtres humains devient le théâtre
de la grâce, où chacun pardonne, accepte, et
se donne.
4. Le couple humain : figure de l’alliance divine
Les deux formeront une seule chair. Lorsque
Jésus évoque ce verset face aux pharisiens (Matthieu 19:4–6), il rappelle
l’intention originelle de Dieu : une union
indissoluble, enracinée dans la création elle-même. Les pharisiens
lui objectent : « Pourquoi donc Moïse a-t-il prescrit de donner à la femme
une lettre de divorce ? » (v.7). En opposant le Christ à Moïse, ils
oublient que Jésus parle en tant qu’Auteur de l’alliance. Le mariage
n’est pas une législation humaine : il est le
reflet d’une fidélité divine.
Dans la
Bible, l’histoire du peuple de Dieu est souvent racontée à travers l’image
conjugale : « Je suis à mon bien-aimé, et mon bien-aimé est à moi »
(Cantique des Cantiques 6:3). Même lorsque l’épouse est infidèle (Genèse 3:16 ;
Osée 2 ; Jérémie 3), Dieu la poursuit, lui pardonne, la relève.
L’union
finale entre Christ et l’Église, les noces de l’Agneau (Apocalypse
19:7–9), est l’accomplissement ultime de ce mystère. Le mariage terrestre, dans
ses tensions et ses grâces, annonce l’alliance éternelle entre Dieu et
l’humanité rachetée.
Éclairage actuel : une institution sous attaque
Les deux
dons majeurs offerts par Dieu à l’humanité au seuil de la création sont le
sabbat et le mariage (Genèse 2). Tous deux sont des signes visibles de
la relation intime que Dieu souhaite entretenir avec sa créature.
Il n’est
donc pas étonnant qu’ils soient aujourd’hui les cibles privilégiées d’une
déconstruction culturelle et spirituelle. Le sabbat est relativisé, le mariage
redéfini ou abandonné. Pourtant, tous deux portent une charge symbolique
prophétique : ils révèlent la fidélité de Dieu, sa constance, et son désir
d’intimité avec l’humanité.
Affirmer la
valeur du mariage, selon le modèle biblique, c’est aussi proclamer la vérité sur le Dieu de l’alliance,
patient, aimant et juste.
Conclusion : Un mystère prophétique à vivre
« Les deux formeront une seule chair. » Ce verset ne décrit pas seulement une réalité conjugale. Il dévoile un
mystère spirituel, une pédagogie divine inscrite dans la chair humaine.
Le mariage
est un signe prophétique, un appel à vivre l’amour dans sa
dimension la plus sacrée : fidèle,
gracieux, réciproque. Il reflète l’unité divine, annonce l’alliance
céleste, et invite chacun à entrer dans une communion profonde - avec l’autre,
et avec Dieu.
Prière :
Seigneur
Jésus, toi l’Époux fidèle, qui t’es donné pour ton Église,
non parce
qu’elle était pure, mais pour la rendre pure.
Inspire à
nos couples la patience de ton amour, la persévérance de ta miséricorde,
et la joie d’une communion qui préfigure Ton royaume.
Amen
Puisse l’Esprit
Saint habiter nos alliances humaines et rendre fécondes nos promesses.
Que l’Eternel répande Sa paix dans les cœurs blessés, et
garde vivante en nous l’espérance des noces de l’Agneau.
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