FAIRE FACE À LA MORT
FAIRE FACE À LA MORT
Jeudi 10 avril 2025/
Semaine 2 : Les fondements de la Genèse
Thème
général : Allusions, images et symboles : Méthodes d’étude de la prophétie
biblique.
Texte à méditer : «
Je suis la résurrection et la vie. Celui qui croit en moi vivra, quand même il
serait mort » (Jean 11:25).
Silencieuse,
patiente, inévitable, la mort rôde à la lisière de chaque vie, imprévisible et
cruelle, étrangère et pourtant familière. Nous avons appris à l’accepter, à
l’apprivoiser même, comme si elle faisait naturellement partie du cycle de la
vie. Mais c’est un mensonge. La mort est un intrus. Elle n’a jamais fait partie du
dessein initial de Dieu.
Dès les
premières pages de la Genèse, la tension entre la vie et la mort est posée avec
une clarté saisissante. Dieu plante deux arbres dans le jardin d’Éden : l’arbre
de vie, promesse d’éternité, et l’arbre de la connaissance du bien et du
mal, que l’on pourrait appeler, sans abus, l’arbre de la mort. Pourquoi
donc cet arbre ? Pourquoi ce choix ? Parce que l’amour véritable suppose la
liberté, et que la vie ne peut être imposée. Elle se
reçoit dans l’obéissance confiante, ou se perd dans l’orgueil de l’autonomie.
Adam et Ève
ont choisi la rupture. Et bien qu’ils ne soient pas morts sur-le-champ, une
lente déchéance s’est enclenchée : spirituelle, existentielle,
relationnelle. Chassés de l’Éden, privés de l’arbre de vie, ils sont devenus
témoins d’une réalité plus cruelle encore : la première mort charnelle,
celle d’Abel, leur fils juste, injustement assassiné par son frère. La mort est
alors apparue sous son visage le plus injuste et le plus absurde.
Elle est la
conséquence du péché. Le fruit amer d’un monde séparé de sa Source. «
Le jour où tu en mangeras, tu mourras
» – ces paroles de Dieu à l’homme (Genèse 2:17) ne furent pas une menace,
mais un constat. En se détournant de la Vie, Adam et Ève ont ouvert la porte à
ce que Dieu n’avait jamais voulu : la fin, la rupture, la disparition. La mort,
dès lors, est devenue la prophétie
accomplie de notre désobéissance, et l’humanité entière en porte les
traces.
Mais la prophétie ne s’arrête pas là. Car si la
Bible parle tant de la mort, c’est surtout pour nous conduire à Celui qui l’a vaincue. La mort joue
un rôle central dans la prophétie biblique, non seulement comme symbole du
mal qui nous corrompt, mais surtout comme le champ de bataille ultime
sur lequel Dieu révèle Sa justice, Son amour et Sa puissance. En
Jésus-Christ, le Messie souffrant, le Juste crucifié, la mort rencontre son
opposé absolu : la Vie incarnée.
Romains
6:23 nous enseigne que « le salaire du péché, c’est la mort. »
Dieu ne nous inflige pas la mort comme une punition arbitraire pour nos fautes.
Le péché engendre la mort, non par décret autoritaire, mais par conséquence
naturelle. Le salaire du péché, c’est la mort. Mais le même verset
poursuit avec une annonce extraordinaire : le don gratuit de Dieu, c’est la
vie éternelle. Un don, par définition, est quelque chose que l’on n’a pas
mérité. Il ne se gagne pas, il se reçoit. « C’est par ses meurtrissures que
nous sommes guéris. »
Et si
quelqu’un vous demandait : « Que dois-je faire
pour avoir la vie éternelle ? » Que répondriez-vous ? Peut-être
ceci : « Crois au Seigneur Jésus-Christ et
tu seras sauvé. »
Reconnais ton péché, reçois son pardon, accepte son sacrifice, et vis par la
foi en Celui qui t’a aimé jusqu’à la mort, et t’appelle désormais à la vie.
Et
pourtant, malgré la promesse, malgré l’espérance, chaque fois que la mort
frappe, nos cœurs protestent. Il y a en nous un sursaut, une douleur
irréductible. Même si nous savons qu’elle viendra, nous ne l’acceptons
jamais vraiment. Et c’est normal. Nous avons
été créés pour la vie, pas pour mourir.
Certaines
morts, cependant, nous blessent plus profondément que d’autres. La mort d’un
enfant, par exemple, vient briser ce que nous percevions comme l’ordre
naturel du monde. Avant qu’Adam et Ève ne meurent eux-mêmes, ils ont vu leur
propre fils, le juste Abel, assassiné par son frère (Genèse 4:8). Quelle
horreur ! Quelle injustice ! Quelle douleur dans le cœur de ces premiers
parents, confrontés non seulement à la mort, mais à la haine, à la culpabilité, à la perte
irréversible.
Cette
première mort humaine - un fratricide - résonne comme une préfiguration.
Abel le juste, tué par l’injuste, annonce
Jésus le Juste, crucifié par les pécheurs.
Mais une différence décisive surgit : alors que le sang d’Abel crie vengeance (Genèse
4:10), le sang de Jésus parle mieux que celui d’Abel (Hébreux 12:24). Il ne
crie pas vengeance, mais pardon. Il ne
scelle pas une fatalité, il inaugure une espérance. Et par ce sang, la
prophétie de la victoire sur la mort prend tout son sens. « Je suis le Vivant. J’étais mort, et voici, je suis
vivant aux siècles des siècles. Je tiens les clés de
la mort et du séjour des morts » (Apocalypse 1:18). Par sa
résurrection, il ouvre une brèche dans la tombe, il renverse l’irréversible, il
offre la vie éternelle à quiconque croit.
Sans la
résolution du problème de la mort, toute vie humaine serait vaine : les
rêves seraient engloutis, les amours effacées, les œuvres oubliées. Mais en
Christ, la mort perd sa souveraineté. Elle devient une porte, non vers
le néant, mais vers la Vie véritable. Elle n’est plus la fin, mais l’attente
d’un commencement.
La
prophétie biblique ne se contente donc pas d’annoncer la mort : elle annonce
sa défaite. Et elle proclame que celui qui croit en Jésus, même s’il
meurt, vivra (Jean 11:25). Grâce à la croix, nos douleurs prennent un sens,
nos morts ne sont pas finales, et nos larmes, un jour, seront essuyées.
🙏 Prière
Seigneur de la vie,
Quand la
mort frappe à notre porte, donne-nous de voir au-delà du tombeau.
Quand nos
cœurs protestent et que nos larmes coulent, rappelle-nous que Tu tiens les
clés,
Et que ceux
qui meurent en Toi, ne sont pas perdus, mais cachés dans la Vie.
Aide-nous à
ne pas nous habituer à la mort. Rends-nous sensibles à sa cruauté, à son
absurdité,
Afin que
nous chérissions d’autant plus la victoire de la vie en Toi.
Merci pour
la croix.
Merci pour
la résurrection.
Merci,
Jésus, d’être la fin de la mort.
Amen.
Bonne journée sous l’aile bienveillante de l’Éternel !
Commentaires
Enregistrer un commentaire