QUAND L’AMOUR PARDONNE L’ADULTÈRE
QUAND L’AMOUR PARDONNE L’ADULTÈRE
Mercredi 16 avril 2025
Semaine 3 : Images du mariage
Thème
général : Allusions, images et symboles : Méthodes d’étude de la prophétie
biblique.
Texte à méditer : “l'Éternel dit à Osée : Va, prends une femme prostituée et des enfants de prostitution ; car le pays se prostitue, il abandonne l'Éternel !” (Osée 1:2).
Fil conducteur : La femme prostituée d’Osée :
trahison, rachat et appel à la fidélité. l’Église en miroir : entre parure d’alliance et habits de trahison.
I. Une image prophétique
bouleversante : le mariage, miroir de l’alliance
Dans le livre d’Osée, le symbolisme conjugal fait référence
à la fois à une idée spirituelle et à une réalité historique. La demande faite à Osée est sans
précédent : Dieu lui ordonne d’épouser une femme
prostituée. Cette union scandaleuse n’est pas une simple
illustration, mais une parabole vivante, incarnée, pour révéler la
profondeur de l’infidélité du peuple de Dieu.
Cette femme « est aimée d’un amant [quelqu’un d’autre que
son mari] » et commet l’adultère, tout comme les enfants d’Israël, que Dieu
aimait, se sont tournés vers d’autres dieux (Osée 3:1); en ce sens, elle est une vraie
prostituée professionnelle à la manière des femmes prostituées à cette époque
dans le pays de Canaan. Ainsi, lorsque le peuple d’Israël vit le prophète
épouser une prostituée, il s’identifia lui-même à la prostituée que Dieu a
épousée. Et pourtant, Dieu l’aime
encore. Il va à sa
recherche. Il le rachète.
Le mariage, dans les Écritures, devient l’image
privilégiée de l’alliance entre Dieu et son peuple. La fidélité conjugale
incarne la fidélité spirituelle.
Inversement, l’idolâtrie est décrite
comme de l’adultère. Ainsi, la prophétie d’Osée déchire le voile de
l’abstraction : Dieu ressent l’infidélité de son peuple comme une blessure
d’époux trahi : « Va, prends une femme prostituée… car le pays se prostitue en s’éloignant de l’Éternel » (Osée 1:2).
II. La prostituée et la
mariée : deux visages du peuple de Dieu
Ce double visage traverse toute la Bible. Dans
l’Ancien Testament, Israël alterne entre fidélité et prostitution spirituelle.
Dans l’Apocalypse, ce contraste se prolonge : d’un côté, Babylone, la grande prostituée « qui a corrompu la terre par sa
fornication » (Apoc. 19:2) ; de
l’autre, l’Épouse ornée pour l’Agneau, pure,
préparée, fidèle (Apoc. 21:2).
Les erreurs d’Israël dans l’Ancien Testament sont largement
répétées par l’église du Nouveau Testament. Le peuple de l’alliance de Dieu
s’est éloigné de manière sauvage avant son exil, en apportant les pratiques
idolâtres des nations voisines dans la nation de l’alliance de Dieu. «
Préoccupé par le fossé grandissant au sein de l’église à propos des idées
d'Arius, l’empereur de
Rome, Constantin, convoqua et intervint dans le concile de Nicée. »
(Christopher A. Hall, "Comment l'arianisme a failli triompher", dans
Christianity Today, 2008). Dans chaque cas, le peuple de Dieu s’est éloigné de
sa relation avec Lui pour trouver des «
solutions » à des problèmes
perçus.
Ainsi, la Bible nous invite à une introspection
collective : l’Église d’aujourd’hui est-elle la fiancée fidèle ou la femme
infidèle ? Le peuple de Dieu est toujours appelé à quitter les séductions de
Babylone – confusion, compromission, ambition – pour revenir à la fidélité
première.
III. La douleur de l’amour
trahi : un appel au pardon
L’histoire d’Osée est aussi une histoire humaine. Trop
souvent, nous lisons les récits bibliques à distance, comme des paraboles
éthérées. Mais Osée a réellement vécu cette
souffrance.
Comment cet homme a-t-il pu supporter une telle
accumulation d’infidélités ? L’infidélité est une blessure profondément
dévastatrice. Elle frappe au cœur même de la confiance, de l’amour, de
l’identité et de l’unité. Elle est souvent perçue comme la trahison humaine
la plus douloureuse. Elle s’accompagne d’un sceau indélébile de honte, de
chagrin, de traumatismes physiques et émotionnels intenses, d’humiliation
sociale et de plaies profondes. Comment un homme de Dieu a-t-il trouvé le
courage de continuer à aimer une femme au comportement si dégradé ? Il serait
sans doute trop simpliste de répondre qu’il était prophète, et qu’en tant que
tel, il devait pardonner. La Bible elle-même (Matthieu 5:31–32 ; Matthieu 19:9)
n’autorise-t-elle pas le divorce en cas d’infidélité ?
Et pourtant, le
prophète Osée persiste à aimer. Il rachète. Il pardonne. Ce pardon n’est ni naïf ni
facile. Il est douloureux, coûteux, incompréhensible – mais il reflète le cœur même de Dieu. En cela, Osée
annonce le Christ, qui donne sa vie pour une Église infidèle.
Parmi les nombreuses leçons que nous tirons de cette
histoire, l’une des plus profondes est que le pardon, bien que coûteux, possède
une puissance
extraordinaire. Une autre leçon essentielle est que seul Dieu peut nous
rendre forts face à certaines épreuves de cette vie. « Je puis tout par celui qui me fortifie » (Philippiens
4:13).
IV. L’adultère spirituel
aujourd’hui : l’Église à l’épreuve de Babylone
La prostitution spirituelle n’est pas un péché du
passé. Elle guette l’Église d’aujourd’hui, chaque fois qu’elle pactise avec
le pouvoir, qu’elle édulcore sa doctrine pour plaire, qu’elle échange
la direction divine contre la popularité humaine.
Lorsque l’Église renonce à sa singularité pour
ne pas paraître étrange, lorsqu’elle cherche protection et privilèges
auprès des puissances séculières, elle trahit son Époux. Le Christ a payé un
prix infini pour une Épouse pure, pas pour une alliance d’intérêt. « Car je
suis jaloux de vous d’une jalousie de Dieu, parce que je vous ai fiancés à
un seul époux, pour vous présenter à Christ comme une vierge pure »
(2 Corinthiens 11:2).
Sortir de Babylone, c’est renoncer à ces compromis. Ce
n’est pas une fuite physique, mais une rupture spirituelle. Babylone
ne doit pas être notre demeure, mais notre champ de mission.
Conclusion : Revenir à
notre premier amour
L’histoire d’Osée, loin d’être un simple récit du
passé, nous tend un miroir. Elle révèle à quel point Dieu est blessé par notre
infidélité, mais aussi à quel point il est prêt à nous pardonner. Il nous poursuit non
par contrainte, mais par amour. Il nous appelle à revenir.
Nous sommes l’Épouse de Christ, et non la prostituée
de la Bête. Jésus est infiniment
digne — digne de notre amour le plus
sincère, de notre fidélité la plus entière, de notre adoration la plus
profonde. Rien en nous ne saurait égaler la grâce qu’Il nous a témoignée, mais
tout en nous peut Lui être offert.
Seigneur, délivre-nous des séductions de Babylone, et ramène
notre cœur à toi seul. Apprends-nous à t’aimer comme tu nous as aimés, avec
constance, vérité et ferveur.
Bonne journée sous le bienveillant regard de l’Eternel !
Commentaires
Enregistrer un commentaire