BEAUTE CONFÉRÉE, TRAHISON DÉCHIRANTE, AMOUR RESTAURÉ

Mardi 15 avril 2025

Semaine 3 : Images du mariage

Thème général : Allusions, images et symboles : Méthodes d’étude de la prophétie biblique.

Texte à méditer : “Ta renommée s’est répandue parmi les nations à cause de ta beauté, car elle était parfaite grâce à la splendeur que J’avais répandue sur toi, dit le Seigneur, l'Éternel” (Ézéchiel 16:14).

Fil conducteur : de l’abandon à la beauté, de la beauté à la trahison, de la trahison à la restauration

1. Une naissance rejetée, une adoption inespérée

Ézéchiel 16 nous plonge dans une parabole saisissante : celle d’une petite fille rejetée à la naissance, abandonnée dans un champ, ensanglantée, non lavée, non aimée, condamnée à mourir (Ézéchiel 16:3-5). Personne ne se soucie d’elle. Personne ne la regarde. Elle est seule, vulnérable, méprisée. Et pourtant, c’est précisément là que Dieu intervient : « Je passai près de toi, je te vis… et je dis : Vis ! » (Ez 16:6)

Dieu ne se contente pas de sauver cette enfant ; Il en prend soin, la nourrit, veille à sa croissance. Elle devient une belle jeune femme, et lorsqu’elle atteint l’âge adulte, Dieu l’épouse. Il l’habille de broderies, la couvre d’or, de soie et de bijoux. Il ne fait pas que l’essentiel - Il agit avec une générosité royale. Il fait d’elle une reine.

2. Une beauté conférée… puis profanée

La beauté de l’épouse n’est pas innée : elle est le fruit direct de l’amour et des soins de Dieu. « Tu es devenue extrêmement belle, digne de la royauté. […] Ta renommée s’est répandue parmi les nations à cause de ta beauté, car elle était parfaite grâce à la splendeur que J’avais répandue sur toi » (Ez 16:13-14).

Le texte hébreu emploie deux fois l’intensif me’od me’od :

• D’abord pour dire combien la femme était extrêmement belle (Ez 16:13),
• Puis ailleurs, pour décrire à quel point l’iniquité d’Israël était extrêmement grande (Ez 9:9).

Ainsi, ce que Dieu a rendu extrêmement bon peut devenir extrêmement mauvais, lorsque l’épouse se confie en sa beauté au lieu de se souvenir du Donateur (Ez 16:15).

C’est là que tout bascule : l’épouse belle devient infidèle. Non seulement elle trahit Dieu, mais elle va jusqu’à payer ses amants au lieu d’être payée par eux, renversant même la logique de la prostitution (Ez 16:32-34). Dieu montre ainsi l’absurdité tragique du péché : trahir Celui qui a tout donné, et le faire en s’appuyant sur les dons qu’Il a faits.

3. Le risque de l’amour divin

Ce que cette parabole révèle, c’est l’extraordinaire vulnérabilité de Dieu dans l’alliance qu’Il propose. Il s’expose à la souffrance. Il choisit d’aimer un peuple capable de Le trahir, encore et encore. Il épouse la misère, il couronne la faiblesse, et Il pleure la trahison - aimer, c’est toujours risquer d’être blessé.

Mais ce récit ne parle pas uniquement de Jérusalem. Il parle de tout le peuple de Dieu, et même de chacun de nous. Nous sommes cette épouse. Dieu nous a trouvés dans notre nudité morale, notre pauvreté spirituelle, et nous a recouverts de Sa justice. Il nous a aimés jusqu’à faire de nous Son épouse, Son Église, Son peuple de cœur.

4. La misère révélée, la beauté restaurée

Il y a un lien profond entre Ézéchiel 16, Apocalypse 3 et le Cantique des Cantiques. Dans Apocalypse 3:14-21, Jésus décrit Son Église des derniers jours comme « misérable, pitoyable, pauvre, aveugle et nue. » Pourtant, Il ne rejette pas cette Église. Il dit :

« Voici, je me tiens à la porte et je frappe… À celui qui vaincra, je donnerai de s’asseoir avec moi sur mon trône » (Ap 3:20-21).

Quel contraste ! Une Église misérable un jour… promise à régner le lendemain. Cela nous enseigne que le regard du Christ est à la fois juste et miséricordieux. Il ne nie pas la misère, mais Il voit au-delà. IL VOIT CE QUE SON AMOUR PEUT FAIRE DE NOUS.

Le Cantique des Cantiques nous donne alors un aperçu du regard du Christ sur Son épouse restaurée : « Tu es belle, mon amie, belle à ravir […] Tu es toute belle, mon amie, et il n’y a point en toi de défaut » (Cant 4:1,7).

Le même Christ qui nous a vus « nus et aveugles » (Ap 3) est celui qui maintenant nous regarde et dit : « Tu es belle au-delà des mots. Belle en toute chose. »

Ce n’est pas une flatterie spirituelle. C’est la vérité renouvelée de la rédemption : Jésus est toujours le témoin fidèle et véritable. Il a dit la vérité sur notre laideur, et Il dit la vérité sur notre beauté — lorsque nous sommes revêtus de Sa justice (2 Cor 5:21).

5. Application spirituelle : du miroir à la robe blanche

Comme le Cantique le suggère, le Christ examine chaque partie de Son épouse, avec amour mais sans complaisance. Il connaît les zones d’ombre, les plaies cachées, les blessures mal cicatrisées. Mais Il les regarde avec l’intention de les guérir, non de les exposer. Et là où nous voyons honte, Il promet restauration.

Questions pour la prière : Me suis-je approprié la beauté que Dieu m’a donnée comme si elle venait de moi ? Est-ce que j’utilise les dons de Dieu pour m’éloigner de Lui, consciemment ou non ? Suis-je prêt(e) à laisser Dieu scruter les parties de ma vie que je préfère cacher ? Ai-je confiance que, même dans mes laideurs, Il prépare une beauté future qui ne dépend que de Sa grâce ?

🙏 Seigneur, Tu m’as trouvé(e) dans mon indignité. Tu m’as regardé(e), Tu m’as aimé(e), Tu m’as épousé(e). Et moi, trop souvent, je me suis glorifié(e) des dons que Tu m’as faits au lieu de T’en remercier. Pardonne-moi. Viens encore me laver, me revêtir, me restaurer. Et lorsque Tu reviendras, que je sois trouvé(e) non dans ma propre justice, mais couvert(e) de Ton amour et de Ta fidélité.

Tu es fidèle, même lorsque je suis infidèle. Tu es vrai, même lorsque je me trompe. Rends-moi à Ton image. Fais de moi, à nouveau, une épouse belle à Tes yeux.

Amen.

Bonne journée sous le bienveillant regard de l’Eternel !