FIGURÉ OU LITTÉRAL ?
FIGURÉ OU LITTÉRAL ?
Vendredi 04 avril 2025
Semaine 1 : Quelques principes de prophétie
Thème général : Allusions, images
et symboles : Méthodes d’étude de la prophétie biblique.
Texte à
méditer :
« … Ceux qui auront de
l’intelligence comprendront » (Daniel 12:10).
L’un des principaux
défis auxquels sont confrontés les lecteurs de la prophétie biblique est de
déterminer si le langage employé doit être compris de manière littérale ou symbolique. Comment discerner si l’auteur fait usage d’un
langage figuré, et comment savoir ce que signifie un symbole donné ?
Ce questionnement ne
touche pas seulement la prophétie. Il reflète une démarche fondamentale que
nous devrions adopter dans tous les domaines de la vie : observer, examiner,
comprendre, et chercher à découvrir le sens véritable de ce qui nous est
présenté. Ce que nous recherchons n’est pas un sens arbitraire ou imposé de
l’extérieur, mais le sens voulu par l’Auteur inspiré, celui qui fait autorité
et donne sa cohérence
au message biblique.
C’est pourquoi la clé
d’une bonne interprétation prophétique réside dans une règle essentielle : laisser la Bible interpréter ses propres symboles. Au lieu d’attribuer à un symbole
un sens issu de notre culture ou de notre époque, il faut scruter les Écritures
pour y retrouver la signification que Dieu lui a donnée, selon le contexte
global de la Révélation.
Par exemple, certains
associent l’ours de Daniel 7 à la Russie, simplement parce que cet animal est
devenu aujourd’hui un emblème national. Une telle approche, bien que
séduisante, propose un sens moderne et culturellement conditionné, alors
que notre tâche est d’aller à la rencontre du sens originel, inscrit dans la
cohérence biblique.
1. DES SYMBOLES FAMILIERS, MAIS PAS FORCÉMENT INTEMPORELS
Les premiers lecteurs de
la Bible étaient sans doute plus familiers que nous avec les images utilisées
dans les prophéties. Mais aujourd’hui encore, les symboles conservent leur
force expressive. À quel pays pensez-vous en voyant un ours ? un bison ? un aigle
chauve ? un kangourou ? un castor ? Quel parti américain associez-vous à un
éléphant ? à un âne ? Même si vous ne connaissez pas toutes les réponses, une
simple recherche sur Internet vous éclairerait.
Ce parallèle montre que
nous vivons nous aussi dans un monde où les symboles ont une signification
culturelle partagée. Il en allait de même dans la Bible. Pour comprendre un
symbole biblique, il ne faut pas le deviner, mais rechercher le sens que
Dieu a voulu lui donner,
en explorant l’ensemble des Écritures, et non les associations populaires
contemporaines.
2. LAISSEZ LA BIBLE DÉFINIR SES PROPRES TERMES
Les textes que nous allons lire présentent chacun un symbole précis, dont la signification est explicitement révélée par les Écritures elles-mêmes.
Daniel 7:7, 8:3 et 7:24
présentent un symbole récurrent : la corne. Dans chacun de ces passages, ce
symbole désigne une puissance politique ou une autorité terrestre. Le
texte biblique précise sans ambiguïté que les cornes représentent des rois ou des royaumes. Ainsi, l’Écriture établit
clairement que la corne, dans le langage prophétique, symbolise une entité
politique, un pouvoir établi dans l’histoire des nations.
Apocalypse 1:16,
Éphésiens 6:17 et Hébreux 4:12 font quant à eux usage du symbole de l’épée. Dans ces versets, l’épée est
directement associée à la Parole de Dieu. Elle
sort de la bouche du Christ glorifié dans l’Apocalypse ; elle est appelée «
l’épée de l’Esprit » dans l’épître aux Éphésiens ; et décrite comme vivante,
efficace, et pénétrante dans la lettre aux Hébreux. L’épée prophétique
représente donc la puissance de la Parole divine, à la fois révélatrice,
tranchante et créatrice.
Apocalypse 12:1,
Apocalypse 21:2, Éphésiens 5:31-32 et Jérémie 6:2 développent le symbole de la femme,
qui représente le peuple de Dieu en
relation d’alliance avec Lui.
Dans l’Ancien Testament, la fille de Sion est décrite comme une vierge
gracieuse ; dans le Nouveau Testament, l’union entre Christ et l’Église est
comparée à celle d’un époux avec son épouse ; et dans l’Apocalypse, la femme
revêtue du soleil comme l’épouse de l’Agneau incarne le peuple fidèle de Dieu. Ainsi,
la femme, dans la symbolique biblique, désigne l’Église — peuple élu, sanctifié, aimé de Dieu et
appelé à la fidélité.
Ce que ces exemples
révèlent, c’est que la Bible est cohérente avec elle-même : les mêmes
symboles reviennent, du début à la fin, porteurs de significations constantes. Cette
cohérence est un gage de solidité dans l’interprétation, et elle nous rappelle
que le sens véritable n’est pas subjectif, mais révélé.
3. POURQUOI DIEU UTILISE-T-IL DES SYMBOLES ?
Une question subsiste
cependant : pourquoi Dieu a-t-Il choisi de parler par symboles, plutôt que de
manière directe ? Les raisons, quoique
nous ne les maîtrisions pas entièrement, sont diverses et nombreuses.
Pourquoi, par exemple,
Pierre désigne-t-il Rome sous le nom de « Babylone
» dans 1 Pierre 5:13 ? Dans le contexte du Nouveau
Testament, le langage symbolique protégeait l’Église. Si Pierre avait mentionné Rome de manière
explicite, cela aurait pu aggraver les persécutions à l’encontre des croyants.
Le recours au symbole jouait ainsi un rôle de voile
protecteur, tout en transmettant
un message clair à ceux qui savaient lire avec discernement.
Mais il y a plus. Le langage symbolique réveille l’attention, invite à la recherche, stimule
la prière.
Il ne parle pas seulement à l’intellect, mais aussi à l’imaginaire et au cœur.
Comme un vitrail qui ne se révèle pleinement que lorsqu’il est traversé par la
lumière, les symboles bibliques livrent leur sens à ceux qui cherchent
humblement, non par leur seule intelligence, mais guidés par l’Esprit : « Ce
que l’œil n’a point vu, ce que l’oreille n’a point entendu, ce qui n’est point
monté au cœur de l’homme, ce sont les choses que Dieu a préparées pour ceux qui
l’aiment. Dieu nous les a
révélées par l’Esprit
» (1 Corinthiens 2:9-10).
C’est donc par l’Esprit
que le sens profond est révélé. La juste compréhension des prophéties ne se
réduit pas à une démarche analytique ; elle est une rencontre entre l’intelligence
sanctifiée et la lumière divine,
car « l’Esprit de vérité vous conduira dans toute la vérité » (Jean 16:13).
4. UNE LECTURE SPIRITUELLE ET PERSONNELLE
Les
prophéties ne sont pas données pour nourrir notre curiosité intellectuelle ou
satisfaire notre désir de spéculation. Elles sont adressées à notre cœur. Par
leur langage symbolique, Dieu ne cherche pas à nous distraire par des énigmes,
mais à nous interpeller,
à nous inviter à la réflexion, à la repentance et à l’engagement. Chaque
symbole biblique nous tend un miroir : Suis-je, moi, une lumière sur la
montagne, ou ai-je laissé ma lampe s’éteindre ? Suis-je une branche
attachée au cep, ou suis-je en train de me dessécher, séparé de la source
de vie ? Mon cœur reflète-t-il la fidélité de l’épouse de l’Agneau, ou
s’est-il détourné vers d’autres amours, moins exigeants mais sans substance ?
Les
symboles prophétiques ne sont ni des codes secrets ni des jeux de devinettes.
Ils sont des appels à la lucidité spirituelle, des chemins vers la
sanctification, des invitations à vivre en cohérence avec l’Évangile.
Leur juste compréhension n’a de sens que si elle conduit à une transformation
intérieure, à une vie fidèle, éclairée par la Parole et animée par l’Esprit. En
définitive, comprendre un symbole biblique, c’est bien plus qu’acquérir un
savoir : c’est laisser Dieu parler à notre vie,
ici et maintenant.
CONCLUSION : une révélation voilée pour mieux être
révélée
Le langage symbolique
n’est ni un obstacle ni un artifice. C’est le mode de révélation choisi par
Dieu pour ceux qui prennent le temps de chercher, de méditer, de se laisser
enseigner. Il n’y a pas
de compréhension sans désir, ni de lumière sans recherche. Nous ne cherchons pas n’importe
quel sens : nous cherchons le sens voulu, celui qui vient de la Source même du
sens.
Dieu cache… pour que
nous découvrions.
Il voile… pour que nous
apprenions à voir.
Il parle… pour que nous
choisissions d’écouter.
Bonne fin de semaine sous le bienveillant regard de l’Éternel !
Commentaires
Enregistrer un commentaire