QUAND L’INSONDABLE SE RÉVÈLE : MARCHER DANS LA LUMIÈRE RÉVÉLÉE 

Mardi 1^er avril 2025

Semaine 1 : Quelques principes de prophétie

Thème général : Allusions, images et symboles : Méthodes d’étude de la prophétie biblique.

Texte à méditer : « Ô profondeur de la richesse, de la sagesse et de la science de Dieu ! Que ses jugements sont insondables, et ses voies incompréhensibles ! » (Romains 11:33)

La prophétie biblique, telle une tapisserie tissée de symboles, d’allusions et d’images, nous confronte d’emblée à une vérité essentielle : Dieu est infiniment plus grand que notre intelligence. Le psalmiste s’en émerveille : « Une science aussi merveilleuse est au-dessus de ma portée, elle est trop élevée pour que je puisse la saisir » (Ps 139:6).

Dieu connaît tout : les profondeurs de l’univers, les mouvements invisibles de l’histoire, mais aussi les replis les plus secrets du cœur humain (1 Jean 3:20). Cette connaissance sans limite nous dépasse ; elle échappe à nos catégories, à nos schémas, à notre désir de tout maîtriser. Et pourtant - miracle de la grâce - ce Dieu insondable s’est rendu accessible. Non pas pour satisfaire notre curiosité intellectuelle, mais pour nous révéler l’essentiel : le salut en Jésus-Christ.

1. L’infini de Dieu et la finitude de l’homme

Les Écritures nous rappellent que notre compréhension est limitée, marquée par le temps, l’espace, les émotions, les préjugés. Nous ne pouvons sonder l’esprit de Dieu comme on explorerait un objet. Même la création, que nos sciences tentent d’appréhender, nous échappe encore en grande partie. Comment, dès lors, prétendre comprendre pleinement son Créateur ?

Il y a dans les voies de Dieu une part de mystère — non un gouffre d’ignorance, mais une invitation à la confiance. Là où notre raison atteint ses limites, la foi peut s’épanouir.

2. Dieu a révélé l’essentiel pour notre salut

« Les choses cachées sont à l’Éternel [...] les choses révélées sont à nous [...] afin que nous mettions en pratique toutes les paroles de cette loi » (Deutéronome 29:29).

Dans sa sagesse, Dieu n’a pas tout dit. Le problème ne réside nullement dans une incapacité de Dieu à se faire comprendre (comme une pauvreté de vocabulaire, par exemple), mais dans les limites de notre propre langage et de notre faculté intellectuelle à saisir pleinement la profondeur de ce qu’Il communique. Mais ce qu’il a révélé, il l’a fait avec intention : pour notre transformation, notre salut, notre marche avec Lui – « « Toute Écriture est inspirée de Dieu, et utile pour enseigner, pour convaincre, pour corriger, pour instruire dans la justice » (2 Timothée 3:16). La Parole de Dieu - et tout particulièrement les textes prophétiques - contiennent des vérités vitales. Ils ne sont pas destinés à nourrir la spéculation, mais à éclairer notre chemin (Ps 119:105), à former notre foi (2 Tim 3:15), à nous conduire à Jésus.

3. La prophétie : un chemin balisé de symboles pour nous mener au Christ

Les prophéties bibliques emploient des symboles, des images, des allusions. Ces formes voilées ont un double effet : elles cachent aux orgueilleux ce qu’elles révèlent aux humbles. Elles exigent une lecture attentive, respectueuse, patiente.

Daniel, pourtant prophète, avouait ne pas comprendre ce qu’il recevait. Il fallut du temps, de la prière, et l’éclairage de l’Esprit pour qu’il commence à saisir (Dan 8:27 ; 9:2). À notre tour, nous sommes appelés à lire avec candeur, à écouter avant de projeter nos idées, à laisser le texte nous parler plutôt que de le forcer à confirmer nos théories.

En effet, la tentation la plus courante lorsque nous abordons la prophétie biblique est de croire que nous comprenons son message, même avant d’avoir lu le texte. Ainsi, nous imposons notre pensée au texte (eiségèse), au lieu de permettre au texte de parler par lui-même (exégèse). C’est le cas lorsque nous lisons la prophétie biblique du point de vue de notre propre raisonnement ou à la lumière des évènements qui se produisent à notre époque.

L’objet de l’annonce prophétique est la venue du Christ, sa passion, et sa glorification : « Les prophètes [...] ont recherché et investigué [...] ils cherchaient à découvrir [...] les souffrances de Christ et la gloire dont elles seraient suivies » (1 Pierre 1:10–11). « Vous sondez les Écritures, parce que vous pensez avoir en elles la vie éternelle : ce sont elles qui rendent témoignage de moi » (Jean 5:39). Le cœur ou l’essence de toute prophétie véritable est le témoignage concernant Jésus-Christ, « … Car le témoignage de Jésus est l’esprit de la prophétie » (Apocalypse 19:10). Sur le chemin d’Emmaüs, Jésus interpréta les prophéties comme annonçant sa mission, sa mort et sa résurrection : « [...] Et, commençant par Moïse et par tous les prophètes, il leur expliqua dans toutes les Écritures ce qui le concernait » (Luc 24:25–27).

En définitive, toute prophétie digne de ce nom nous mène à Jésus. Elle dévoile, à travers l’histoire et les symboles, le dessein éternel de Dieu : sauver l’humanité par son Fils. C’est vers la croix, vers le sacrifice de l’Agneau, que pointent les flèches prophétiques. Elles ne sont pas des labyrinthes, mais des signaux clairs vers l’espérance.

4. Concentrons-nous sur la lumière reçue

À quoi bon nous perdre dans les spéculations sur ce que Dieu n’a pas révélé, quand le message clair de son amour, de sa justice, et de sa grâce est devant nous ? Chaque jour, des vérités nous sont offertes, non pour être contemplées passivement, mais pour être vécues : « Si vous savez ces choses, vous êtes heureux, pourvu que vous les mettiez en pratique » (Jean 13:17).

L’obsession du « non su » peut devenir un piège spirituel. Quand nous devenons obsédés par ce que nous ne savons pas - les mystères non révélés, les spéculations eschatologiques, les détails non explicités de l’invisible - nous risquons de : perdre de vue l’essentiel (le Christ, la croix, la grâce) ; nourrir l’orgueil intellectuel plutôt que l’humilité spirituelle ; et tomber dans l’inertie pratique, en remettant à plus tard l’obéissance. Dieu nous invite non à tout comprendre, mais à obéir à ce qu’il nous a déjà fait connaître (Deutéronome 29:29).

La foi se déploie dans l’obéissance présente, pas dans la curiosité abstraite. Nous sommes appelés à vivre aujourd’hui selon la lumière reçue. Jésus lui-même n’a pas communiqué l’intégralité de son enseignement en une seule fois ; conscient de la maturité progressive de ses disciples, il leur a transmis, selon Jean 16:12, uniquement ce qu’ils étaient alors capables de recevoir. Et, comme le souligne Jean 13:17, ce qu’il leur a enseigné n’avait de sens que dans la mesure où ils étaient disposés à le mettre en pratique. La véritable connaissance spirituelle ne s’éprouve pas dans la spéculation, mais dans la fidélité quotidienne, dans les petites décisions, les actes d’amour, les choix moraux, la prière, la confiance.

Conclusion

Nous ne parviendrons jamais à comprendre Dieu dans toute la plénitude de son être - et cela est en soi conforme à notre condition de créatures finies. Mais nous pouvons aimer ce que nous comprenons de Lui. Nous pouvons marcher dans la lumière qu’Il nous a donnée.

Nous pouvons lire les prophéties avec foi, avec respect, avec soif de Le connaitre. Car Dieu ne veut pas des érudits gonflés de savoirs inutiles, mais des disciples humbles, fidèles, et confiants - qui discernent, dans chaque image prophétique, la silhouette de l’Agneau, et qui suivent Sa voix, même dans le brouillard.

Bonne journée sous l’aile bienveillante de l’Éternel !