BABEL OU L’ANTITHÈSE DE LA CRÉATION


BABEL OU L’ANTITHÈSE DE LA CRÉATION 


Lundi 21 avril 2025

Semaine 4 : Les nations : 1ère partie

Thème général : Allusions, images et symboles : Méthodes d’étude de la prophétie biblique.


Texte à méditer : Nimrod commença à être puissant sur la terre. Il fut un vaillant chasseur devant l'Éternel … Il régna d'abord sur Babel … il bâtit Ninive (Genèse 10:8-12).


Le Jardin d’Éden, conçu comme un foyer parfait pour l’humanité, fut perdu à cause du péché. Chassés de la présence du Jardin et de l’arbre de vie, les hommes durent affronter une existence marquée par la souffrance et le labeur (Genèse 3:16-19). Certains, comme Adam et ses descendants, conservèrent l’espérance en la promesse divine. Nos premiers parents en effet, espéraient que le Roi légitime offrirait un chemin de retour. Ils apportaient leurs sacrifices aux portes de l’Éden, dans l’anticipation fidèle de la rédemption que Dieu, dès le départ, avait offerte au monde déchu.


Cependant, d’autres cherchèrent des solutions humaines pour remplacer ce qu’ils avaient perdu. Les cités-États, comme celles fondées par Nimrod (Genèse 10:8-12), symbolisent cette tentative de recréer, par la force et l’orgueil, une forme de sécurité et de grandeur sans Dieu. Ninive et Babylone, issues de cette lignée, deviendront plus tard des symboles d’opposition à la volonté divine.


Ninive et Babylone, issues de la lignée de Nimrod (Genèse 10:8–12), sont présentées dans la Bible non seulement comme des puissances politiques, mais comme des figures spirituelles de l’opposition à la volonté divine :

· Ninive - Genèse 10:11-12 : fondée par Nimrod ; Jonas 1:2 ; 3:5-10 : ville réputée pour sa méchanceté, qui se repent temporairement ; Nahum 1:1–3 ; Sophonie 2:13–15 : condamnation prophétique en raison de sa violence, de son orgueil et de sa cruauté.

· Babylone - Genèse 11:1–9 : symbole initial de rébellion avec la tour de Babel ; Ésaïe 13:19 ; Jérémie 50–51 : objet du jugement divin à cause de sa corruption et de son arrogance ; Apocalypse 14:8 ; 17:1–6 ; 18:1–4 : archétype eschatologique de la confusion spirituelle, de la séduction religieuse et de la persécution des fidèles.


👉 Ces deux cités illustrent la tendance constante de l’humanité à s’élever contre Dieu, tout en rappelant que la souveraineté divine triomphe toujours de l’orgueil humain.


On pourrait croire que Nimrod était un héros, mais la Bible ne le présente pas ainsi. Lorsqu’elle dit qu’il fut un « puissant sur la terre » et un « chasseur devant l’Éternel », ce n’est pas un compliment. Nimrod est grand à ses propres yeux. Il se dresse devant Dieu, non en serviteur, mais en rival. Son pouvoir s’exerce en défiance de Dieu, inaugurant une tradition de révolte qui persistera à travers l’histoire.


Le langage utilisé pour décrire le travail des bâtisseurs de Babel fait écho au récit de la création, avec l’intention délibérée d’inverser l’œuvre de Dieu et de le remplacer. Le mot technique re’shit (« commencement ») dans Genèse 10:10, introduisant le royaume de Nimrod, fait clairement écho à Genèse 1:1. Nimrod, dont le nom signifie « nous nous révolterons », est présenté comme le créateur de Babel, en miroir direct du Créateur divin.


Cette inversion est systématique : ‘al peney (« à la surface de »), utilisée en Genèse 1:2 pour décrire la condition chaotique précédant la création, est reprise dans Genèse 11:4. La parole créatrice de Dieu, wayyomer ’ElohimDieu dit »), est remplacée par wayy’omeruils dirent »), la parole humaine. L’accomplissement divin, wayehi (« et il y eut »), devient wattehi dans l’effort humain (Gen 11:3). Enfin, la délibération divine na‘aseh (« faisons », Gen 1:26) est usurpée par la délibération des bâtisseurs : na‘aseh lânû shem (« faisons-nous un nom », Gen 11:4). À Babel comme en Éden, l’ambition est la même : ÊTRE COMME DIEU.

« Allons ! bâtissons-nous une ville et une tour dont le sommet touche au ciel, et faisons-nous un nom, afin que nous ne soyons pas dispersés sur la face de toute la terre » (Genèse 11:4). Ce verset synthétise l’élan de rébellion collective, la centralisation de l’orgueil humain, et la volonté d’autosuffisance qui traverse toute l’histoire humaine. Ce que nous observons ici, c’est la propagation de la rébellion. Elle persiste à travers l’histoire, jusqu’à ce que Dieu y mette un terme définitif. La rébellion contre Dieu est souvent subtile : elle se cache derrière l’ambition, l’autosuffisance ou même des idéaux nobles en apparence.


Nous pouvons nous en prémunir en :

  • cultivant notre dépendance envers Dieu, reconnaissant que toute vraie sagesse et force viennent de Lui.
  • examinant nos motivations : est-ce que nos projets glorifient Dieu ou notre propre orgueil ?
  • restant ancrés dans Sa Parole, qui révèle les pièges de l’autonomie spirituelle.


La leçon de Nimrod nous rappelle que, sans Dieu, même les plus grandes réalisations humaines mènent à la ruine. Mais l’espérance demeure : un jour, l’Éden nous sera rendu, plus glorieux encore (Apocalypse 21:1). En attendant, choisissons de marcher humblement avec notre Créateur.


La rébellion de Babel ne se manifeste pas seulement dans les grandes cités et les projets ambitieux de domination. Elle se cache aussi dans les replis secrets de nos cœurs, là où la confiance en Dieu est remplacée par la foi en nos propres forces, nos propres tours, nos propres noms. Face à cette tentation universelle de s’élever sans Dieu, notre seule sécurité est dans l’humilité, la dépendance et la soumission à Sa Parole créatrice.


Alors que nous méditons sur l’attitude de Nimrod et la logique de Babel, faisons nôtre cette prière du psalmiste (Psaume 139:23–24) :

Sonde-moi, ô Dieu, et connais mon cœur !

Éprouve-moi, et connais mes pensées !

Regarde si je suis sur une mauvaise voie,

et conduis-moi sur la voie de l’éternité.


Bonne journée sous le bienveillant regard de l’Éternel !

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