COMPRENDRE L’AMOUR DE DIEU


COMPRENDRE L’AMOUR DE DIEU 


Mardi 08 avril 2025

Semaine 2 : Les fondements de la Genèse

Thème général : Allusions, images et symboles : Méthodes d’étude de la prophétie biblique.


Texte à méditer : « Et Abraham donna à ce lieu le nom de Yehovah-Yireéh (le Seigneur pourvoira). C’est pourquoi l’on dit aujourd’hui : Sur la montagne de l’Éternel, il sera pourvu » (Genèse 22:14).


Dans un monde où l’amour est souvent réduit à un simple échange d’intérêts ou à une émotion éphémère, la révélation biblique nous conduit à redécouvrir l’amour comme fondement du plan du salut. Faire partie d’une nature pécheresse signifie que notre perception de l’univers a été entachée par nos propres propensions à l’égoïsme et à l’orgueil. Nous voyons le monde de notre propre perspective limitée, plutôt que de celle de Dieu, omnisciente (évidemment). Peut-être aucun concept n’a-t-il été plus déformé par la race humaine pécheresse que celui de « l’amour ». L’amour selon Dieu ne vise ni le confort immédiat ni l’élévation personnelle : il est sacrificiel, obéissant, et porteur d’espérance, même dans l’épreuve.


C’est dans l’histoire du sacrifice d’Isaac, au cœur du livre de la Genèse, que cette révélation prend une densité particulière. Le récit de Genèse 22 est plus qu’un drame familial : il est une prophétie en acte, une parabole vivante, un miroir tendu à notre foi. Cette scène dramatique de l’Akedah (le ligotage d’Isaac) pose les trois piliers essentiels de la compréhension de l’amour de Dieu :

- l’amour du Père, éprouvé dans l’extrême, révèle un Dieu qui n’exige rien qu’il ne soit lui-même prêt à offrir.

- l’amour manifesté dans le Fils. Isaac, figure du Fils bien-aimé, marche avec foi vers le lieu du sacrifice. Il porte le bois, partage symboliquement l’identité de l’agneau, annonçant l’amour de Dieu manifesté dans le Christ, qui s’offre volontairement, non pour être aimé, mais parce qu’il aime (Jean 3:16).

- l’amour victorieux dans l’histoire. L’apparition soudaine du bélier pris dans un buisson préfigure l’accomplissement eschatologique du salut.


1. LA PREMIÈRE MENTION DU MOT ‘AMOUR’ : GENÈSE 22 ET L’ÉPREUVE

Lorsque Dieu dit à Abraham : « Prends ton fils, ton unique, celui que tu aimes … » (Gen 22:2), il utilise pour la première fois dans la Bible le mot hébreu ’ahab (amour). L’amour surgit ainsi dans un contexte d’épreuve, d’obéissance difficile, de foi mise à nu. Rien de sentimental, mais une mise à l’épreuve radicale du cœur.


Dieu semble contredire à la fois ses commandements (qui interdisent le sacrifice d’enfants, cf. Lév 18:21 ; Deut 12:31) et sa promesse (celle d’une postérité par Isaac, Gen 21:12). Mais Abraham ne discute pas. Il se lève tôt (Gen 22:3) et part, en silence. Pourquoi cette promptitude ? Parce qu’Abraham avait appris à faire confiance à Dieu, même quand tout semblait incohérent.


Selon Hébreux 11:17-19, Abraham croyait que Dieu pouvait ressusciter son fils. Cette foi l’a conduit à obéir par amour, à offrir ce qu’il avait de plus précieux, croyant que le Dieu qui promet est fidèle, même face à la mort. « Et il crut à l’Éternel, qui le lui imputa à justice. » – Genèse 15:6
« Parce qu’Abraham a obéi à ma voix… » – Genèse 26:5


Parfois, en plus de trouver la première occurrence d’un concept dans la Bible, il peut être utile de trouver la première mention de ce même concept dans les livres individuels de la Bible – en particulier dans les Évangiles. Dans Matthieu 3:17, Marc 1:11, Luc 3:22, et Jean 3:16, nous trouvons la première mention de l’« amour » dans chacun des Évangiles : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j'ai mis toute mon affection » ; « Car Dieu a tant aimé le monde, qu’il a donné son fils unique... » Cette première mention de l’« amour » dans Jean (Jn 3:16) est particulièrement éclairante : elle semble faire allusion à l’histoire d’Isaac sur l’autel. La foi d’Abraham en Dieu préfigurait l’amour de Dieu pour la race humaine. Il nous a aimés au point de « donner son Fils unique » (voir Gen 22:2, 12, 16) et de Le ressusciter d’entre les morts. Ainsi, nous recevons une révélation du type d’amour, l’amour sacrificiel, que Dieu a pour nous.


2. ISAAC, L’AGNEAU : LA FIGURE DU FILS

Sur le chemin du sacrifice, Isaac interroge son père : « Voici le feu et le bois ; mais où est l’agneau ? » (Gen 22:7). Abraham répond avec des mots lourds de foi et de mystère : « Dieu pourvoira » (v. 8).

Isaac se laisse ensuite lier et poser sur l’autel. Il ne résiste pas. Cette scène évoque déjà le Fils bien-aimé, Jésus-Christ, qui dira : « Personne ne me prend ma vie, c’est moi qui la donne » (Jean 10:18).
Isaac porte le bois, se laisse offrir, en silence : il devient l’image du Christ, l’Agneau de Dieu qui ôte le péché du monde (Jean 1:29).


Ce moment révèle que l’amour sacrificiel est la clé du plan du salut. Dieu pourvoit en effet à l’agneau, non immédiatement, mais au temps convenable. Ce n’est pas Isaac, ce n’est pas le bélier… c’est le Christ qui, bien plus tard, sera l’agneau véritable.


3. DIEU POURVOIT : L’AMOUR ACCOMPLI DANS LA PROMESSE

Au dernier moment, Dieu retient la main d’Abraham. Un bélier, pris dans un buisson, est offert à la place d’Isaac. Dieu avait dit : « Je pourvoirai », et il a pourvu. Mais ce bélier, figure de substitution, annonce une provision plus grande encore : le sacrifice parfait, eschatologique, qui sera accompli à la croix, et célébré au Jour des Expiations. Ce bélier annonce que la semence promise (Gen 3:15) vaincra le mal, et que le conflit cosmique s’achèvera dans la victoire de l’amour divin.


Ce récit devient ainsi un enseignement prophétique : Dieu ne viole ni ses commandements, ni ses promesses. Il montre ce qu’il est prêt à faire pour sauver l’humanité : donner son propre Fils, sans qu’aucune voix n’interrompe le sacrifice.


4. AIMER DIEU EN RETOUR : LA FOI OBÉISSANTE

L’amour d’Abraham pour Dieu ne se mesure pas en paroles, mais en obéissance. Il croit, il se lève, il agit. Il accepte de tout perdre, par amour pour Celui qui donne tout : « Par la foi, Abraham… offrit son fils unique… concluant que Dieu pouvait le ressusciter » – Hébreux 11:17-19.


C’est là l’appel lancé à tout croyant : aimer Dieu, c’est lui faire confiance jusqu’au bout, même quand les apparences semblent contradictoires. La foi n’est pas toujours récompensée immédiatement. Mais elle porte en elle la paix de l’assurance, la certitude que Dieu fera concorder ses promesses et ses commandements, même si pour un temps, nous n’en voyons que l’ombre.


5. ET QUAND L’AMOUR DE DIEU SEMBLE CACHÉ ?

Un monde ravagé par le mal, la souffrance, les guerres, la faim, la maladie, pose inévitablement cette question : « Où est l’amour de Dieu ? » Et même les croyants s’interrogent : « Pourquoi Dieu a-t-il permis… ? » ou « Que signifie aimer un Dieu qui demande de détruire Amalek ? » (1 Sam 15:3).


Nous devons reconnaître que la compréhension de l’amour de Dieu ne se limite pas à ce que nous voyons aujourd’hui. Comme Abraham, qui a vécu en étranger dans une terre promise qu’il n’a jamais possédée, nous aussi vivons par la foi, attendant la cité dont Dieu est le bâtisseur (Hébreux 11:9-10).

« Dieu essuiera toute larme de leurs yeux… et la mort ne sera plus. » – Apocalypse 21:4
« Dieu habitera parmi eux… et ils seront son peuple. » – Apocalypse 21:3


CONCLUSION – L’AMOUR DE DIEU, CLÉ DE TOUTE PROPHÉTIE

La croix est le sommet de l’Akedah. Ce que Dieu a demandé à Abraham, il l’a accompli lui-même, sans qu’aucun ange n’arrête la main. Il a donné son Fils pour nous, pour que nous comprenions enfin ce qu’est l’amour véritable. C’est pourquoi comprendre la nature de l’amour de Dieu est essentiel pour lire les prophéties bibliques. Elles ne sont pas d’abord des annonces sur l’avenir, mais des promesses d’amour, des engagements divins, des appels à la foi en un Dieu qui donne, qui se donne, et qui triomphe par l’amour.


Et si aujourd’hui, nous ne comprenons pas toujours les voies de Dieu, nous pouvons vivre dans la confiance qu’Il pourvoira, comme il l’a toujours fait. Car Dieu est amour (1 Jean 4:8). À la question persistante : qu’est-ce que l’amour véritable ? Dieu répond par une trajectoire, un plan du salut entièrement fondé sur l’amour sacrificiel.


Bonne journée sous l’aile bienveillante de l’Éternel !

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