DIEU SE VERRA LUI-MÊME COMME L’AGNEAU


DIEU SE VERRA LUI-MÊME COMME L’AGNEAU 


Mercredi 09 avril 2025

Semaine 2 : Les fondements de la Genèse

Thème général : Allusions, images et symboles : Méthodes d’étude de la prophétie biblique.


Texte à méditer : « Voici le feu et le bois ; mais où est l’agneau pour l’holocauste ? »
– (Genèse 22:7).


1. Une question bouleversante

Sur le chemin du mont Morija, Isaac pose une question poignante à son père :
👉 « Où est l’agneau ? »


C’est la première fois que l’Écriture emploie le mot śê (agneau). Ce mot surgit au moment d’une tension extrême : un père prêt à offrir son fils, un fils qui porte le bois du sacrifice. Dans cette scène silencieuse, ce mot devient la clef de voûte d’une histoire de salut qui traverse toute la Bible.


La première mention d’un śê (terme hébreu pour agneau) dans la Bible se trouve dans la même histoire que la première mention de l’amour, Genèse 22. L’agneau est, bien sûr, l’un des symboles les plus persistants que l’on retrouve dans le livre de l’Apocalypse, où Jésus est appelé « l’Agneau » plus de vingt fois. Dans l’une des scènes les plus puissantes de l’Apocalypse – la visite de Jean dans la salle du trône de Dieu aux chapitres quatre et cinq – l’Agneau joue un rôle central.


2. Un agneau unique, désigné d’avance

Le mot hébreu śê est ici employé au singulier défini : l’agneau. Non pas un agneau parmi d’autres, mais l’Agneau que Dieu seul peut désigner, pourvu dans Sa sagesse et dans Son temps. Comme l’expliquent les grammairiens, la réponse d’Abraham est lourde de sens : « Dieu se pourvoira lui-même de l’agneau », ou plus littéralement : « Dieu se verra lui-même comme l’agneau ».

Cela veut dire que Dieu ne cherche pas à l’extérieur une victime... Il devient Lui-même cette victime. Le Dieu qui demande le sacrifice est aussi Celui qui s’offre en sacrifice.


Cependant, ce n’est pas la première fois qu’un agneau est utilisé comme sacrifice. Abel a dû offrir un agneau en holocauste (Gen 4:4; cf. Nb 18:17). Mais c’est la première fois que le mot śê (agneau) est explicitement mentionné. C’est aussi le seul passage de la Bible hébraïque où le mot śê (agneau) est défini. Tous les autres passages scripturaires contenant ce mot l’utilisent de manière indéfinie. Ce cas unique témoigne d’une application spéciale et unique. Isaac (avec Abraham) fait référence à un agneau unique qui transcende tous les autres.


3. Du mont Morija au Jourdain, et jusqu’au ciel

Des siècles plus tard, au bord du Jourdain, Jean-Baptiste pointe du doigt un homme en apparence ordinaire, et proclame : « Voici l’Agneau de Dieu, qui ôte le péché du monde » (Jean 1:29).

Jean reprend le même article défini. Il identifie cet homme avec l’Agneau unique d’Abraham et Isaac. Il ne s’agit plus d’une figure symbolique, mais de Jésus de Nazareth, le Fils bien-aimé, le vrai substitut, Dieu incarné qui se donne en rançon.

Lorsque Jésus va à la croix, tous les rituels de l’Ancien Testament trouvent leur accomplissement. En effet, l’apôtre Paul explique : « Christ, notre Pâque, a été sacrifié » (1 Cor 5:7). La question d’Isaac – « Où est l’agneau? » – trouve sa réponse ultime en Jésus de Nazareth.


Et dans l’Apocalypse, Jean voit cet Agneau immolé et vivant, debout au centre du trône, adoré par tous les êtres de l’univers. Là encore, il est “l’Agneau”, celui que Dieu s’est vu Lui-même être, l’unique réponse à la question d’Isaac.


4. Ce que cela signifie pour nous aujourd’hui

La question d’Isaac n’est pas restée sans réponse. Elle est l’écho du cri silencieux de toute humanité pécheresse : « Comment être sauvé ? »

Et la réponse est vertigineuse : Dieu Lui-même s’est fait l’Agneau. Non seulement pour nous, mais à notre place. Non pas parce que nous étions dignes, mais parce que l’amour divin ne pouvait faire autrement.

Chaque fois que nous doutons de notre valeur, chaque fois que nous croyons que Dieu est distant ou indifférent, regardons l’Agneau : Voici ce que Dieu a vu. Voici ce que Dieu a choisi d’être. Pour nous.


🙏 Prière

Seigneur, 

Lorsque je m’interroge comme Isaac : « Où est l’agneau ? »,

Tu me montres Jésus, l’Agneau que Tu as vu d’avance, ma rançon, mon rempart, ma paix.

Aide-moi à vivre chaque jour dans la lumière de ce don.

 

Que notre adoration rejoigne celle du ciel : « Digne est l’Agneau qui a été immolé ! »

Et que notre vie entière soit une offrande à Celui qui s’est offert pour nous.

Amen.

 

Bonne journée sous l’aile bienveillante de l’Éternel !

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